Après 15 heures de voyages, deux sandwichs au Jamon ibérico en speed à Madrid, quatre cafés et autant de films, atterrissage à Lima. Un taxi nous attend pour le remake du film éponyme, à la sauce andine: les voies, ça n'existe pas vraiment pour eux. S'il y a la place pour une moitié de voiture, ça passe. À environ 80 à l'heure en ville, alors que des gamins jouent sur les non-trottoirs, pas de souci, on fait confiance. “Vamos p’alla, es mas rapido!” nous quittons donc une voie rapide pour partir à travers les petites ruelles d'une des tentacules de Lima… et tombons nez à nez avec une procession pour la fête de Jesus, “senor de los milagros”. Tu m'étonnes, tu peux prier pour celui-ci, de seigneur! Au son des klaxons, on finit par arriver chez Sylvain et Amé, qui tiennent un petit Airbnb dans le quartier de Barranco. Première arnaque, le taxi nous demande le prix en euros de ce qu'on devait payer en soles. On ne s'était pas mis d'accord au début, c'est bien fait pour nous. Mais bon, c'est les boules. Un petit demi pour fêter notre arrivée, qui finit de nous achever. “C'est bien, il est neuf heures et demie, on a tenu pas mal, on devrait vite se caler!”
Réveil 5h45, frais comme des tomates farcies. Pour le premier jour, ce sera repérage des alentours et mangeage de fruits. Barranco est un petit quartier “sur la côte”. La côte, à Lima, c'est particulier. Il y a le bord de l'eau, le long duquel passe une magnifique voie rapide de deux fois trois voies, avec la masse de bruit et de pollution qu'on peut imaginer. Il y a ensuite le bord de colline. Toutes les constructions sont implantées quarante mètres au-dessus de l'eau, formant une belle vague de béton face au Pacifique. C'est un choix! Mais en termes de mise en valeur du littoral, pas sûr que ce soit le bon. On tire jusqu'à Chorillos, le quartier au sud de Barranco. Définitivement, le littoral est abandonné, mais on comprend mieux quand on voit les panneaux “en cas de tsunami, se réfugier dans les zones prévues à cet effet”... Plus à l'intérieur, Chorillos est un mélange de petits bâtis posés à qui mieux mieux et de gated communities, ces pans entiers de quartiers entourés de barbelés et dans lesquels on entre seulement suite à l'accord des gardes de l'entrée. Grande avenue, de la poussière et un ciel si bas qu'il faudrait le balayer…