Non pas que la population soit de petite taille, les 5 ou 6 cafés du village permettent à presque tous les habitants de s'y retrouver. Nul besoin d'un bar de plus. Pour un premier dimanche de printemps ensoleillé avec 30 degrés, portugais et autochtones sont tous en terrasse. L'ambiance est bon enfant mais le touriste, seul être en sac à dos avec des chaussures de randonnées, peine à se sentir accepté. Si le village n'est pas bien grand, les promenades environnantes ne sont pas beaucoup plus importantes. Il faut prendre son courage à deux mains et se lancer sur les quelques rares sentiers indiqués quitte à rebrousser chemin pour cause de route soudainement bétonnée et charme rompu.
Accueil impeccable. Nous arrivons bien plutôt et craignons de nous trouver devant une porte belle et bien fermée alors que nos vessies ne demandent plus qu'à se vider! Surprise : le cuisiner vient nous ouvrir et nous accueil à bras ouverts! Il ne parle presque que le luxembourgeois mais fait l'effort incontestable de baraguiner dans un français presque correct.
Nous annonçons notre réservation : deux places dans un dortoir mixte à 24,50€/personne petit déjeuner compris. L'auberge étant peuplée de famille dans les dortoirs, on nous propose une chambre double au même prix que deux places en dortoirs afin que nous "ne soyons pas dérangés". Nous ne pouvons qu'accepter! Pour 9 euros de plus par personne, il est même possible d'y souper (entrée, plat et dessert).
Service : accueil sympathique, chaleureux et volontaire!
Repas : bon et simple
Nuit : calme, litterie de qualité
Sanitaires : Propres
Il est 22h, bien trop tôt pour se coucher! Direction le café de la Place. Il n'est pas très peuplé. Désert même. Près du bar, un gars nous salue lorsque nous entrons. Il connait le patron, un habitué sans doute. Nous buttons sur la carte. Prendre du vin ou de la bière? Dans la région, les deux ont leur petite réputation. L'homme au bar, ce sauveur, vient alors nous conseiller. On ne s'était pas trompé ; David est non seulement un habitué mais aussi un gars du coin!
Minuit passé et quelques verres raisonnables passés, David reçoit un appel de la plus haute importance : nous causons trop et sa soeur s'inquiète de ne pas le voir revenir pour rentrer les poules! Les renards guettent dans la région nous dit-on. C'est avec regret et en déclinant à contre coeur sa proposition de venir "dormir à la maison" qu'on se quitte. Aujourd'hui, David nous dit qu'il comprend mieux le fonctionnement (un petit peu compliqué) de la Belgique. Aujourd'hui on sait qu'au Luxembourg ils ont remué ciel et terre pour que le luxembourgeois, mélange de néerlandais, français et allemand, ne se perde pas.
Alors David, pour toutes ces choses apprises, ces quelques mots de vocabulaires déjà oubliés, ces spécialités culinaires qu'on n'a même pas eu le temps de goûter et ces verres partagés : merci!