Ce weekend là avait commencé comme tous les autres : un samedi ultra speed avec école de basket de 10h à 12h, puis anniversaire chacune chez leur copain pour les filles l’après-midi, puis match pour moi à 19h et enfin soirée moules / frites à Labastide pour finir…
Ce dimanche par contre est différent : on largue les amarres, direction le sud de l’Espagne… son ciel bleu, sa chaleur, ses villages blancs, ses orangers et son typique accent andalous ! C’est donc à 11h, avec une déjà une heure de retard sur nos prévisions, que nous quittons la maison. Le ciel est bas, il fait plutôt frais et c’est plein d’excitation que nous entamons la longue route qui doit nous mener en Andalousie. Nous avons décidé de découper le trajet en deux étapes avant d’atteindre Córdoba, à environ 1000 km de chez nous. Nous ferons donc étape à Saragosse (après un crochet par Biel pour dire bonjour aux grands-parents de Patricia), puis à Madrid.
Premier arrêt un peu avant Jaca vers 12h30 pour pique-niquer : il fait toujours froid, le vent est bien présent et le ciel bas très menaçant. Nous expédions nos sandwiches en quelques minutes puis reprenons la route avant de bifurquer vers l’ouest au niveau de Jaca : direction Biel pour aller voir los Yayos.
C’est toujours un plaisir de conduire entre Jaca et Biel : cette route offre un paysage de moyenne montagne aride magnifique. Après Puente la Reina de Jaca, on arrive très vite au barrage de la Peńa puis on suit le Río Gállego et ses eaux tumultueuses nous amènent jusqu’aux Mallos de Riglos, ces immenses et surprenants pains de sucre de couleur rouge brique. Plus que quelques minutes et l’on rejoint Ayerbe où, dans un carrefour à presque 180°, on commence les 32 derniers kilomètres les plus typiques. Cette petite route serpente au travers d’une nature presque intacte et offre de superbes points de vue. C’est notamment le cas lorsqu’elle s’élève sur une crête orientée est-ouest : à droite la chaîne des Pyrénées s’étire sur toute sa longueur; à gauche, une mer de pins, d’arbousiers et de végétation basse de type garrigue s’étend à perte de vue. Ici l’automne n’a rien changé au paysage, seuls les fruits mûrs des arbousiers d’un rouge intense nous indique que l’été est déjà loin. Petit arrêt dans ce beau décor où le thym, le romarin et la sarriette pousse au bord de la route pour déguster ces petits fruits rouges que l’on appelle ici les “modrollos“.
Nous arrivons à Biel, vers 15h. Nous toquons à la grande porte du garage des grands-parents de Patricia qui sont presque surpris de nous voir arriver aussi tôt… il est vrai que nous ne sommes jamais très ponctuels. A presque 90 ans, ils descendent tous les deux l’escalier au pas de course pour venir nous ouvrir, tout excités… Ça parle fort, ça crie presque, les yeux sont humides, on sent les larmes proches.
Nous restons en leur compagnie jusqu’à 18h… le temps quand même de manger des tortas, des bonbons, de boire du café, de la bière, de manger du chorizo et du saucisson… J’ai jamais réussi à refuser quoique ce soit ici.
Nous repartons donc vers 18h après un petit tour dans le village avec les filles. Direction Zaragoza où nous avons prévu de passer la soirée avec Juan-Francisco (oncle de Pat) , Ana et Izarbe leur petite fille qui a 2 ans de moins que Célia. Nous commençons par nous installer chez Rémi qui nous a prêté son appartement, tout près de chez eux. Nous sortons ensuite en leur compagnie manger une pizza : ici pas de vacances pour la Toussaint mais les petits espagnols sont plus habitués à se coucher tard… Malgré l’impossibilité pour elles de discuter, Izarbe est toute excitée et les filles s’amusent bien.
Nous rentrons vers 22h et nous couchons après avoir regardé depuis le bacon le superbe feu d’artifice tiré sur la place du Pilar pour la fin des fêtes de Saragosse.