Ce qui m’a décidé à entreprendre ce voyage ce ne sont pas les grandes villes américaines, Hollywood etc… Ce qui m’a décidé à sauter le pas c’était un désir presque vital de grands espaces, de nature sauvage et de liberté. Plus je regardais des documentaires sur le « wild west » et les missions casse-cou de Bear Grylls dans la vallée de la mort, les montagnes Rocheuses, etc. Plus je me disais que j’étais en train d’étouffer ici, dans cette ville surpeuplée et meurtrie par nos excès.
C’est ainsi que j’ai commencé à m’intéresser aux grands parcs de l’Ouest américain et tout particulièrement au parc de Yellowstone.
J’avais décidé de partager cette expérience avec Tom et Lisa et ensemble nous avions convenu que le meilleur moyen de vivre cette aventure était de louer un camping-car. Cela nous permettrait d’être indépendants et d’économiser un peu d’argent sur l’hébergement et la nourriture. Un voyage en camping-car ! J’en rêvais depuis toute petite. Je me rappelle encore jouer avec mon camping-car Barbie et supplier mes parents d’en acheter un pour de vrai !
Notre voyage au départ de Seattle pour l’entrée nord du parc de Yellowstone devait durer approximativement 13 heures. En réalité ce fut plutôt 18 heures ! Nous avions décidé de passer la nuit sur une aire d’autoroute et à ma grande surprise certaines aires de repos aux USA offrent tout le confort nécessaire pour passer une nuit sur place. Sur la nôtre, il y avait même des douches !
Nous arrivions au parc en milieu de matinée et nous décidâmes de commencer par recueillir quelques informations au centre d’accueil des visiteurs. Quelle excitation ! À peine descendue du camping-car j’apercevais des wapitis et des gazelles à quelques mètres de moi. Je pense que même dans un zoo je n’en avais jamais vu d’aussi près auparavant.
Le centre nous avait permis de comprendre l’origine du parc et l’importance de son activité géothermique. Pour être honnête, ça m’avait un peu donné la chair de poule de découvrir qu’un super volcan se trouvait sous nos pieds ! Les rangers et le personnel nous avaient également mis en garde quant aux animaux sauvages en nous rappelant que des accidents mortels avaient lieu tous les ans à Yellowstone.
Ce jour-là je rencontrais une dame francophone qui avait travaillé à l’ambassade des États Unis à Paris pendant quelques années et qui était très enthousiaste à l’idée de pouvoir parler à nouveau français. Elle m’expliqua quelle avait eu l’occasion de venir à Yellowstone à deux reprises déjà, et qu’à chaque fois elle était mortifiée de voir à quel point certaines personnes pouvaient être inconscientes simplement pour prendre une jolie photo.
Nous avions commencé notre périple en visitant les Mammoth Hot Springs, des sculptures calcaires formées par les écoulements d’eau chaude de Yellowstone. Dès notre arrivée nous avions immédiatement remarqué la chaleur et l’odeur ambiantes ! En effet, il y régnait une forte odeur de soufre (ou d’oeuf pourri). Une odeur que nous retrouvions souvent au cours de notre aventure dans le parc d’ailleurs.
Deux autres attractions géothermiques très célèbres qu’il ne faut bien évidemment pas rater sont le Grand Prismatic Spring et le Old Faithful. Le Grand Prismatic Spring est un cratère d’eau bouillante aux couleurs vraiment étonnantes ! L’eau est d’un bleu très vif et les bords du cratère sont peints d’un orange couleur rouille. Le tout forme un contraste à couper le souffle ! Toutes ces couleurs sont en réalité l’oeuvre des micro-organismes vivant dans les eaux de Yellowstone. Le Old Faithful quant à lui est sans aucun doute le geyser le plus célèbre de la Terre. Toutes les heures environ (vous pouvez demander les horaires aux rangers) il produit l’un des plus grands jets d’eau au monde. C’est une des attractions phares de Yellowstone.
La région des canyons est sûrement l’endroit que j’ai préféré. Pour commencer, nous avions croisé quatre grizzlys en route (dont un bébé), plein de bisons, des renards, des loups et j’en passe. Nous avions dû nous arrêter une bonne dizaine de fois en cours de route parce que j’étais trop ébahie.
Arrivée sur place, je n’en croyais pas mes yeux. L’espace aménagé en haut de la cascade qui se jette sur le fleuve Yellowstone offre une vue des plus remarquables. D’ici nous avions une vue grandiose sur le fleuve qui serpentait au loin. La brume de la cascade qui baignait dans les rayons de soleil de midi nous avait même offert un magnifique arc-en-ciel.
Après le déjeuner nous avions décidé de faire une randonnée dans un des nombreux sentiers aménagés pour les promeneurs. La randonnée était prévue pour durer deux bonnes heures et s’enfoncer assez loin dans les bois. Je me sentais plutôt rassurée, car Tom, qui étant originaire du Montana, avait l’habitude des ours et des randonnées en montagne.
La randonnée se déroulait comme prévu bien que je remarquais qu’il n’y avait pas grand monde sur les sentiers ce jour-là. Sur le chemin Tom me racontait plein d’histoires sordides sur les attaques d’ours et leur faculté à sentir la nourriture à des kilomètres. Je pense qu’il prenait un malin plaisir à me faire peur et ça fonctionnait, car à ce moment-là je commençais vraiment à me demander ce que je faisais là.
J’avais finalement réussi à survivre à notre randonnée. Cependant, le soir venu nous avions décidé de passer la nuit dans une des aires aménagées pour les touristes munis d’une tente ou d’un camping-car et là c’était une autre histoire ! Les nombreux panneaux d’avertissements mis en place par les rangers nous rappelaient sans cesse que nous étions bien dans un « bear country ». Autant vous dire que je n’ai pas très bien dormi cette nuit-là. Merci Tom !
Notre roadtrip dans Yellowstone se terminait par la porte Sud qui est aussi l’entrée d’un autre parc américain très célèbre : le Grand Teton NP.
Bien qu’étant situé à quelques kilomètres du parc de Yellowstone, l’écosystème du Grand Teton est complètement différent. Il s’agit en réalité d’un massif montagneux entouré de vastes lacs d’origine glaciaire pouvant offrir de splendides options de randonnée.