Les gorges d’Oboke
La route qui nous mène aux gorges d’Oboke, au centre de Shikoku, est très sinueuse, mais le paysage est somptueux : des reliefs plissés et très pentus, entièrement recouverts d’arbres. Les vallées sont habitées et très cultivées, mais les hauteurs, à part quelques villages perchés, sont totalement vierges.
Notre hôtel est situé en surplomb de la rivière...
La vallée d’Iya
Matsumaya
Le lendemain, nous quittons les montagnes, direction le sud-ouest de Shikoku, pour la ville de Matsumaya, célèbre pour son château et le plus ancien onsen du Japon.
Au nord-est de la ville se trouvent les sources du Dogo Onsen : on s’y baigne au moins depuis le VIIIe siècle, et le bâtiment tout en bois qui les abrite date, lui, de la fin du XIXe siècle. Miyazaki s’est inspiré de ce Dogo Onsen pour dessiner la maison des bains du Voyage de Chihiro...
L’eau thermale y est très chaude (entre 45 et 50°!) mais elle a paraît-il des vertus thérapeutiques. On n’est peut-être pas restés assez longtemps pour le savoir, elle est tellement chaude !...
Pour finir, petite balade dans les rues du centre ville, où nous croisons...
... et aussi une famille japonaise, en grignotant dans un 7 Eleven (sorte de supérette où on trouve de tout, 24/24h et 7j/7). On discute, en anglais, ils nous posent plein de questions sur notre voyage et, au bout de 15mn, le père, Tsatsuya, cheveux longs et queue de cheval, nous lance « Hé mais vous êtes cool, venez à la maison ce soir ! » Comment refuser ? ? Il passera nous prendre à la gare, à 19h30, après le dîner.
Ce sera donc un apéro post-dîner, très agréable. Nous apprenons que Tsatsuya est père au foyer (et sûrement à la retraite aussi), après avoir exercé plusieurs métiers dont prof de plongée sur l’île d’Okinawa, loueur de voitures... et grand amateur de motos. Chisako, sa femme, est chirurgienne et bien occupée. Ils ont deux enfants de 3 et 6 ans. Tsatsuya est vraiment un original, drôle et très cultivé. Ils nous promettent de venir nous voir à Paris ! Et Yves promet à Tsatsuya de revenir avec son beau-frère (oui Eric, c’est toi ?) pour faire un road trip en moto au Japon.
Onomichi
Nous quittons ensuite Shikoku pour retourner sur Honshu, l’île principale du Japon. Nous restons 2 jours à Onomichi, le temps d’explorer la vieille ville et de faire un tour en vélo sur les îles voisines.
Onomichi est situé au bord de la mer de Soto, la mer intérieure. Le port est très actif, devenu même un port industriel avec des aciéries, des entreprises de construction navale... mais un ancien petit quartier sur les hauteurs est resté intact. Le contraste entre les deux est assez saisissant, et a inspiré des cinéastes (dont Ozu), romanciers...
Petit tour dans le vieux quartier d’Onomichi....
Le lendemain, nous avons projeté de faire une longue randonnée en vélo et d’emprunter la Shimanami Kaidô. L'itinéraire enjambe six îles dans la mer jusqu’à l’île de Shikoku sur 70 km. Mais nous prévoyons d’en faire la moitié, d’autant plus que la météo n’est pas extrêmement favorable, avec du vent et de la pluie !
En fait, le périple sera une succession de ponts, de petites routes en bord de mer, de traversées de petites villes... Il y a pas mal d’autres cyclistes et, par beau temps, ce doit être très agréable. Là, nous luttons un peu contre les éléments, mais le cadre est vraiment dépaysant et c’est la curiosité qui nous pousse à aller au bout du trajet prévu. Surtout que le retour se fera en bateau, donc on pourra se reposer les mollets !
Il ne nous reste que 5 km avant le port d’arrivée, mais il pleut des cordes et nous décidons de faire une pause dans un petit café en bord de route.
Bien nous en a pris : le patron collectionne les jouets vintage et les casses-têtes, et fait partager ses passions à ses clients avec beaucoup d’humour. Après avoir fait travailler les jambes, on fait travailler les neurones !
Kurashiki
Et le lendemain, grande journée de transport, voiture puis train, pour retourner à Tokyo. Nous faisons une halte le matin dans la ville de Kurashiki, pour une dernière visite en province japonaise...
Il existe aussi dans cette ville un quartier préservé, autour de petits canaux. C’est le quartier historique de Bikan, très agréable.
Sur une colline surplombant ce vieux quartier, nous allons effectuer ce qui sera sans doute notre dernière visite de temple du voyage...
C’est donc avec une sorte de nostalgie anticipée que nous découvrons ce dernier temple, très calme, sobre, avec des arbres magnifiquement taillés... Petit moment de recueillement devant le sanctuaire pour remercier les divinités honorées par les Japonais de nous avoir guidés pendant ces 4 semaines de découvertes...
Retour à Tokyo
Le soirée sera consacrée à un dîner dans un restaurant en sous-sol dans une rue animée, et dont la spécialité est l’okonomiyaki. Une ambiance très joyeuse dans la salle, Maël la coqueluche des clients et qui fait le tour des tables et surtout...
Notre ultime journée au Japon sera consacrée à la modernité, avec visite du Miraikan (musée national des sciences émergentes et de l'innovation), et du musée 21_21 Design Sight, réalisé par Tadao Andô (encore lui...).
Le Miraikan est construit sur Odaiba, une grande île artificielle dans la baie de Tokyo, que l’on rejoint par la ligne de métro Yurikamome, automatisée et futuriste.
Le Miraikan est un très grand musée, temple de la technologie. On peut y rencontrer des robots, entrer dans une réplique de la Station Spatiale Internationale, assister à un film en 3D sur la création de l’univers (où on a l’impression que les étoiles se créent autour de nous et qu’on pourrait les toucher), des expériences de sciences physiques... Ce qui a beaucoup marqué Maël, c’est une sorte de jeu projectif du futur de la Terre en fonction des données choisies (réchauffement climatique, ressources en eau potable...) et aussi du hasard, imprévisible. Ou comment faire prendre conscience, par l’action et le jeu, que l’avenir de notre planète dépend en grande partie de nos choix actuels... et que le temps presse.
Au cours d’une petite balade dans Odaiba, nous croisons...
Nous retournons ensuite à Tokyo même, dans le quartier de Roppongi, où se trouve le musée du design. Il a été réalisé par Tadao Andô, d’après un dessin d’Issey Miyake. Pas de collection permanente dans ce musée, mais des expos sur le thème du design. En fait, le bâtiment à lui seul vaut la visite.
Pour clore la journée - et notre périple au Japon, petit apéro au 42e étage de la tour du Park Hyatt, pour une dernière vue sur cette ville fantastique. Nous nous sentons toujours nostalgiques avant de quitter un pays, et nous avons besoin de réconfort.
Au revoir Tokyo, au revoir le Japon, les Japonais rencontrés !... Nous avons beaucoup voyagé lors de ces 4 semaines, et les découvertes ont été très variées, aussi bien dans la modernité des villes que dans la sérénité des temples, la beauté des jardins et de la nature, l’omnipresent souci du beau et de l’harmonie... Là encore le départ est difficile !