Pour cette dernière découverte en Nouvelle-Calédonie, nous avons la chance de loger chez une famille du nord de l’île, en tribu kanak, dans une case traditionnelle. Marc et Paulette, nos hôtes, vivent en quasi autonomie en pleine nature, avec un grand potager, des arbres fruitiers, des animaux... Ils accueillent des visiteurs en toute simplicité.
Dès notre arrivée, Zien et Maël sont devenus copains, enchaînant parties de tennis en champ (avec un filet en poteaux de bois), foot, parties de cache-cache... Inséparables.
Ces quelques jours chez Paulette et Marc, dans la tribu de Gossanah, sont un vrai bonheur, au contact d’un mode de vie simple et respectueux de la nature. Paulette nous concocte des plats délicieux (poissons du lagon, crabes de cocotier...).
Il faut juste s’habituer au chant des coqs toutes les nuits, surtout que, comme nous prévient Paulette, ils sont un peu déréglés en ce moment : minuit, 2h du mat, 4h du mat... hé, il fait pas jour encore !... ?
Mais le pont de Mouli est surtout un spot d’observation extraordinaire de la faune qui passe du lagon extérieur au lagon intérieur : si on a de la chance, on peut voir passer des tortues, des raies, des requins... qu’on peut retrouver sous l’eau, ainsi qu’une multitude de poissons.
Et les vues sur la plage de Mouli et le lagon, avec des couleurs tellement irréelles...
Au sud-est, sur le lagon intérieur, un paysage très différent, rocheux : les falaises de Levinky.
Sur la partie nord de l’île, nous découvrons encore une autre plage : Tibéria. Le lagon est constellé de patates de corail et les poissons pullulent !
Nous sommes émerveillés par cette fantastique île d’Ouvéa, “l'île la plus proche du Paradis” selon un roman japonais des années 60...
L’histoire récente y a laissé des traces (le drame de 1988...), mais nous y avons été accueillis à bras ouverts, et il nous est très difficile de partir. On serait bien restés plus, beaucoup plus longtemps !...
Pour terminer notre périple calédonien, nous revenons juste 24h à Nouméa, chez Étienne et Élisa, le temps de refaire nos sacs avant le grand départ pour le Japon (choc maximal en vue...).
Avant de partir, petite visite au centre culturel Tjibaou, en périphérie de Nouméa. Réalisé par l’architecte Renzo Piano, il est destiné à promouvoir la culture kanak,
Et pour terminer cette étape, une longue citation, empruntée à Lamartine dans “Voyage en Orient”, et qui exprime à la perfection toutes les émotions que nous ressentons au moment de quitter la Calédonie, comme à chaque changement de pays depuis le début de notre grand voyage..,
“C'est une singulière destinée que celle du voyageur: il sème partout des affections, des souvenirs, des regrets: il ne quitte jamais un rivage sans le désir et espérance d'y revenir retrouver ceux qu'il ne connaissait pas quelques jours auparavant. Quand il arrive, tout lui est indifférent sur la terre où il promène sa vue: quand il part, il sent que des yeux et des cœurs le suivent de ce rivage qu'il voit s'enfuir derrière lui. Il y attache lui-même ses regards; il y laisse quelque chose de son propre cœur; puis le vent l'emporte vers un autre horizon où les mêmes scènes, où les mêmes impressions vont se renouveler pour lui. Voyager, c'est multiplier, par l'arrivée et le départ, par le plaisir et les adieux, les impressions que les événements d'une vie sédentaire ne donnent qu'à de rares intervalles; c'est éprouver cent fois dans l'année un peu de ce qu'on éprouve dans la vie ordinaire, à aimer et à perdre des êtres jetés sur notre route par la Providence. Partir, c'est comme mourir quand on quitte ces pays lointains où la destinée ne conduit pas deux fois le voyageur. Voyager, c'est résumer une longue vie en peu d'années; c'est un des plus forts exercices que l'homme puisse donner à son cœur comme à sa pensée.”
(merci Jo pour la découverte)