Claquette et short de bain ? Oublie vite ! Avec l'altitude vient le froid ! Proche de 0°C au réveil... Quand on a su ça, on s'est offert un petit passage au Décathlon des côtes avant de grimper en hauteur pour reprendre quelques couches de polaires, au cas où...
Le Piton de la Fournaise est actuellement, en ce mois d'aout 2017, en éruption. Chouette ! On va pouvoir faire griller des saucisses !
Eh ben non.... pas de bol... Non seulement l'éruption est sur la fin (donc il n'y a presque plus aucune sortie de lave), mais en plus l'accès au cratère est fermé quand le volcan est dangereux... Les quelques coulées se déversant sur le "mauvais" flan, nous ne pourrons ni voir ni nous approcher du cratère.
Nous nous contenterons donc d'une randonnée autour du piton, ce qui sera très bien aussi, car nous sommes d'une part gâtés par la météo exceptionnelle et par un formidable accompagnement : Ludo sera notre guide pour les 2 jours à venir, et il en connait un max sur le coin !
Le piton de la Fournaise, qui culmine à 2 632 mètres d'altitude est le volcan actif de l'île de La Réunion.
Le piton de la Fournaise compte parmi les volcans les plus actifs de la planète : par la fréquence des nouvelles éruptions (en moyenne une tous les neuf mois au cours des dix dernières années), il tient probablement le premier rang mondial ; par le volume moyen émis de lave L'accès est relativement aisé, notamment par la route forestière du Volcan ou par la route des Laves, ce qui permet parfois au public d'assister au spectacle des projections et des coulées de lave. (Wikipedia)
Notre randonnée du jour sera donc de contourner l'enclos du Piton de la Fournaise, pour marcher et traverser ce qu'on appelle la plaine de sable, un plateau lunaire de couleur ocre.
François s'est offert un petit plaisir : finir la rando en courant. La dernière côte de plusieurs minutes avec une belle inclinaison permettra de lui décrasser les poumons : ici à 2300m d'altitude, ça fait le job !
Patrick à eu le courage de finir à pied. Quant aux autres... ils ont terminé en stop la dernière partie !
Le lendemain, toujours sur la thématique volcanique, nous partons en randos non plus sur la lave séchée, mais DANS la lave séchée ! Et là, nous sommes bien heureux de ne pas y croiser de lave : nous allons dans les tunnels.
Aujourd'hui encore, nous sommes avec Ludo : c'est cool.
Un tunnel de lave est formé par une coulée volcanique qui s'est refroidie en surface en formant une croûte solide mais dont le cœur est resté fluide, permettant à la lave de continuer à s'écouler. Lorsque la coulée cesse d'être alimentée par la lave en fusion, elle se vide et laisse une cavité en forme de galerie. (Wikipedia)
Marcher, ramper, crapahuter avec pour seule lumière une frontale, forcément, c'est pour ceux qui n'ont pas peur de ça... Ce qui n'est pas le cas de Claire, qui aura fait l'effort de descendre dans le trou, mais qui n'a pas pu aller plus loin : trop effrayant !
Nous marchons dans les tunnels de la coulée de 2004, bien qu'elle soit indiquée comme étant celle de 2001. C'est pas tout à fait faux pour autant : celle de 2004 a recouvert celle de 2001 !
Dès notre entrée dans les tunnels, nous sommes surpris par le décor. Évidemment, tout est sombre, et très humide. Mais ce qui frappe le plus, ce sont les formes de la roche qui nous entoure.
Aussi, tout au long de l'excursion, c'est l'occasion de découvrir des pareidolies, marrant hein ?
Le temps que la vue s'adapte à l'absence de lumière, nous découvrons des plafonds d'où semblent couler du chocolat noir fondu (des sortes de stalactites, mais géologiquement différentes), et des éboulis, parfois des racines s'infiltrant dans la roche.
Il est très intéressant d'écouter Ludo nous expliquer d'où vient chaque forme ou couleur. On y comprend tous les aspects, les trajectoires et les textures de lave qui coula ici. Un voyage unique dans les entrailles du volcan.
Surprenant : nous découvrons d'étranges "tuyaux" très réguliers sur les murs. Il nous est impossible de trouver ce qui les a formé... à moins que ?
Les troncs d'arbres ! Ces tuyaux ont été formés par des troncs d'arbres engloutis par la lave !
Pourquoi n'ont-ils pas brulé ? Nous diras-tu. C'est aussi ce qu'on s'est dit. Sauf qu'en fait, pour bruler, il faut de l'air, sauf qu'un arbre est composé d'eau (à 90% en tout cas). L'arbre s'est donc quasi instantanément évaporé au contact de lave, en ne laissant qu'un "tuyau" de la forme de l'arbre.
Nous en avons même trouvé avec les rainures de l'écorce !
La lave est tellement chargée en fer, que nous pouvons y coller des aimants contre les murs !
Aussi, pendant notre excursion, l'eau s'est arrêté de goutter des parois : pourquoi selon toi ? En fait, nous passions sous la route ! Elle offre donc une perméabilité plus faible. En étant attentif, on peut même entendre passer des véhicules.
Enfin, nous avons joué le jeu en coupant tous notre frontale pour apprécier le noir absolu. En effet, même après plusieurs minutes, toujours aucun faisceau de lumière n'était visible. Rien. De l'absence totale de lumière : aucun être vivant ne pourrait distinguer quelque chose ici par la vue. (On dit par la vue, car les chauves-souris, par exemple, peuvent le faire par sonar. Mais il n'y a pas de chauves-souris ici, il fait trop humide).
Il est parfois nécessaire de ramper un peu pour continuer la progression. Aussi, il nous est proposé de nous amuser (à nous faire peur) en passant par des tunnels très escarpés et étroits pour tester un peu de notre sang-froid.
Victor, Patrick et François s'essayent au passage le plus étroit du trajet : un véritable trou de souris sur quelques petits mètres. L'effet est immédiat, même prévenus, en arrivant devant le trou, tous ont la même réaction : "oh putain.... ok. Impossible de passer par là, vous êtes fous.", et pourtant...
L'adrénaline est bien présente : le tunnel est tellement étroit qu'il est nécessaire de vider sa cage thoracique d'air (et ainsi rétrécir le diamètre du torse) pour progresser en se poussant centimètre par centimètre avec les pieds. Notre corps est en contact avec la roche tout autour de nous.
L'épreuve est terrifiante : on prend très vite peur, le risque d'hyperventilation est constant. Mais Ludo est là pour nous surveiller, nous faire descendre le stress en nous rassurant pour réussir à retrouver une respiration calme et constante. Nous sommes très fiers d'être passés par ce minuscule passage.
Pour nous remettre de nos émotions, nous nous posons sur une terrasse naturelle pour manger (à nouveau) un cari. Vue, soleil, tout y est : on souffle !
Pour cette étape, nous avons logé dans 2 maisons d'hôtes différentes :
Les prochaines étapes : canyoning et sports d'altitude ;-) ! Reste proche du blog pour suivre ça !