Nous nous souviendrons de notre départ, LE départ, les imprévus qui ont failli nous faire louper le tout premier avion de notre voyage et les trois longues journées de vol, d’attente et d’excitation qui nous ont conduits à notre première destination ; celle qui fut un jour joyau de la couronne britannique victorienne : l’Inde.
En arrivant en Inde, je vois vite émerveillée que le pays de la vache sacrée porte bien son nom. Des vaches, il y en a à tous les coins de rue, dans tous les jardins, sur toutes les routes. Pourtant très vite quelque chose cloche ; les vaches sont toutes blessées, estropiées, malades. Dans 90 % des régions indiennes, elles n’ont de sacré que le nom pour touristes. La réalité est plus sombre, plus cruelle aussi. La vache fait un veau, l’homme prend le lait de la vache, garde le veau affamé et… jette maman à la rue.
Les bovidés ne sont malheureusement pas les seules à souffrir de mauvais traitement. En Inde, le bien être animal ne semble concerner personne. Après tout, il s’agit déjà de survivre malgré la pollution, la crasse, les microbes, la surpopulation et la pauvreté. Les rares familles qui ont des animaux de compagnie les abandonnent, ne les stérilisent pas, laissent les chiots sur le bord des routes. Et les chiens errants se démultiplient, avec leur lot de crasse, de microbes, et de surpopulation.Dans le pays de la vache sacrée ou la réalité diffère des légendes au-delà de l’imagination, Peepal Farm est certainement le plus bel endroit oú aller pour rencontrer des locaux qui ont gardé l’authenticité et la spiritualité de l’Inde du siècle dernier, sans toutefois oublié de vivre avec leur temps.
Nous repartons sur les routes en
direction d’Amritsar. La région
punjabi connaît le plus grand nombre de Sikhs regroupés
en Inde. Le Golden Temple y est majestueux et sa grâce se révèle
d’autant plus au petit matin, avant le lever du soleil, quand les
fidèles y prient et y méditent
loin des touristes. J’ai eu la chance de vivre l’un de ces
moments avec l’une d’entre eux, et c’est la gorge serrée
de tant de beauté et
de respect que j’en suis repartie. Le temple requiert
de nombreuses personnes pour nettoyer les sols, accueillir les
fidèles, cirer leurs chaussures ou leur servir des repas gratuits.
Tous sont volontaires, à
tour de rôle. Des
pèlerins du monde entier dorme au pied du temple parfois à
même le sol. Les sikhs
ont mis le sens de la communauté
avant tout autre
principe, et cela m’a émue
aux larmes.
Pourtant, à peine sortis du temple, la réalité y est bien différente. La ville est pressante et oppressante, les hommes y sont irrespectueux et inquiétants, les rues sont surpeuplés et tout est à l’achat, à la vente, aux affaires mais surtout à l’arnaque. Je fuirai cette ville deux jours après l’avoir rencontrée pour retrouver le calme des montagnes népalaises.