21 septembre 2022, 17h et des poussières, Antananarivo
La douane est passée, le change effectué, les rudes négociations avec les porteurs de bagages terminées. Je peux reprendre mon souffle et me laisser envahir par cette étrange félicité. Je regarde par la fenêtre, j’ai l’impression d’être de retour à la maison.
Je me sens chez moi. Et pourtant, je n’y suis pas. Je suis liée, très fortement, à cet endroit, à cette culture, mais je ne leur appartiens pas. Je ne suis pas Malagasy. Je ne le serai jamais. Par la fenêtre, je connais, je comprends ce que je vois, mais mes yeux et mon regard restent ceux d’une étrangère.
Je ne tiens plus en place, je suis impatiente de retrouver Fifi, de débuter cette aventure, d’en prendre plein les yeux, de découvrir et d’en apprendre encore davantage. Je suis impatiente de partager tout ça, d’écrire. Mais écrire quoi ? Pour quoi ?
Partager à mes proches la joie qui sera mienne durant cette année, les inviter, eux aussi, au voyage. Je ne peux m’empêcher d’avoir en tête les carnets de voyages des “explorateurs” du XVème siècle à aujourd’hui, les observations détaillées des ethnologues, le faux émerveillement empreint de condescendance dans la description de pratiques que l’Occident ne comprend pas. Un système de domination raciale qui permet aux occidentaux de parcourir le monde et de se sentir légitimes à le raconter, selon leur prisme.
Qui suis-je pour prétendre faire découvrir à qui que ce soit un bout de la culture malagasy ? Une question et des enjeux qu’il me faut garder en tête lorsque j’écris et que je vous invite aussi, qui que vous soyez, à garder en tête lorsque vous me lirez. Une invitation à l’humilité.
Mon aventure commence et j’embarque mes parents dans cette histoire. Demain, nous retrouvons enfin Fifi et le compte à rebours de nos 3 semaines ensemble est lancé. Puis le grand voyage, un an tous les deux, à la découverte des merveilles que ce pays a à offrir. Demain, tout sera différent, tout aura commencé.
- Taxi aéroport / centre ville : 70 000Ar affiché, peut parfois être négocié à 50 000Ar
- Si vous laissez les hommes en gilets bleus porter vos bagages, il faudra les rémunérer
- Le change est en général + intéressant à l'aéroport qu'ailleurs pour les espèces. Mais si vous avez une CB sans frais de retrait, les taux de change des DAB sont + intéressants !