Nous partons le coeur léger d'Ho-Chi-Minh Ville. Après tout, on a l'impression de bien avoir profité du Vietnam, même si nous avons passé notre temps à dire aux différentes personnes rencontrées sur notre chemin que pour "réellement" découvrir le pays, il faudrait a minima 2 mois.
C'est donc bien contents que l'on prend la direction de l'aéroport, pour, comme souvent, finalement arriver plus d'1 heure avant l'enregistrement des bagages. On prend facilement notre mal en patience (Black Mirror, encore une fois...), et nous nous débarrassons de nos gros sacs. Le contrôle de sécurité effectué, le vol se passe sans problèmes et atterrissons très rapidement à l'aéroport Dong Muang de Bangkok.
Plus qu'à HCM Ville, nous sommes happés par la chaleur et l'humidité que dégagent la ville. Une guide le lendemain nous expliquera qu'à Bangkok, il existe 3 saisons : chaude, très chaude, et très très chaude. Actuellement, nous sommes en saison très chaude... Qu'est-ce que ça doit être pour la dernière saison...
Sur les indications de notre guesthouse, on rallie rapidement cette dernière. On revit de voir un endroit propre, confortable et bien tenu, ce qui nous change pas mal de Saigon. Petit repas dans la rue le soir, petite validation des activités des jours suivants, et la soirée est bouclée. A nous la capitale !
Enfin du repos ! On est en dortoir, mais passons une nuit réellement réparatrice, ce qui ne nous fait pas de mal. Le petit-déj' englouti, nous repartons côté nord en direction de la station Mo Chit (que nous avions empruntée la veille), afin de réserver dès à présent notre trajet pour l'île de Koh Tao, prévu vendredi.
Problème : la réceptionniste de notre auberge nous avait indiqué que des tickets pouvaient être pris depuis cette gare. Nous essayons un premier guichet, puis sommes renvoyés vers un second, puis vers un troisième... Au bout du quatrième, on commence à comprendre qu'il n'y a aucun trajet Bangkok - Koh Tao, et qu'il faut se rendre à une autre gare... Très bien ! On parcourt quelques centaines de mètres pour nous diriger vers le marché Chatuchak.
Bon, on est mercredi, il s'agit d'un marché principalement animé le week-end... C'est donc plutôt calme. Cela ne nous empêche pas de constater l'étendu de l'endroit : nous sommes bien dans le plus grand marché de Bangkok. Quelques stands sont malgré tout ouverts : un peu de vaisselles, de tissus, et quelques savons en forme de pénis. Que nous n'achetons malheureusement pas...
Nous effectuons un rapide saut à l'auberge afin de réserver notre bus du vendredi (par internet, c'est effectivement plus judicieux), et repartons en direction de la maison de Jim Thomson, située non loin de notre hébergement. Sur le chemin, on longe un canal qui jure avec le béton ambiant. Sur celui-ci circule des navettes de bateaux... Bien pratiques mais bien polluant aussi...
Arrivés à la maison, nous sommes rapidement intégrés à une visite guidée francophone. On y apprend donc que ce cher M. Thompson, un américain né en 1906, a vécu à Bangkok pendant 22 ans, d'abord en temps que représentant des Etats-Unis, puis de manière définitive. Il deviendra surtout célèbre pour la construction de sa résidence de 6 bâtiments en teck, qu'il construit d'après les traditions des bâtisseurs thaïlandais, et remplit d'une collection d'objets d'art (toiles traditionnelles, tuiles spécifiques, lustres provenant de palais datant du XIXème s;). Sa disparition, en 1967 en Malaisie, reste encore inexpliquée, personne n'ayant jamais retrouvé son corps.
Nous irons ensuite nous rafraîchir dans un centre commercial situé à proximité. On décide alors de s'octroyer un moment ciné. Notre choix se portera sur Ready player one. Outre le film, qui est plutôt pas mal (notamment les effets spéciaux assez hallucinant), on retiendra surtout l'ode au roi de Thaïlande (le nouveau). C'est simple : après les pubs, tous les spectateurs de la salle se lèvent, et assistent à une projection d'1 à 2 minutes en l'honneur du roi, le tout silencieusement. Moment assez déconcertant pour des occidentaux comme nous.
Après 2 bonnes heures de film, on n'est pas mécontents de sortir. Il faut dire qu'on se les gèle sévère là-dedans, et que la chaleur de la ville se révèle finalement plutôt accueillante. Repas du soir pas cher du tout mais qu'est-ce que ça piquait !! Les yeux en sont encore rouges...
Cette journée sera la caution culturelle de notre petit séjour à Bangkok. Nous sautons dans le bus (0,6€ pour 2) pour rejoindre le Grand Palais du roi.
Après 15 minutes à suer par tous les pores de nos peaux (tous les bus n'ont pas la clim, on l'apprend à nos dépends), on se fait déposer le long de ce magnifique édifice, composé du Grand Palais, donc, mais aussi des bureaux gouvernementaux et de la Chapelle Royale du Bouddha d'Emeraude.
Le tout a donc été construit à partir de 1782 par le roi Rama Ier, et plusieurs de ses successeurs y ont ajouté d'autres édifices. Le bâtiment abritant le Bouddha d'Emeraude vaut particulièrement le détour : ne serait-ce que par la statut de jade qui en constitue l'attraction principale, et qui fait l'objet d'une réelle vénération nationale en Thaïlande. De part notre voyage au Laos, nous avons aussi appris que cette relique fait l'objet d'un long contentieux avec ce pays (ce que ne mentionne pas le guide "officiel") : le royaume de Siam l'a en réalité récupéré à Vientiane estimant que la statut lui appartient. Les laotiens soutiennent le contraire. Nous continuons notre cheminement dans l'enceinte du Grand Palais - dont le mur fait tout le même 1900m de long - avec la visite, dans le désordre : de la terrasse supérieure, des édifices secondaires, du Maha Montien (composé de 3 salles servant pèle mêle aux cérémonies, au couronnement et à la résidence des anciens rois), ... Au final, on passe 2 bonnes heures à admirer les différents bâtiments. C'est très beau !
On continue notre visite culturelle par le temple Wat Pho, lequel abrite un Bouddha couché représentant ledit Bouddha sur son lit de mort. La statut fait quand même 43m de long et 15 de haut. C'est très impressionnant ! Les déambulations continuent dans l'enceinte du Wat Pho, notamment à travers un certain nombre de magnifiques stûpas qui sont très agréables à regarder.
Nous sortons de l'endroit en milieu d'après-midi. Cela nous laisse le temps de rejoindre la Kao San Road, pour un apéro avancé. Cette rue peut être aussi fascinante que repoussante (selon les goûts). Elle constitue le tourisme de masse dans tout ce qu'il représente : une rue remplie de bars, guesthouse, lieux de massages, enseignes de fast food (Burger King et Mc Donald's en priorité) et autres boîtes de nuit. Comme nous avons la bonne idée d'y aller en milieu-fin d'après-midi, l'endroit est plutôt calme, et, contrairement à une appréhension initiale, il ne nous "dégoûte" pas tant que ça. Au contraire, on penserait même que ça donne un petit charme (oui oui, on l'a dit !).
Enfin bon, on ne s'éternise pas non plus. La première raison étant qu'au bout de la 8ème fois où l'on vous propose du scorpion à manger ça fatigue un peu, et la deuxième étant que les personnes sur place ne sont pas particulièrement sympathiques... On décide donc de refaire une petit halte à l'auberge de jeunesse, avant de repartir pour notre dernière activité de la journée: un verre sur un rooftop.
Contrairement à ce que notre amis maps.me (une application de géolocalisation ultra-utile, notre bible numérique !) nous dira, on met bien 40 minutes pour y aller. On emprunte pour ce faire un passage piéton aérien sur plusieurs centaines de mètres. La circulation étant bien chargée en dessous, certains endroits de la ville sont équipés de ces ponts, eux-mêmes surplombés du métro aérien, ce qui donne à Bangkok des allures de mégalopole futuriste... C'est assez sympa à voir ! A notre arrivée, on jure complètement avec le lieu : transpirant et habillés "routards", nous sommes accueillis dans un hôtel bien bien classouille. Les hôtesses du rooftop ont même un dresscode très sympa : charleston et les années 30. On n'avait plus vu de personnes aussi bien habillées que depuis la fête des 25 et 30 ans des frères Brachet (pour ceux qui ne savent pas, "années 30".était le thème de la soirée).
On profite bien bien du coin : la vue est sublime, on se croit dans Gotham City avec tous les buildings qui se dressent devant nous. La terrasse est également très très sympas. Nous nous jetons sur les olives que l'on nous sert en guise d'accompagnement, et ne regrettons absolument pas la longue marche pour venir jusqu'ici. Bon, par contre, le retour est moins glamour : on s'arrête dans un 7 Eleven juste à côté de notre auberge, pour se ravitailler en soupe de noodles instantannées... C'est clair que ça change de l'ambiance lounge et classe du rooftop !
Dernière journée à Bangkok (déjà !). Nous nous consacrons à un quartier noté sur notre to do list : Chinatown. Cette fois-ci, on bénéficie d'un bus avec climatisation (ouf !).
Arrivée tout aussi dépaysante que si l'on débarquait à Pékin (du moins, on imagine) : les rues sont remplies d'enseignes inscrites exclusivement en chinois, les gens ne semblent pas parler thaïlandais, et nous marchons largement plus vite que les voitures avancent. On fait un premier petit tour de quartier, avant de rentrer dans le vif du sujet : les marchés. Ils sont gigantesques, et on n'y vend réellement tout et n'importe quoi, dans des ruelles ultra-exiguës. Du coup, nous avons parfois du mal à nous frayer un chemin, et il faut prendre son mal en patience afin de parcourir quelques dizaines de mètres.
Coralie en profite pour acheter quelques écussons supplémentaires à ajouter sur son sac de baroudeuse : le Vietnam, la Malaisie et l'Indonésie. Une activité couture est donc de nouveau à prévoir. On ne s'aventure pas non plus à manger sur place : les étales présentent plein de plats différents, mais aucun ne nous fait réellement saliver... Après une petite pause fraîcheur bien méritée, on se tape la grosse motivation de rentrer à pied jusqu'à notre auberge. L'idée est principalement de longer les différents canaux de Bangkok. On arrivera sans trop de difficulté, si ce n'est cet énorme varan qui vient se mettre en travers de notre chemin (et là pour le coup, Pierre atteste... Pas comme ce serpent à Vang Vieng que seule Coralie a vu... hihihi). Le chemin du retour est donc long, mais on a vraiment l'impression de découvrir l'authentique Bangkok, avec ses quartiers parfois moins sympas, mais qui font "vrais".
On longe une dernière fois le canal non loin de notre auberge, moment durant lequel on échangera avec une vieille dame thaïlandaise très gentille, puis on se pose tranquillement à notre guesthouse, avant un trajet qui nous amènera sur l'île de Koh Tao.