Après Chi Phat, on se dirige d'abord vers la mer, pour la première fois depuis la Mer Noire en Europe.
3 jours à Kampot
La jungle, c'est fini. Après un trajet fractionné entre moto, bus touristique et bus local, nous voilà à Kampot, situé à une vingtaine de kilomètres de la mer!
On reste 3 jours dans cette ville de taille moyenne, facilement acessible en bus.
La guesthouse dans laquelle on loge est tenue par un Anglais de 50 ans qui se dit être un survivant. Il y a 3 ans, il faisait partie des 800 otages d'Al Quaida, dans la raffinerie d'In Amenas, en Algerie. Il s'est caché pendant deux jours et une nuit sur le toit de la cafétéria. Il a vu un ami se faire tuer. Pour lui, chaque jour depuis cet événement est un cadeau.
Situé à 1000m d'altitude sur le sommet d'une montagne, il s'agit en fait d'un ancien site d'amusement frequenté uniquement par les riches et laissé à l'abandon ( hotels, casino, église). Un 'nouvel' hôtel à été construit, mais avec son architecture et ses couleurs jaunatre, il ne donne pas vraiment envi. Ce qui est marrant ici, c'est de voir à quel point le luxe de façade est éphémère, et qu'en l'absence d'entretien, ces lieux deviennent très vite glauque. Ajouté à ça un brouillard épai , et le lieux devient unique. Il y a aussi des cascades à entrée payante, ridicules en saison sèche, un bouddha géant en plastique doré. Non, vraiment, Bokor vaut le détour pour son côté laid!
Favoriser le tourisme dans un lieu comme ça et faire payer l'entrée, il falait oser. Les cambodgiens l'ont fait!
La descente se fait en scooter moteur éteint, a la façon asiatique. On se balade dans les terres, on se mange une papaya-salade, on se baigne dans un étang. Après peut être 10km sur les pistes, on entre dans une des fermes de poivre. C'est LA culture du coin, celle qui apparemment rend célèbre Kampot. Son poivre serait un des meilleurs du monde. C'est assurement un des plus chers: 80e/kg. On a goûté plusieurs échantillons, ça pique sacrément, autant que du piment.
Retour en ville. On s'achète un ananas entier, qu'on commence à s'eplucher (les touristes achètent déjà épluché). Rien d'extraordinaire, sauf qu'en Asie, des que tu fais quelque chose par toi même, il a toujours quelqu'un pour t'expliquer que tu ne t'y prend pas correctement, même si tu n'as pas commencé. Et toujours quelqu'un qui finira par le faire à ta place, comme cet ananas.
Nous on aime choisir nos fruits, les eplucher, comme un jeu. On aime surtout apprendre, et ça passe par les petits gestes quotidiens. Ce sentiment d'être toujours pris pour des bons à rien commence à nous peser, même si ça part de bonnes intentions.
Aujourd'hui est un grand jour. On a été voir la mer, pour la première fois depuis la Mer Noire au delta du Danube. 20 minutes de scoot pour rejoindre Kep. Déception. Un petit port de pêcheur saturé de restos pour touristes, une plage de sable blanc qu'on suppose créée par l'homme (y a pas de sable ailleurs qu'à Kep), et une île trop loin pour l'atteindre à la nage, et trop petite pour y meriter de dépenser les 28$ de bateau. On se baigne quand même, on se boit une noix de coco et du sirop de canne à sucre pressé, et on file vers les terres. On découvrira un sentier balisé au milieu de rien, qui monte dans la jungle, 2 temples déserts, et finalement une boucle de trek bien connue ici, avec normalement entrée payante et cette fois fréquentée. On aura au moins esquiver le guichet.
On rentre à 15h, on mange au marché, où on connaît désormais les bonnes adresses, sans arnaques.
Soirée à se regarder des épisodes de série. Ça nous arrive de le faire, ça reste un loisir vraiment reposant et agréable. Car on est pas toujours en mouvement, ou occupé a parler ou manger. Une journee offre beaucoup de temps, et il y a parfois des temps morts pendant lesquels on en profite pour lire des bouquins, mais pas de guides touristiques puisqu'on voyage de sans... Chacun tient aussi un journal quotidien, ce qui prend parfois du temps, mais qui permet de mieux se rendre compte des événements vécus, et de mieux s'en souvenir, naturellement. Quand on a accès à internet, on suit nos mails, Facebook, on se renseigne sur l'actualité du monde, sur l'histoire du pays dans lequel on se trouve. On écrit le blog aussi. Voilà pour les moments de repos.
Quand on parle de programme flou, c'est qu'on a pas de projet solide pour les semaines à venir. On est au soleil, on a du temps devant nous, et de l'argent. Mais sans idée qui nous tienne à coeur, on a un peu l'impression d'errer.
Alors, on retourne à Phnom Penh., avec cette fois la ferme intention de visiter. On se dit qu'une opportunité s'offrira plus facilement à nous dans une grande ville.
On y a passé 2 jours.
On tenait particulièrement à aller voir le musée S 21, ancien lycée qui a servi de prison secrete, et de camp de torture et d'exécution sous les khmers rouges. C'est certainement le seul musée qu'il faille imperativement visiter à Phnom Penh (donc au Cambodge?). Nous, on le reconnaît, on ne connaissait quasiment rien de cet époque. Mais on voulait apprendre. On a passé 2 heures a travers les lieux, a ecouter, a observer, a se poser des questions. On en est ressortis un peu déprimés, avec pleins de questions dans la tete, mais aussi l'impression de cerner un peu plus le peuple cambodgien: Ceux qui ont plus de 40 ans ont vécu sous les khmers rouges.
On verra des entraînement à la danse du dragon chinois niveau professionnel. On fera quelques aller-retour dans la piscine olympique. On assitera à la victoire du Cambodge contre la Thaïlande à un match de foot au stade olympique, rempli à craqué( Oui, l'entrée est gratuite). On marchera des heures à déambuler à travers cette capitale, car on aime ça.
Coïncidence ou destin, notre hôtel est situé en plein dans le quartier des boutiques de vélos d'occasion. Une idée émerge, forcément.
