ESCAPADE AU CAMBODGE

Publiée le 15/01/2025
Je voulais revoir les temples d'Angkor que j'avais déjà visités en 2013. Je vais passer une semaine à visiter mes temples préférés, et à en découvrir d'autres plus éloignés comme Ko Kher et le Preah Vihear.

Dimanche 21 avril 2019 

Mon voyage au Vietnam est terminé. Je vais prendre un vol direct Hanoï- Siem Reap pour revoir encore une fois les temples d’Angkor.

Ce chapitre sera entièrement consacré à la visite des temples. Il me semble nécessaire de donner très rapidement quelques éléments historiques.

La période de construction des temples d’Angkor s’étend de 802 à 1432. Elle fut alors LA grande puissance du Sud Est Asiatique. Ces six siècles ont été marqués par des périodes de déclin et de renaissance, par des guerres contre les pays voisins, Viet Nam, Thailande, Birmanie. Les temples que l’on peut voir aujourd’hui ne sont que la partie sacrée de l’ancien empire Khmer. La ville d’Angkor comptait à son apogée un million d’habitants ! Dans leur grande majorité, les temples sont dédiés aux divinités hindoues, quelques temples bouddhistes cependant, les deux religions ayant été successivement religions d’état. Le plus grand roi bâtisseur khmer, Jayavarman VII, fit édifier non seulement des temples, mais aussi des routes, des hôpitaux, des écoles, dans tout l’empire. A sa mort en 1219, l’empire khmer entama son déclin. L’hindouisme redevint religion d’état et les sculptures bouddhiques qui ornaient les temples furent saccagées. Angkor fut ravagée et pillée aux XIVème et XVème siècle par les Siamois. La capitale Khmère se déplaça alors vers Phnom Penh et fut abandonnée aux religieux et à la jungle.

C’est le Français Henri Mouhot qui « redécouvrit » Angkor vers 1860. Ce n’était pas vraiment une découverte puisque Angkor Vat était alors un monastère extrêmement prospère. Cependant, la plupart des temples avaient été abandonnés à la nature. Cette redécouverte eut un retentissement mondial. Les Français entamèrent la restauration du site, rejoints par de nombreux autres pays depuis la fin de la guerre civile.


En sortant de l’avion, grand choc thermique. Il faisait déjà très chaud à Hanoï, mais ici la température bat tous les records, 40° dans une atmosphère très moite. Je me liquéfie instantanément.

J’ai réservé une chambre à la Bloom garden Guesthouse, qui offre un transfert gratuit de l’aéroport. Un tuk tuk m’attend effectivement, avec un conducteur adorable, Roth, qui me transportera toute la semaine.

Roth et son tuk-tuk dont il est très fier

La Bloom Garden guesthouse est superbe, dans un très joli jardin, avec une piscine où je ferai souvent trempette pendant mon séjour. Elle est située en dehors de la ville de Siem Reap,  à environ 3 km d'Angkor Vat, près de la grande route qui mène aux temples, dans une petite venelle extrêmement calme.

la Bloom Garden Guesthouse

Lundi 22 avril 2019

Je vais passer la matinée à planifier ma semaine. Il fait trop chaud pour faire les visites à vélo comme j’en avais l’intention. Je prendrai donc un tuk tuk ou une voiture pour les temples les plus éloignés. Les prix proposés par la guesthouse sont raisonnables.

Je passe l’après-midi au Musée d’Angkor, flambant neuf et vraiment d’avant-garde. Il contient les plus belles sculptures des temples, celles qu’il est nécessaire de préserver. Je m'y rends à pieds depuis la guesthouse.

le musée national d'Angkor

Après la visite du musée, un plongeon dans la piscine est bien agréable. L'eau est chaude, mais moins que la température ambiante.

Mardi 23 avril 2019

Première visite des temples. J’achète un forfait de 7 jours à 72 $. Celui de 3 jours coûte 62$, aucune logique là-dedans.

Je commence doucement en faisant la petite boucle pour ne visiter que mes temples préférés : le Tha Prom et le Bayon en passant par la terrasse du roi lépreux et celle des éléphants.

Le Tha Prom, construit au XIIème siècle sous le règne de Jayavarman VII, était un temple bouddhiste. C’est un des temples les plus photogéniques d’Angkor. Il a longtemps été livré à la jungle, mais depuis ma dernière visite en 2013, la végétation a été fermement maîtrisée. Il me semble que ce temple en a perdu une partie de son charme.

 

le Tha Prom
le Tha Prom
le Tha Prom
le Tha Prom
Une apsara sur les murs du Tha Prom

Je me dirige ensuite vers les terrasses du roi lépreux et des éléphants. On peut les rejoindre à pieds depuis le Tha Prom. Je vais retrouver mon tuk tuk après la visite du Bayon.

sur la terrasse des éléphants
sur la terrasse des éléphants se trouvent de magnifiques bas reliefs
les bas reliefs de la terrasse des éléphants
les bas reliefs de la terrasse des éléphants
sur la terrasse du roi lépreux

Le Bayon ressemble de loin à un tas de décombres, mais lorsqu’on y pénètre, on est fasciné par les 216 visages monumentaux d’Avalokiteshvara, au sourire énigmatique, qui nous environnent. Il contient aussi de très beaux bas reliefs représentant des scènes de la vie quotidienne. Ce temple a également été construit au XIIème siècle  sous Jayavarman VII, le grand souverain bâtisseur d’Angkor. 

A l'approche du Bayon
Le Bayon était à l'origine un temple Boudhiste
Le Bayon
Les visages monumentaux du Bayon
un bas relief du Bayon
un bas relief du Bayon
un bas relief du Bayon
un bas relief du Bayon

A midi, je n'en peux plus. La chaleur est infernale. Je vais rentrer à la guesthouse et farnienter à la piscine. Vers 17 H, je vais me balader au bord de la rivière et dîner au Peace Café, un excellent restaurant végétarien.

Mercredi 24 avril

Aujourd’hui, je fais la grande boucle, avec des temples un peu plus éloignés. J’en ai choisi 5.

Premier arrêt au Prasat Kravan, petit temple méconnu, que je trouve très joli. Il a été magnifiquement restauré depuis 2013. A l'intérieur de beaux bas reliefs.

le prasat Kravan
A l'intérieur du Prasat Kravan

Puis, le Sra Srang, le bain royal. J’y suis quasiment seule. Le niveau du lac est très bas. Nous sommes à la fin de la saison sèche.

le Sra Srang
le Sra Srang

Troisième arrêt : le Pre Rup, un de mes temples montagnes préférés. Il est plus ancien que les temples précédents, il date du Xe siècle. Il est très fréquenté au coucher du soleil, mais à cette heure et en cette saison, il y a peu de visiteurs.

le Pre Rup
le Pre Rup
le Pre Rup
les bas reliefs du Pre Rup sont très abîmés
des lions gardent le temple

Je m’arrête ensuite au Neak Poan. C’est un très joli petit temple du XIIème siècle situé au milieu d’un bassin. Il servait autrefois d’hôpital. On ne peut pas y pénétrer, seulement l’admirer de loin. Pour s’y rendre, on emprunte une passerelle au-dessus d’un Baray (réservoir d’eau). En cette saison, le Baray est complètement à sec et la végétation alentour a beaucoup souffert. Le contraste est frappant avec ce que j’avais vu en février 2013.

Le Neak Poan
vue de la passerelle d'accès au Neak Poan
le baray près du Neak Poan

Ma cinquième et dernière visite de la journée sera pour le Phreah Khan. Construit au XIIème siècle, sous le règne de Jayavarman VII, c’est un des plus grands ensembles d’Angkor. Preah Khan signifie « épée sacrée ».  C’est un dédale de couloirs voûtés, de sculptures raffinées et de pierres couvertes de lichens . C’était à l’origine un temple bouddhiste dont les statues ont été décapitées lors de la résurgence de l’hindouisme.

l'allée d'accès au Phreah Khan avec ses statues décapitées
le Phreah Khan
le Phreah Khan
le Phreah Khan
un bas relief du Phreah Khan
un boudha décapité
Le Preah Khan
Le Preah Khan

Jeudi 25 avril

Une journée complète de visite, en voiture cette fois, mais toujours avec Roth qui a emprunté la voiture de son beau-père. En effet, nous allons à Koh Ker qui est à une centaine de km de Siem Raep, soit deux bonnes heures de route. Au retour, nous nous arrêterons au Beng Mealea. Mauvaise surprise : ces deux sites ne sont pas compris dans le forfait de 7 jours !

Koh Ker fut, au Xe siècle, la capitale éphémère de l’empire Khmer pendant quelques dizaines d’années. Elle fut ensuite oubliée pendant 1000 ans, jusqu’à sa redécouverte au 19ème siècle. Elle fut malheureusement pillée, du fait de son isolement. Ce qu’il en reste est néanmoins très impressionnant. Le site reçoit très peu de touristes.

Nous nous arrêtons tout d'abord près d'un tout petit temple très ruiné.

le premier petit temple

Vient ensuite l'imposant Prasat Thom, immense temple en forme de pyramide de 40 m de haut. On y grimpe par des escaliers en bois. Depuis le sommet, la forêt s’étend à l’infini comme un océan.

le Prasat Thom
L'escalier qui permet de monter au sommet du Prasat Thom
La vue du haut du Prasat Thom
un arbre pousse sur le Prasat Thom

Nous poursuivons notre chemin et nous arrêtons à nouveau près d'un petit temple qui conserve de jolies sculptures.

un autre petit temple
une jolie sculpture sur un fronton du temple

Un autre  temple perdu dans la forêt et assez bien conservé, que l’on appelle la « black lady », ses pierres étant noircies par la brûlure du soleil, puis une autre série de trois petits temples envahis par la végétation, valent à eux seuls le déplacement.

La "Black Lady"
Trois temples envahis par la végétation
Trois temples envahis par la végétation
une main de géant !

Le Beng Mealea m’avait un peu déçue en 2013. J’avais en tête les images du film de Jean-Jacques Annaud « deux Frères », tourné en partie dans ce temple. Cette fois pourtant, je suis davantage sensible à son charme. C’est bien sûr un immense tas de pierres, mais une passerelle en bois y a été installée, ce qui facilite grandement la visite. 

L'entrée du Beng Mealea
le Beng Mealea
le Beng Mealea

Vendredi 26 avril

J’avais décidé de garder cette journée pour me reposer, mais je ne suis pas encore allée voir Angkor Vat. Le temple n’est qu’à 3 km de la guesthouse, mais il fait vraiment trop chaud, chaque jour un peu plus chaud, pour pédaler. Je reprends le tuk tuk. En partant à 11H, je vais peut-être éviter la foule. Cela s’avère un bon plan.

Angkor Vat
Angkor Vat

J’ai déjà visité deux fois Angkor Vat en 2013. Je vais cette fois m’attacher aux bas reliefs, aux petits détails, et j’en découvre plein. 

Angkor Vat
Angkor Vat
Angkor Vat
Angkor Vat
Angkor Vat
Angkor Vat

Samedi 27 avril

Je vais aller revoir aujourd’hui Kbal Spean, la rivière aux 1000 lingams, dont le lit est superbement sculpté. Elle est située à une cinquantaine de km de Siem Reap. Pour atteindre le site, il faut grimper environ 2 km sur un sentier assez facile, mais il fait bien chaud ! En cette saison, il n’y a presque plus d’eau dans la rivière, ce qui enlève un peu de charme au site, mais a l’avantage de mettre en évidence quelques sculptures que je n’avais pas remarquées auparavant.

La montée vers la rivière
La montée vers la rivière
Kbal Speam, la rivière au mille lingams
Kbal Speam, la rivière au mille lingams
Kbal Speam, la rivière au mille lingams
Kbal Speam, la rivière au mille lingams
Kbal Speam, la rivière au mille lingams

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour visiter le Banteay Srei, considéré comme le joyau d’Angkor par la finesse de ses sculptures. Banteay Srei signifie « la citadelle des femmes ». Il aurait été décoré par des femmes, ses ornements étant jugés trop raffinés pour avoir été réalisés par des hommes… Ce petit temple dédié à Shiva, date du Xe siècle. Petite anecdote amusante : en 1923 André Malraux fut arrêté au Cambodge pour avoir tenté de voler plusieurs statues et frontons du Banteay Srei… !

le Banteay Srei
le Banteay Srei
le Banteay Srei
le Banteay Srei
le Banteay Srei
le Banteay Srei
le Banteay Srei

Dimanche 28 avril 2019

Dernière journée à Angkor, que je vais mettre à profit pour visiter un des temples les plus éloignés : le Preah Vihear qui me fait rêver depuis bien des années. C’est un temple construit au XIe siècle, dédié à l’origine à Shiva, maintenant lieu de pèlerinage bouddhiste.

Depuis 1953, il est source d’un conflit frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande qui aimerait bien se l’approprier, surtout depuis qu’il a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Des échanges de tirs ont eu lieu il y a quelques années, depuis,  la frontière est fermée entre les deux pays au nord du temple.

Le temple est construit sur une montagne qui domine de 500 m la plaine cambodgienne. Très peu de touristes le visitent car il y a environ 3 H 30 de route depuis Siem Reap. Je suis très enthousiaste à l’idée de le découvrir enfin. Nous y allons en voiture avec Roth qui a une fois  de plus emprunté la voiture de son beau-père.  Nous partons à 7H30 sur une route assez bonne.

Nous arrivons au pied de la colline vers 11 H. Il va maintenant falloir emprunter un pick-up pour monter jusqu’au temple. Il est interdit de monter par ses propres moyens, la route étant très escarpée.

Il y a pas mal de visiteurs, uniquement des cambodgiens, et notamment un grand nombre de jeunes moines. Bien sûr, c’est dimanche et le Preah Vihear est un lieu de pèlerinage très prisé.

Le temple tient ses promesses. Il est bien sûr très abîmé, mais l’atmosphère y est prenante.

Au sommet de cette montagne se trouve le prasat Preah Vihear
Prasat preah Vihear
Il y a foule le dimanche au Prasat Preah Vihear
Prasat preah Vihear
Prasat preah Vihear
Prasat preah Vihear
un moine médite dans le temple
Prasat preah Vihear
Prasat preah Vihear
Prasat preah Vihear
Prasat preah Vihear
Prasat preah Vihear
Prasat preah Vihear
Vue sur la plaine depuis le bord de la falaise

Nous rentrons à la guesthouse en fin d'après-midi. J'aurai encore le temps de faire un plongeon dans la piscine.

Lundi 29 avril 2019

Roth me transporte une dernière fois jusqu'à l'aéroport où je vais prendre un vol pour Bangkok, qui sera suivi de mon vol de retour en France. 

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