Ne pouvant pas mettre de photos de manière illimitée sur ce blog, je suis obligé de faire deux parties de mon voyage à partir de deux comptes différents. Vous trouverez ci-joint le lien de la 1ère partie de mon blog, des Landes jusqu’à Nice!
« Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. »
Suite à une bonne journée de repos, je partis en direction de Menton, accompagné par Lucille pour ma marche. Nous grimpâmes jusqu’au mont Vinaigrier qui surplombe Nice avant de rejoindre Notre-Dame du Laghet où j’étais déjà venu avec ma famille. Nous déjeunâmes au couvent qui possède une belle petite église entourée d’ex-voto dessinés représentant des miracles de Notre Dame. Puis nous grimpâmes jusqu’au col du Mont Gros depuis lequel nous pouvions admirer Monaco d’un côté et Menton de l’autre. Finalement, après être passé par le magnifique village de Roquebrune-Cap-Martin, nous atteignîmes Menton par la plage et Lucille rentra à Nice en train tandis que je cherchais des hôtes. Je rencontrai rapidement Guillaume qui avait l’habitude d’accueillir des voyageurs et me reçut chez lui. Musicien et professeur au conservatoire, il aimait voyager et partager; nous discutâmes de mon périple et fîmes un jeu ensemble avant que deux de ses amis et leurs fils nous rejoignent pour le dîner. Nous eûmes une belle soirée, parlant de la région et du citron de Menton et faisant un jeu de société avant que j’aille me coucher.
Après une messe chez les sœurs missionnaires de Menton, je passai visiter la basilique St Michel Archange puis longeai la plage jusqu’à la frontière italienne. Je continuai en direction de Vintimiglia, entrant sur la Via Della Costa et son balisage différent des GR français. Je passai au pied de falaises et suivis des routes et des tunnels assez fréquentés. Après une pause à Ventimiglia où je découvris l’église romane sobre de St Michel Archange, je continuai sur une route où il y avait beaucoup de circulation et presque aucun chemin pour y échapper à cause des falaises. Ce fut le cas pendant toute l’après-midi et traversant la petite ville d’Ospedaletti, j’arrivai le soir à San Remo, exténué par le bruit des voitures. La ville ayant surtout des immeubles, je trouvai difficilement des maisons où sonner et fut refusé partout malgré l’aide de certains habitants. Oubliant de demander au moins à manger et la nuit étant tombée depuis longtemps, je me résolus à acheter de la nourriture et trouvai un endroit isolé sur une colline pour dormir.
Ayant plutôt bien dormi malgré un peu de pluie tard le soir, je partis vite en direction de Taggia, montant et descendant à travers des collines emplies de serres et d’oliveraies. Je passai notamment par un village presque abandonné, Bussana Vecchia, les deux églises étant en ruines à cause d’un tremblement de terre au XIXème siècle. Après un arrêt à l’église de Taggia et un passage sur le pont médiéval de 16 arcades, je grimpai à Castellaro, un village aux petites ruelles typique de la Ligurie, et poursuivis vers Lingueglietta, un village ayant une église forteresse et les ruines d’un château médiéval où je pris mon déjeuner. De vallée en vallée, je traversai des paysages de petits villages perchés, d’arboriculture et de maraîchage, dépassant Torazza et Caramagna. Montant vers le sanctuaire de Montegrazie, je me décidai à demander l’hospitalité et fus rapidement reçu par Angelo, un vieux monsieur, aidé par Jhoselyn, une péruvienne venue en Italie pour travailler. Sa présence facilita mon accueil puisqu’elle faisait l’intermédiaire entre Angelo et moi grâce à l’espagnol que je parlais, contrairement à l’italien. Nous passâmes une soirée tranquille à discuter tant bien que mal de nos parcours, autour de spaghettis faites maison!
En quittant Angelo et Jhoselyn, je fus abordé par une voisine qui me donna une coquille St Jacques malgré le fait que j’aille à Rome, puis je montai au sanctuaire de Montegrazie. Surplombant la côte et ayant une belle vue sur les montagnes, je grimpai plusieurs côtes et passai par des petits villages entourant leur clocher aux couleurs vives au-dessus de la vallée d’Imperia. Je redescendis à Cervo où je pus admirer une grande église à la façade splendide et impressionnante, puis attaquai une côte au milieu d’une forêt méditerranéenne. En fin d’après-midi, alors que je m’arrêtai à l’église d’Andora, je tombai sur une dame qui comprit que j’étais pèlerin et m’amena au curé Don Taddeo. Celui-ci m’invita à rester dormir dans une salle prévue pour les pèlerins et j’acceptai, ce qui me permit d’aller à la messe en suivant. Je passai la soirée seul, ce qui ne m’était pas désagréable, me permettant de me reposer un peu plus que d’habitude.
Partant tôt, je montai au Castello, une tour et son église dominant la vallée mais dont la vue était gâchée par l’autoroute. Je redescendis sur Alassio, y retrouvant la mer et admirant de magnifiques églises et tours. Je partis ensuite le long de la côte, face à l’île de Gallinaria sous un grand soleil, avec une vue magique sur toute la côte. Je suivis l’ancienne Via Julia Augusta, construite sous l’empire romain pour relier la Gaule, et parsemée de nécropoles antiques dont il restait des vestiges. Puis, j’arrivai dans une grande plaine à Albenga, dont le centre est pourvu d’une belle cathédrale et de plusieurs tours de brique rouge. Suivait une route assez fréquentée, traversant des serres et des champs de cultures maraîchères, qui passait également par une petite église, San Georgio, qui possédait des fresques du XVème encore en bon état! Grimpant encore une côte, j’arrivai de l’autre côté de celle-ci à Loano, ville balnéaire, la dépassait et ne trouvant pas d’hôtes, continuait plus haut jusqu’à Renzi, un village où j’espérais recevoir bon accueil. Malgré mes difficultés à me faire comprendre (la plupart des italiens croisés ne parlant ni anglais, français ou espagnol), on me donna à manger et tous les villageois m’indiquèrent le curé. Sonnant chez lui, Don Gabrielle m’accueillit avec joie dans une salle paroissiale et fit préparer une assiette chaude par une voisine, Melissa, qui parlait espagnol. Je discutai un peu avec eux puis j’eus une soirée tranquille, le prêtre dînant chez sa mère à Albenga.
Après avoir salué Don Gabrielle, je descendis à Verezzi, grimpai une forte côte rocheuse et arrivai à Finalborgo, où je pus admirer sa magnifique basilique et les portes de la ville. Traversant un autre mont, je passai par Calvisio, accroché à des falaises impressionnantes qui me rappelèrent la Provence. Après un déjeuner près de ponts antiques de la Via Julia Augusta, je continuai de grimper dans une forêt de pins et arrivai dans l’après-midi sur la côte de Noli, qui possédait plusieurs tours de brique et était surplombé par un château médiéval. Je continuai jusqu’à Spotorno, grimpai le Monte Mao et arrivai assez tard à Vado Ligure. Personne ne put m’y accueillir mais l’on me donna au moins à manger avant que j’aille dormir dans une forêt près du port.
Je partis tôt le matin et longeai la côte de Savona à Varazze, passant par des routes fréquentées, des chemins sur d’anciennes voies ferrées près de la mer et ponctués de tunnels, des centre-ville aux ruelles étroites et aux églises couvertes de fresques. Après un déjeuner sur la place de l’église de Varazze, je repartis en longeant la côte jusqu’à Arenzano et grimpai jusqu’au hameau de Vesima où on m’indiqua un sentier pour rejoindre le village de Crevari, juste avant la banlieue de Gênes. J’y fus accueilli par des paroissiens qui habitaient près de l’église, Gabriella et Giovanni. Retraités, ils avaient trois filles, dont l’aînée Claudia me proposa au téléphone de dîner au restaurant avec son compagnon Matteo et deux amis. Malgré la différence d’âge, j’acceptai et nous passâmes une soirée animée, discutant de la région, de l’Italie, et de bien d’autres sujets. Ils me firent goûter des plats très bons, notamment des panissa, sortes de frites aux pois chiches, qui est une spécialité locale succulente!