Nuit
glacée, gelée blanche… Hier soir, on a déplié une couverture de survie pour en
recouvrir nos sacs de couchage trop fins pour faire face à ces températures
hivernales.
Départ
8h45, une grosse côte pour retraverser le village et retrouver notre route qui
passe devant le château. Le site semble très joli, le panorama sur la campagne
normande est superbe… Il fait cependant très froid, et nous n’avons qu’une
envie, pédaler pour nous réchauffer ! Le vent est très frais, toujours de
face, bien évidemment… Bientôt une ondée glacée finit de nous réveiller. Pierre
sort son sac poubelle. Il ne s’est pas encore résolu à s’équiper en vêtements
techniques. Néanmoins, cela reste une protection étanche et coupe-vent
efficace !
Le soleil pointe enfin
son nez sans vraiment réchauffer l’air. Nous empruntons de petites routes
doucement vallonnées bordées de forêts de pins. Parcours très agréable jusqu’à
Bagnole de l’Orne où nous faisons une pause café-ravito. Après deux jours en
baisse de régime, nous avons repris une bonne allure et roulons avec grand
plaisir malgré le temps maussade ponctué de giboulées.
Domfront
Quelques photos à Domfront, jolie
cité médiévale. Pour le pique-nique, nous tentons de nous réchauffer avec une
soupe chinoise cuisinée sur notre mini-réchaud. Nous avons rejoint une voie
verte qui doit nous mener jusqu’au Mont-Saint-Michel. Un panneau l’indique à 98
km… soit une cinquantaine de km de retard sur notre progression du fait des
deux journées raccourcies… Nous tenons cependant une bonne allure depuis le
matin et nous avons bon espoir d’en rattraper une partie. La piste est très
agréable malgré un vent de face à décorner les vaches normandes : les
paysages sont variés, longeant des cours d’eau, des bois, des pâturages, des
anciennes gares…
Le
vélo de Pierre craque de plus en plus sinistrement : il constate que sa
roue arrière est endommagée. Il est environ 17 h. Nous avons parcouru 75 km,
impossible d’envisager d’aller beaucoup plus loin sans réparation. Un
point-carte nous montre que nous sommes à 5 km de Mortain où notre guide nous
signale plusieurs possibilités d’hébergement, mais surtout la présence d’un
réparateur vélo. Nous sommes dimanche, avec un peu de chance, il sera ouvert le
lundi.
Le
gîte d’étape pas cher est fermé. Nous nous rabattons sur un hôtel bon marché.
La douche et les toilettes sont sur le palier, mais ont le mérite d’exister et
nous passerons une meilleure nuit plutôt que de nous peler sous notre tente
dans nos duvets trop fins. Le bivouac, c’est fun, mais la douche chaude après
l’effort, quel réconfort !
Nous déposons nos affaires et partons à la
recherche du réparateur de cycles. Encore au moins 3 km avec la roue qui
godille. Ouf, fermé le dimanche, mais ouvert le lundi à 9h. Rassurés, nous nous
réfugions dans la pizzéria en face, il est 18h30, nous avons bien mérité un bon
repas ! Demain, nous essayerons d’atteindre le Mont-Saint-Michel une fois
la roue réparée puis nous irons prendre un train pour Saint-Malo.
