On voulait remonter une route sans issue puis atteindre une riviere et enfin y dormir en sauvage, au milieu de rien. Juste avant, on s'arrête dans un restaurant épicerie qui semblait vendre des couvertures. On rencontrera Iou
On cherchait une couverture mais elle n'en avait pas. On a quand même pris le temps de boire un thé. Elle s'est assise à notre table et on a commencé à faire connaissance.
Iou à vécu près de 10 ans avec un Français, ici en Thaïlande. Il y a un an et demi, il est mort du cancer, laissant notre hôte désespérément triste. Aloès quand elle apprend qu'on est tous les deux français, elle se prend d'affection pour nous. Pour quoi ? A ses yeux, les français sont gentils, bien élevés et respectueux.
Très vite, elle propose de nous héberger chez elle, le temps qu'on voudra. On ne le sait pas encore quand on accepte, mais on restera en tout 5 jours et nuits dans sa grande maison vide. Autant de jour pour -presque- tout savoir d'elle.
Elle est née dans une famille pauvre de 9 enfants, dont 3 morts en bas-âge. Son père est fermiers, alors il n'y a pas beaucoup d'argent à la maison, mais elle va tout de même à l'école.
Vers 19/20ans, elle veut de l'argent, vite et beaucoup. Elle rentre dans le business de l'héroïne, mais jamais, promet-elle, elle n'en a pris. Pendant cette période, elle tombe 2 fois enceinte. Elle est maman de deux petits et dealeuse.
Un an, deux ans ainsi, mais pas plus: elle est arrêtée et condamnée à 5 ans de prison. Tous ses bien, achetés avec l'argent de la drogue (moto, voiture), sauf sa maison, sont saisis. Ses 2 enfants partent vivre chez leur grand-mère maternelle.
A sa sortie de ce qu'elle appelle "the monkey house", elle décide se ranger. Elle veut retourner vivre avec le père de ses 2 enfants mais il la rejette. La voilà à 26 ans avec ses 2 enfants, célibataire et une vie à reconstruire.
Elle rencontre un autre homme avec qui elle aura son 3e enfant. Il lui est infidèle, elle le quitte.
Elle décide de vivre sa vie loin des hommes thais.
Elle n'à pas été très locace sur sa vie entre sa sortie de prison et sa rencontré avec son français de compagnon. Dans quoi travaillait-elle? On sait juste que sa relation avec sa fille cadette, Po, est assez tendue. Po à en effet été ballotée entre mère, grand mère et père pendant une bonne partie de son enfance.
La mère et la fille ne se ressemblent pas. Po est introvertie, fortement complexée par son sur poids, à du mal à communiquer avec les autres (et peut paraître agressive), alors que sa mère est fluette, jolie pour son âge (49ans), sait (et aime?) plaire et mettre en avant ses atouts.
Iou et les blancs
A 38 ans, elle rencontre sur internet Alain. Il est Lyonnais, à 15 ans de plus qu'elle et veut passer sa retraite en Thaïlande. Ils échangent quelques mails, et il vient vivre chez elle.
Elle parle peu et lui quasiment pas anglais, mais ils vivent "le grand amour" comme elle dit. Chacun y trouvait son compte: il avait une jolie femme dans son lit et le droit de séjourner ici, et elle profitait de sa maigre retraite de français.
Aussi étonnant (choquant même pour certains) que cela puisse paraître, ces couples mixtes, souvent à différence d'âge assez importante (15/20 ans, parfois plus) sont assez fréquents. Une partie des employés d'Iou envie leur patronne et est à la recherche de "phalang" (=blanc) à marier.
Après presque 10 ans de relation, sans être mariés, Alain meurt.
Quinze mois plus tard, Iou se marie avec Thomas, un suisse de 55 ans. Ils se sont rencontrés sur internet 2 mois auparavant.
Le coup de foudre ? Non, Iou ne s'en cache pas: avant de lui dire oui, elle lui a d'abord demandé combien il gagnait, et de combien serait sa pension une fois qu'il serait à la retraite. Elle est même allée plus loin: "donne moi 7 000€ pour mon magasin et je dis oui."
A nouveau un échange de bon compromis: lui a une jolie femme, un sympathique pied à terre, une retraite au soleil, et elle, tout l'argent qu'elle veut.
Quand on lui demande si elle l'aime (ou du moins l'apprecie) ou si elle est heureuse, elle répond : "il me respecte et ne me trompera pas. Moi, je suis la pour lui faire plaisir."
Cinq jours à vivre dans un petit village thaïlandaise, c'est ce qu'on a pu faire. Chaque jour était différent, et on n'à ps vraiment eu le temps de s'ennuyer.
Le premier jour, Iou nous a emmenés visiter le festival des Hmong, une ethnie implantée en Thaïlande mais originiaire du sud de la Chine. On a retrouvé des costumes et des traditions semblables à ceux du Yunnan. C'était coloré, joyeux.
En guise de remerciement pour son hospitalité, on a fait un peu de jardinage dans le jardin de Iou. C'était pas grand chose à nos yeux, mais ça lui a permis de se changer les idées!
Au cours d'une de nos ballades, on a rencontré un moine bouddhistes qui parlait un peu anglais. Il nous a fait visiter les maisons en construction pour les autres moines, et nous a posé beaucoup de questions, sur nous, notre vie et notre voyage. Il est rentré dans les ordres il y a deux ans, mais est toujours marié et père de deux enfants. Il confesse utiliser Facebook, bien que cela n'entre pas dans les principes du "bon" moine.
On a également participé à un trail, situé dans le parc national, à 15minutes de scooter! On n'à pas cherché à participer à un trail, on est tombé dessus... il est 17h, on est dans le parc national, et on voit une arche être montée, des tables installées, une banderole start d'un côté et finish de l'autre accrochée... on demande aux personnes ce qui se passe: une course! Le lendemain, à 6h, c'est le départ de la course Thai Everest, qui vise à financer l'expédition sur le mont Everest. Participe qui veut, il y en a pour tous les goûts : 5 / 10 / 24 /42 km. On réfléchit pas longtemps avant de se décider! Demain, on court :) et le soir, connue de tous les runners, mais cette fois en mode asiatique, c'est Rice party!
Le réveil à sonné tot: 5h! Il faisait encore nuit quand on est arrivé sur la ligne de départ, et même presque frais. En tout cas, les Thai semblaient avoir froid! Au programme : 24km pour Clem et 10 pour Laure. La course se faisait donc sur les chemins du parc national, à partir du lever du soleil.
Clément est arrivé premier! Et ... Laure à fait un magnifique faux-départ (partie en même temps que Clément, soit 15minutes avant le vrai départ. Et non, personne pour lui dire en anglais. Que du Thai!) : cela dit, quel plaisir d'avoir un trail rien que pour soi à 6h du matin ;)
On a délogé 1,2,3 coconuts dans le jardin de Iou. C'est à dire que ça faisait 5 jours qu'elles nous aguichaient, tout la-haut. On a utilisé une tige de bambou longue de plusieurs mètres (4? 5? 6?) pour les faire tomber. Pas évident! Deux, c'était pas assez, Clément en voulait une troisième. Et c'est devenu la troisième de trop: en tombant, elle s'est fracassée, la précieuse et délicieuse eau s'est répandue sur le sol, dans la hâte Clément a laissé échapper la tige de bambou qui, en tombant, a cassé la canalisation d'eau (ici, elles sont très rarement enterrées). On prend le scooter (et on s'enfuit au plus vite, genre pas vu pas pris? Non!) et on part acheter un tube de canalisation. Une heure plus tard, la casse est réparée!
