La veille du départ en escapade, nous avons la chance de participer au repas des chiens qui seront nos guides pour les 2 jours à venir.
Nous sommes accueullis au chenil, et on entend déjà que l'heure du repas approche... En effet, c'est dans un barouf d'enfer que nous arrivons.
Le chenil, baptisé "la tanière" par les responsables, est un espace en extérieur, où vivent les chiens quand ils ne sont pas en sortie. Chacun d'eux sont répartis en enclos, par affinité. Les mâles sont aussi séparés des femelles, sauf cas particuliers.
Ici ne vivent pas 10 ou 20 chiens mais... 159 chiens ! Et ouais, forcément... Tu pars à 5 traineaux, ça fait vite 30 chiens dehors ! Au final, le chenil n'est si souvent rempli que ça... et il n'est vraiment bruyant qu'aux alentours des repas et des départs de traineaux ;-) !
On peut s'attendre, à priori, à ne voir que des chiens huskys. Et pourtant non... il y a plusieurs races de chiens représentées ici. Il y a des chiens de toutes les tailles, des chiens clairs, foncés, zains...
Pour info, les chiens sont nourris de viande, presque exclusivement, et plus précisemment de viande grasse pour l'hiver. Elle est accompagnée de soupe de croquettes pour bien hydrater les chiens, même si la gamelle se trouve souvent très vite renversée pour ne laisser apparaitre que les croquettes au sol. Les chiens s'hydratent aussi mangeant de la neige quand ils courent.
Nous avons entre 4 et 8 chiens par traineau, et nous avons tous notre propre traineau ! Les chiens qui seront avec nous ont été judicieusement selectionnés par affinité et robustesse. Chacun de nous 6 avons une petite carte avec les noms des chiens qui nous ont été associés.
Nous sommes invités à aller chercher nos chiens dans les enclos. Nous avons appris la veille à les équiper de leurs harnais respectifs. Les animaux sont très dociles, ils accompagnent nos mouvements en levant leur pattes, par exemple. Ils sont aussi déjà très demandeurs de caresses !
Ils sont très pressés de partir courir, on ressent toute leur puissance au moment où ils comprennent que c'est l'heure de se préparer au départ. François se fait surprendre par la détonation de l'un deux, il s'échapera pour aller faire tout un raou d'excitation en courant de partout dans le parc.
A l'avant, nous trouvons toujours un chien de tête : il est malin, obéissant et est un leader dans l'âme. Il est accompagné de son binôme. Les chiens de tête ne sont pas forcément plus puissants que les autres.
Sur la deuxieme ligne, il y a des chiens d'équipes, ils sont là pour apporter de l'endurance.Enfin, sur notre troisième ligne, nous avons les chiens dit de "wheel" (roue, en français), qui sont les plus puissants. Ils sont toujours très excités à l'idée de partir courir : ce sont des forces de la nature.
La ligne où sont ajustés les chiens dois toujours rester tendue, c'est une règle d'or. C'est la meilleure façon de contrôler son traineau. Si les chiens ne sont pas bètes et ne fonceront pas dans un arbre, nous, pauvres béotiens, seront les premiers à goûter de l'écorce si cette ligne directrice n'est pas maintenue tendue.
A savoir aussi que les chiens n'ont qu'une envie : courir ! Alors si tu ne sécurises pas ton traineau quand tu t'arrètes, tu peux être sûr que tu vas devoir courir aussi... mais derrière ton traineau. En gros, tu ne lâches jamais les deux mains.Nous avons rencontré au camp de base des personnes qui revenaient de sortie, et ils ont apparemment difficilement supporté physiquement l'expérience. Les chutes et les courbatures ont été nombreuses.
Les chiens sont désormais tous en place sur nos lignes de traineau. Nous avons été prévenus que les départs sont très sportifs : qu'il faudra bien s'accrocher !
Nous sommes deux pieds sur le frein, mais les chiens arrivent tout de même à faire déplacer le traineau de quelques centimètres à chaque élans. Et puis c'est l'heure... le départ !Les chiens se lachent enfin et peuvent satisfaire leurs envies de course. Au bout de quelques dizaines de mètres, le silence est complet. Nous avancons sur une neige pure et les chiens sont désormais concentrés à avancer.
Nous sortons rapidement de la forêt dans laquelle est implanté la Tanière, les secousses à amortir donnent le ton... Nous arrivons sur un premier lac gelé. Victor, qui est en dernière position, met du temps à arriver, il va falloir rééquilibrer les traineaux : Ronron et Victor échange 2 chiens, Sylvie et Candice aussi. C'est reparti.
Nous sommes vraiment espacés entre chaque traineau, c'est une véritable communion avec, en premier lieu, les chiens, mais avec la nature sur laquelle du glissons. Tanto un lac gelé, tanto un bout de forêt plus dense (et forcément plus sportive).
Sous les conseils judicieux de Candice, la matinée se passe parfaitement bien. Aucune chute n'est à déplorer et les chiens sont formidables. Nous les remercions chaudement lors de notre première halte restauratrice. Ils sont cependant très pressés de déjà repartir, et le font savoir tumultueusement.
Les chiens se reposent et sont cette fois plus calmes. Il faut cependant ne pas leur adresser de regards ou d'attention, sous peine de les relancer dans leur vigueur, de remettre sur pied leur envie de course. Nous nous faisons discret à quelques dizaines de mètres pour préparer un feu et faire chauffer notre petit repas du midi.
Candice nous lance un défi ! Ne pas choir de toute l'aventure. En bons compétiteurs (tu te souviens, du trou dans la glace ?) nous acceptons avec détermination. Manque de bol... Nous repartons et... première chute pour Sylvie. Candice récupère tant bien que mal son traineau parti en dérive guidé par des chiens tout heureux de ne plus avoir de contraintes.
Par clémence, Candice ne dévalide par encore le challenge. Nous excipons un point méconnu du règlement qui indique : "Ouais, bon... pour Sylvie, ça compte pas" (Art. 126c, alinéa 4 du code du traineau).
Après une nouvelle traversée d'un lac gelé, nous débarquons au milieu d'un bosquet. Tout proche d'une cabane de bois, là où nous passerons la nuit. Nous consacrons du temps pour prendre soins de nos chiens, méritants au possible. Chacun d'eux rejoint un petit coin qui lui est alloué.
Malgré le froid et le vent, nous restons longtemps à leurs côtés. Nous sommes vraiment ébahis de voir à quel point ils sont proches de nous. Pas une once de distance, encore moins d'aggrésivité. Ils sont en perpetuelle recherche de calins et d'attention. Tanto un regard caramel, tanto une mignardise de la patte : c'est tout un comportement presque obséquieux de leur part qui nous fait les cajoler des longues minutes durant. C'est sûr, ces chiens aiment vivre avec l'Homme.
La cabane de bois n'a pas l'électricité, encore moins l'eau courante. Il faut s'activer à préparer des réserves d'eau et de bois pour les différents poêles du rustique logis.
Aujourd'hui encore, la cahute est équipée du sauna traditionnel, que nous avons veillé à chauffer dès notre arrivée. Nous nous retrouvons vite dans la pièce chaude pour souffler de cette journée bien plus sportive que ce qu'on pourrait croire.
T'es en maillot de bain, dans une pièce chauffée à 70°C. Dehors il fait en dessous de 0 et tu as un lac gelé à 30 mètres de toi. Qu'est-c'que tu décides de faire ? Aller te plonger dans un trou de glace. Forcément !
Ni une ni deux, équipés d'une caméra go-pro, nous nous ruons dents serrées avec pour seules armes notre courage et notre candeur vers le bac d'eau naturel à 1°C taillé dans plus de 60 cm de glace.Nous nous remettons des forces avec un bon plat de pates au saumon, suivi d'une bonne partie du jeu de carte appris la veille.
Bon, pour nous, une fois emmitouflés dans nos duvets, tout se passe bien. La seule vraie épreuve, c'est le pipi où il faut sortir dans le froid de l'extérieur pour rejoindre la cabane qui fait office de petit coin.
En revanche, pour Candice, l'histoire est différente. Elle doit dormir la fenêtre entre-ouverte (malgré le froid) et doit toujours avoir une oreille tendue sur l'activité des chiens. Il arrive que certains d'entre eux fassent la zizanie pendant la nuit : il faut alors aller les calmer.
Avant de repartir, nous prenons soin de ranger la cabane et de s'occuper des chiens. Aujourd'hui, il neige beaucoup, mais il ne fait heureusement pas trop froid.
Les paysages lapons sont sublimes, particulièrement sur les lacs. Nous glissons sur une neige pure et fraîche. Nous avons de nombreuses montées aujourd'hui : il faut aider les chiens en courrant derrière le traineau pour ne pas les surcharger.
Après la chute sud-américaine en vélo lors de la descente de la route la mort, Yoyo remet ça ! Cette fois-ci, c'est en ratant le frein de son traineau qu'elle se retrouve à contempler son atelage courir seul devant.
François, qui suivait quelques dizaines de mètres derrière, joue le taxi. Dans sa hâte de retrouver son traineau qui a depuis été stoppé de sa dérive par Candice, Yohanna saute en marche du traineau de François.Paf, tu l'as dans le mille. Deuxieme chute en 1 minute. C'est une franche rigolade de la voir rouler lamentablement sur le sol, entrainée par son inertie.Yohanna ne sera pas la seule à s'emmeler les pinceaux, puisque c'est au tour de Jean-Romain de manquer de se payer un arbre. Il préfere lâcher son traineau. Le défi lancé par Candice la veille est définitivement perdu.
C'est sous les gros flocons que nous traversons le dernier lac. Nous approchons du chenil sous les hurlements de tous les chiens.
Enfin arrivés, nous prenons beaucoup de temps avec les animaux : figurez-vous qu'ils nous sommes devenus très proches en seulement 2 jours. Quels formidables chiens !
Le chien de traineau, c'est plus sportif que ça en a l'air... Et c'est aussi beaucoup de temps de préparation pour enfin glisser. Les chiens, c'est une grosse responsabilité, même si les nôtres étaient impressionnants de discipline.
Pour finir, traverser d'immenses étendues glacées dans un silence de cathédrale procure des émotions suffisamment difficiles à expliquer pour t'inviter à aller vivre ce genre d'aventure par toi même ;-) !
Bonjour, nous nous permettons de vous écrire directement via votre blog perso car nous nous apprêtons à partir pour notre périple et nous rencontrons des soucis concernant plusieurs de nos amis qui veulent s'inscrire sur notre blog et qui n'y parviennent pas!! nous avons envoyé des message à plusieurs reprise mais nous n'avons pas de retour! nous souhaiterions régler ces pbs au plus vite car nos amis veulent déjà être prêt à nous suivre!!!
merci de votre retour dés que possible par mail ou tel 0647513717
Eva & Philippe - Les drôles de zebre