J'ai toujours aimé voyager.
Enfant , j'ai eu l’occasion de partir plusieurs fois en voyage avec mes parents et j'ai été demandeuse très jeune de séjours linguistiques en solo dans des familles d’accueil. Ma première colo j'avais 7 ou 8 ans , Mon premier séjour à l'étranger j'en avais 12. Je reste persuadé que l'envie et l'intrigue est née à cette époque et n'a cessé de grandir depuis.
Mais LE voyage, celui qui fut une vrai révélation, s'est déroulé à mes 23 ans, en 2008 : un road trip improvisé au Costa Rica avec un parfait inconnu, rencontré quelques semaines plus tôt sur un forum de voyage.
Au delà d'être un émerveillement constant face à une faune et une flore hors normes, notre mode de déplacement, la particularité de notre rencontre et le sentiment de liberté que ce voyage m'a généré, a complétement chamboulé mes motivations personnelles et mes centres d’intérêts sur les dix années qui ont suivi.
Après le Costa Rica, j'ai voulu gagner ma vie dans le seul but de pouvoir partir, tous les ans, toujours plus loin, voir des cultures et des paysages toujours plus fous et nourrir cette soif de nouveautés et d’expériences. L'important étant donc d'avoir un job qui gênerait le salaire fixe qui me permettait de m évader avec des amis, des petits copains, des inconnus, puis avec personne... et j'ai adoré.
"Construisons une maison à nous, ma belette cendrée, c'est la suite logique de notre stable relation, on va trop kiffer."
Promoteurs et petits papiers ont pris le dessus un temps sur nos envies de vagabonder.
Les travaux d'une maison neuve à fignoler ont eu raison de nous un moment mais nous avons pu prendre tout de même une bien grosse claque culturelle d'un mois à travers tout le Japon en train et en couple, un des souvenirs les plus agréable de cette époque. blog du voyage au japon
Un pacs puis un "dépacs" plus tard, mon besoin d'évasion reprend le dessus sur le reste de mes envies.
A coté de mon petit salaire de vendeuse, je fini par mettre en place pleins de systèmes D pour continuer a payer ma maison et économiser pour les voyages. J'ai fait de la colocation, j'ai été pet-sitter, j'ai crée et vendu des bijoux et j'ai même tenu des stands dans des expos de culture manga-geek. Grâce à toutes ces activités annexes, j'ai pu entreprendre des voyages dont un séjour de quelques semaines au Québec, en solitaire cette fois, pour la première fois.
J'en suis revenue transformée, avec une confiance en moi plus boostée que jamais. Je me suis alors senti capable d'entreprendre des projets pro, j'ai fait pas mal de démarches pour monter mon entreprise, et même si mon projet n'a pas abouti, ce sentiment de fierté en valait toute l’expérience.
Mes voyages passés se sont tous déroulés à peu de chose près de la même façon :
De quelques jours à quelques semaines de congés payés, juste assez le temps de s'en mettre plein les yeux tout en traversant le pays à un rythme plus-que-très soutenu. Des vacances jamais reposantes, soit, mais au profit d'enrichissements culturels qui en valent la chandelle. Jamais d'organismes ni de tour opérateurs et toujours des vols secs, Un équilibre entre quelques réservations préalables pour éviter la perte de temps et optimiser les coûts mais en gardant toujours une part de flexibilité et de liberté de déplacement. En soit, je suis à chaque fois revenue comblée mais avec le sentiment que tout se soit passé bien trop vite, à peine déconnecté que déjà se profile le retour à la réalité.
Un soir, je me suis rendu à un apéro voyageur, qui se déroulait dans le hall d'un cinéma de Strasbourg. Un lieu qui ne fut pas choisi au hasard, puisqu'il y avait une projection sur grand écran d'un documentaire que l'on trouve gratuitement en ligne, et présenté ce soir là par les réalisateurs : les coflocs: "Génération tour du monde" lien youtube du documentaire
C'est un doc-interview d'une cinquantaine de minutes très bien fait sur différents profils de baroudeurs qui se prennent le temps de traverser un bout de la planète pour réaliser leur rêve de gosse, ou pour répondre à un simple coup de tête, pour quelque mois ou quelques années. Chacun raconte ses motivations, ses coups de cœur, ses galères, mais surtout ces sentiments intenses et ces changements positifs qu'ils ressentent déjà au fond d'eux et qui vont les transformer à jamais.
Bref, autant dire que ce doc m'a retournée et la graine du long voyage a été planté ce soir là dans mon esprit. Un jour très proche, ça sera mon tour, d'ailleurs la date fut posée peu de temps après cette soirée.