Retour en France...

Publiée le 12/10/2015
... ou le "syndrome post-Erasmus".

En revenant en France, et je pense que la grande majorité des personnes ayant été en Erasmus une fois dans leur vie me donneront raison, la chose la plus marquante et la plus troublante est de sentir un décalage permanent entre notre état d'esprit et celui de ceux qui sont restés en France pendant notre semestre à l'étranger. Ce sentiment de faire un retour en arrière de quatre mois, un an pour certains, est vraiment dérangeant. Le retour en France apparaît aussi comme un retour à la réalité après des mois d'insouciance.

Tout ce qui importait pendant ce semestre, c'était découvrir. Que ce soit de nouveaux endroits, de nouvelles cultures, de nouvelles personnes etc. Tout ce qu'on voulait c'était voir de nouvelles choses et en profiter le plus possible tant qu'on le pouvait. 

Le problème est qu'en revenant dans son pays d'origine, passées les retrouvailles avec les proches, la famille etc qui font bien évidemment beaucoup de bien, on se retrouve au milieu de personnes, de choses, de lieux que l'on connaît déjà et ce depuis longtemps. Je peux vous assurer que dans les deux ou trois semaines qui ont suivi mon retour j'ai senti ce décalage pour absolument tout ce qui m'arrivait : les discussions avec mes amis, le retour aux habitudes de vie que j'avais en France, tout.

Le philosophe Polonais

Un ami Polonais m'a dit au début du semestre : "Erasmus is not a year in one life, but a life is one year" c'est à dire littéralement "l'Erasmus n’est pas une année dans ta vie, mais une vie dans une année". Au delà du fait que cette phrase m'a fait rire sur le coup pour son côté très "philosophie de comptoir", aujourd'hui je suis totalement d'accord avec elle, tout simplement parce qu'elle résume parfaitement ce qu'est un séjour Erasmus. Tout ce qu'on a vécu là bas, tous les moments formidables qu'on a passé avec des personnes qui l'étaient tout autant, tout ça a eu un début et une fin.

C'est une sorte de petite vie faite surtout d'insouciance, de bons moments et de belles rencontres, dont on avait pas l'impression sur le moment qu'elle pouvait s'arrêter un jour. 

Je m'attendais à quelque chose de bien précis pour ce semestre Erasmus et ce que j'y ai trouvé a largement dépassé mes espérances. Parce qu'au delà des rencontres que l'on fait, il y a un sentiment de liberté unique que, personnellement, je n'ai ressentis que pendant ces quatre mois. 

Merci Erasmus

Finalement c'est en écrivant ces lignes, ici, que je me suis rendu compte de certaines choses auxquelles je n'avais pas pensées avant. En revenant en France, je me suis posé une question : est ce que l'Erasmus a changé quelque chose à ma vie ? En soi non, je côtoie toujours les même personnes, j'aime faire les même choses qu'avant, j'ai repris mes habitudes. Mais aujourd'hui en écrivant ce compte rendu, ce condensé de quatre mois passés à l'étranger, je me rends compte que c'est simplement ma façon d'appréhender les choses qui a changé. Le fait de voir tant de choses différentes, d'entendre tant de langages différents, de parler à des personnes si différentes de moi, tout ça entraîne obligatoirement une certaine ouverture d'esprit. Je ne dis pas là que j'étais fermé avant, au contraire, c'est juste que j'avais une façon bien précise de voir les choses et je ne voyais que celle là. L'Erasmus m'a permis de voir, de comprendre et de vivre de nouvelles expériences et je remercie ceux qui ont rendu ça possible.

Photo de famille
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