Durant ce semestre Erasmus, les premiers et sûrement les meilleurs amis que je me suis faits étaient Polonais, c'est donc tout naturellement que nous avons choisis la Pologne, et plus particulièrement Cracovie et Varsovie, comme première destination.
C'est Maciek, notre voisin et ami Polonais, qui nous a proposé de venir avec lui en Pologne pour quelques jours. C'est d'ailleurs typiquement le genre de chose qui ne peut se passer qu'en Erasmus : nous ne le connaissions que depuis quelques semaines et la décision de partir ensemble s'est faite sans aucune hésitation. L'objectif était de partir en bus de Plzen pour Prague, puis de là prendre un second bus qui nous emmènerait jusqu'à Cracovie. Puis après deux jours dans Cracovie nous devions quitter Maciek, prendre un train pour Varsovie et retrouver des amis de L3 là-bas et y passer quelques jours avant de revenir à Plzen.
"Hey Taxi !"
Bien entendu tout ne pouvait pas fonctionner comme prévu. En arrivant à la gare de bus de Plzen impossible de trouver celui que nous cherchions. Après quelques tentatives de Maciek pour demander, dans un savant mélange de polonais et d'anglais, des informations au guichet nous nous sommes résignés et avons finalement décidé de prendre un taxi jusqu'à Prague. Pour moi qui n'avait jamais pris le taxi, commencer par un trajet de plus d'une heure avec un conducteur qui a semble t-il échoué dans le monde de la Formule 1 aura été une bonne initiation.
Bien heureusement nous n'avons pas eu plus de problèmes jusqu'à notre première destination : Cracovie.
Cracovie : une (très) bonne surprise
Personnellement je dois avouer que je n'attendais pas grand chose de la ville de Cracovie, je ne connaissais pas spécialement cette partie de l'Europe et ça n'était pas vraiment ce qui m'attirait avant l'Erasmus. Mais je dois bien admettre que j'ai été très surpris par la beauté de cette ville et l'accueil chaleureux des Polonais. Après une première nuit passée dans notre hôtel, Maciek nous a donc fait une visite guidée de la ville, passant par la Place du Marché Principal pour se diriger ensuite vers le château de Wawel, situé sur la colline du même nom, qui surplombe toute la ville et donne un point de vue très appréciable. Après avoir visité la Cathédrale contenant la Chapelle de Sigismond (un roi de Pologne du 16ème siècle), la Tour de la cloche d’argent, ainsi que les nombreuses cryptes où les anciens Rois de Pologne ont été inhumés, nous avons continué notre route sur les bords de la Vistule (fleuve traversant Cracovie). Nous avons pu au passage admirer le Dragon de Wawel, une légende dans la culture Polonaise qui a sa statue juste à l'extérieur du château, statue qui, accessoirement, se met à cracher du feu régulièrement.
Après tout ça, nous avons décidé ensemble de nous diriger vers un musée du quartier de Podgorze : le musée de l'usine d'Oscar Schindler et son exposition principale intitulée "Cracovie au temps de l'occupation 1939-1945". Cette exposition plonge réellement, à base d'objets et de documents de l'époque (des armes ou des affiches par exemple) dans ce qu'était la vie de tous les jours dans la ville pendant la Seconde Guerre Mondiale. Pour donner le ton de la visite, le premier couloir menant à l'exposition est décoré par plusieurs drapeaux nazis, ce qui a provoqué d'entrée, pour moi en tout cas, un sentiment de malaise profond. Le fait d'être plongé totalement dans cet univers froid qui paraît aujourd'hui si lointain et invraisemblable fait vraiment prendre conscience de ce qui a pu se passer en Pologne il y a seulement quelques décennies. Les témoignages manuscrits des personnes ayant vécu dans le ghetto de Varsovie à la fin de l'exposition m'a définitivement fait prendre conscience, si besoin était, de l'horreur de la vie quotidienne à l'époque.
Cependant ce musée est à mon avis une totale réussite, l'objectif étant clairement de faire prendre conscience de la violence omniprésente de l'époque et de provoquer des émotions chez le visiteur. Je le conseille vivement.
Le lendemain il est temps de quitter Maciek qui rentre chez lui pour quelques temps et de prendre la route pour Varsovie. Evidemment, on ne déroge pas à la règle de la petite galère journalière en écopant une amende dans le train. Motif : l'achat de billets tarif étudiant. Etudiant oui, mais étudiant Polonais seulement, on le saura maintenant.
En arrivant dans Varsovie, on passe du tout au tout. Le contraste avec Cracovie est vraiment saisissant, d'une petite ville plutôt calme on passe à l'archétype même d'une mégapole. Tout est démesuré, massif et souvent sans charme au premier abord du moins.
Le lendemain il est temps de quitter Maciek qui rentre chez lui pour quelques temps et de prendre la route pour Varsovie. Evidemment, on ne déroge pas à la règle de la petite galère journalière en écopant une amende dans le train. Motif : l'achat de billets tarif étudiant. Etudiant oui, mais étudiant Polonais seulement, on le saura maintenant.
En arrivant dans Varsovie, on passe du tout au tout. Le contraste avec Cracovie est vraiment saisissant, d'une petite ville plutôt calme on passe à l'archétype même d'une mégapole. Tout est démesuré, massif et souvent sans charme au premier abord du moins.
Si il y a bien une chose qui sauve Varsovie dans mon estime, c'est sa vieille ville. Elle a été reconstruite à l’identique et elle a même été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1980 comme, je cite, «un exemple exceptionnel de reconstruction quasi totale allant du 13ème au 20ème siècle.». Se promener dans la vieille ville de Varsovie procure une sensation assez spéciale, l'architecture ne colle pas du tout à ce qu'est tout le reste de Varsovie aujourd'hui. C'est une sorte de cocon au milieu de la ville, plutôt calme quand nous nous y sommes rendus, rien à voir donc avec le capharnaüm qu'est Varsovie. On aurait presque l'impression de marcher dans les ruelles d'une ville Italienne ou du sud de l'Espagne, c'est très coloré et authentique là où les alentours sont gris et froids.
Finalement ce que je retiens surtout de la Pologne, c'est l'ambiance générale, l'état d'esprit des Polonais. Peut être que nous avons eu de la chance en rencontrant les bonnes personnes, mais les Polonais, que ce soit ceux qui étaient avec nous en Erasmus à Plzen ou ceux qu'on a pus rencontrer brièvement à Cracovie mais aussi à Varsovie sont souvent très exubérants mais ont le cœur sur la main. Toujours le sourire, un entrain assez impressionnant, bref ce voyage en Pologne a été une vrai révélation et même si la ville de Varsovie en elle même ne m'a pas subjugué, les personnes que l'on y a rencontrées étaient géniales, et je pense que c'est ça le plus important.
Une envie de repartir
Ce qui est sûr c'est que cette première escapade aura été une grande réussite, à partir du moment où nous sommes revenus à Plzen nous n'avions plus qu'une idée en tête : repartir à l'aventure.
