A Athènes, nous restons 10 jours. Yassine se remet de sa maladie, puis
visite des musées. Pendant ce temps-là, je découvre la ville en courant.
L'envie de mesurer ma foulée à celles d'autres coureurs me pousse à
rechercher une course. Au jardin botanique, je demande donc conseil à
des coureurs expérimentés avec lesquels je partage une partie de mon
footing. Ils me parlent d'une course de 21kms qui a lieu le dimanche à
Hymittos, la grande colline au Sud d'Athènes. La première difficulté est
l'inscription. Sur internet, les infos en grecque ne m'avancent pas
trop, si ce n'est à m'aventurer jusqu'au parc Olympique où a lieu le
retrait des dossards. On me dit que je peux m'inscrire au départ, et on
me donne un morceau de papier avec 3 mots pour trouver le lieu de ce
fameux départ. Le lendemain matin, me voilà donc en train de demander ce
lieu aux passants. Finalement, j'y arrive en voyant des concurrents
s'échauffer. Soulagé d'être parvenu sur la ligne, je suis plus motivé
que jamais face à tous les grecs.
Deux coureurs prennent les devants et discutent, visiblement à l'aise.
Je les suis sans forcer, car il faut tenir 21kms et je ne sais pas
comment mon corps va réagir avec uniquement un footing par semaine
pendant le voyage. Nous montons ainsi sur la colline et dominons
Athènes, c'est un vrai plaisir avec le soleil matinal. A la première
descente, mes jambes répondent bien alors je place une première
accélération pour leur montrer que je suis là. Finis les bavardages,
seul l'un deux m'emboîte le pas. Je lui laisse reprendre la tête quand
ça monte de nouveau après un ravitaillement. Quand j'entend le troisième
revenir, j'accélère franchement et passe au point culminant de
mi-course seul devant. Dans la longue descente qui nous ramène vers la
ville, je creuse l'écart en gardant le rythme et profite des sensations.
La ligne d'arrivée se rapproche et me semble gagnée, mais les bénévoles
qui montrent le chemin disparaissent dans le dernier kilomètre et je
m'égare. Sentant l'erreur, je fais demi-tour et tombe sur le deuxième.
On lutte au coude à coude. Remonté contre cet incident, je donne tout ce
qui me reste pour rentrer sur la piste et passer la ligne en vainqueur.
A l'auberge de jeunesse où nous logeons, nous rencontrons deux soeurs
allemandes. Le courant passe bien ; Lota nous régale de sa cuisine,
heureuse de partager ses qualités d'apprentie chef. Ensemble, nous
arpentons la ville et prenons de la hauteur sur une de ses colline pour
la contempler. Nous faisons aussi connaissance d'Iris, étudiante en
médecine à Athènes et passionnée de course de fond. Cette traileuse
grecque m'a parlé sur facebook suite à la course d'Hymittos. Sur les
terrasses des cafés puis sous la pluie, les discussions avec elle sont
drôles et sincères. Elle me donne le contact d'Isaac lorsqu'on évoque le
Mont Olympe. Ayant oublié de réserver la nuit suivante, nous devons
changer d'auberge sous une pluie torrentielle. Nous sommes accueillis
chaleureusement, l'ambiance est conviviale. Deux autres voyageurs
occupent les lieux : Benjamin, motard luxembourgeois, le clown de la
galerie, et Maël, d'Annecy, à vélo comme nous. Quand les orages cessent,
nous partons tous les 4 vers l'Orient. Enfin plutôt tous les 3 car
Benjamin couvre en un jour ce qu'on découvre en une semaine.