Terne et austère lorsqu’il se marie avec le gris, émeraude et riant lorsque l’astre solaire vient le darder de ses rayons, l’herbe épouse les collines, se prolonge sur les toits.
Il joue même à se liquéfier en mimant l’eau dormante du fond du fjord de Saksun.
Concurrence ou mariage ? Vert et gris se confondent, se mélangent. De la roche volcanique sous nos pieds à l’horizon Atlantique infini, le gris sait jouer des nuances avec une large palette qui se retrouve dans les éléments de l’archipel.
Il n’y a plus de différences entre les nuages, la roche et les eaux agitées lorsqu’ils s’accordent sur le gris. Austères et froids, ces éléments se touchent au sommet de l’Enniberg. Les repères se dérobent, le vide nous entoure…
Les cairns semblent indiquer la direction d’un sentier très peu foulé en dépassant leurs têtes grises du brouillard grisâtre. Ce chemin lunaire et monocorde nous guide, hésitant, vers d’autres horizons colorés…
Quand le gris se déshabille, le bleu dévoile ses nuances. Ici le bleu Atlantique profond en descendant de l’Enniberg.
Ou là les bleus du peintre avec sa palette variée sur l’île de Vidoy.
Le bleu forme ainsi l’indispensable coupure aux inséparables gris et verts. Il est un répit, un horizon apaisant lorsque les Féroé se recouvrent d’une chape de plomb qui s’accroche aux montagnes. Le lointain apporte toujours un espoir éclatant. Mais de l’intérieur, cet espoir coloré demeure…
Cette quête colorée est providentielle et touche le divin.
Les paysages et la nature se mêlent parfois au jeu éclatant des couleurs.
Mais la couleur qui m’a le plus marqué lors de cette aventure féringienne est difficilement photographiable. Elle est contenue dans l’esprit et la gentillesse des locaux. Voyager en stop est une promesse de rencontre formidable, garant de souvenirs inoubliables.
Que dire du couple qui nous a invité à goûter chez eux les spécialités locales autour d’un café à Fuglafjørður, puis à proposer le logis.
Que dire du chef d’entreprise d’une usine de conditionnement de poisson qui nous a fait visiter avec fierté son village d’Eiði en nous racontant toutes sortes d’anecdotes et de particularités.
Que dire de cette femme qui nous a proposé de nous amener à 1h de la capitale si on l’attendait à la fin de son travail, et avec qui on a discuté sur l’identité féringienne.
Que dire de ce chauffeur de taxi et de son passager qui nous ont pris gratuitement et qui conduisaient en buvant des bières qu’ils nous partagaient.
Et de tous les autres qui s’arrêtaient volontiers nous récupérer et qui faisaient parfois de gros détours pour que l’on arrive à bon port.
Ainsi que des rares touristes, aventuriers modernes, avec qui nous avons partagé des moments de convivialité et crises de fou rires.
Et enfin de la jeunesse féringienne au G! Festival très heureuse de partager la bière locale avec nous et à discuter de leur vie, de leur pays…
RonronEtYoyo
Bravo pour les photos, les couleurs sont superbes !
TimEtCam
Tout parait si vert et les villages si colorés. Ça donne vraiment envie d'aller y faire un tour et de découvrir la gentillesse des locaux décrite dans la fin de l'étape !
SoulierVagabond
Le meilleur moyen de découvrir les locaux est définitivement le stop. Ils sont très heureux de prendre quelqu'un avec eux et s'arrêtent très rapidement. Nous avons rarement attendu plus de 15 minutes alors que nous étions deux hommes.