Aucun probleme pour sortir du Cambodge. On arrive a velo devant les bureaux de l'immigration du Laos. On remplit les papiers, payons les 60 dollars et confions nos passeports a l'agent. On attend que tout se fasse. Ca prend 10 minutes, tres rapide. Oui, mais maintenant pour recuperer nos passeports, il faut payer 2 dollars (par personne). Pour quoi donc ? Pour le tampon, tiens ! Nous y voila; la corruption! (on s'y attendait, meme plus de surprise !)
Attention, ce qui suit, c'est notre avis: chacun reagit comme il veut ;)
Clement suit Laure qui ne veut pas y participer. "roooh ca va, c'est que 2 dollars, arretez de faire vos radins!" Oui, c'est vrai, 2 dollars c'est rien. Mais ca ne beneficie en rien au pays, niet pour l'education, la sante, l'etat des routes... ca va direct dans la poche du douanier (qui voit defiler des centaines des personnes par jour, faites le calcul!), parfait pour payer sa belle berline, alors que le reste du pays roule en velo ou vieux scooter...
D'abord, on a joue les naifs (ah ? premiere fois qu'on doit payer pour un tampon! C'est marque quelque part? On a quand meme deja donne 60 dollars...). On a le temps, on peut attendre.
Ensuite, on s'est dit qu'il fallait un peu titiller ces douaniers cupides. On s'est pose pile devant leur fenetre de bureau, une dizaine de minutes, histoire de leur gacher la vue.... Ils aiment pas trop ca apparemment. Ils nous ont demande de nous pousser (mais pas avec des mots hein... la, ils commencent a etre enerves...)
Et enfin, on sort l'artillerie lourde: on demande les noms des agents (Tiens, ca passe a 1 dollar le tampon, c'est les soldes!) et on ecrit un mail a l'ambassade du Laos en France. Bon, eux, ils ont cru qu'on les prenait en photo... Resultat, apres avoir montre qu'on avait pris aucune photo, ils nous ont rendu nos passeports, avec le precieux visa.
Deuxieme journee au Laos, on pedale toujours. Le projet est de remonter toujours le Mekong. Pas de route bitumee tout le long, juste des chemins ou pistes. On tente le truc.
Et voila qu'un rayon de la roue arriere du velo de Laure casse. Nouveau souci... Avec des chemins en prevision, c'est pas bon signe. Aucun reparateur de velo dans la petite ville où on se trouve, mais des dizaines de garages pour scooter...On doit enlever le frein arrière, la roue est trop voilée.
Retour sur la route nationale, en quete d'une boutique de vélo, d'une casse, d'un ferrailleur ou simplement d'une jante de 27'' qui trainerait. On en avait facilement trouvé au Cambodge, alors on se dit "Cambodge-Laos, meme combat ?" Non. Impossible de trouver un reparateur velo.
Un rayon qui casse, ca passe. Mais le lendemain, c'en est un second ! Roue voilee et risque d'avoir une jante fichue.
Direction le nord, et la premiere grande ville du pays apres la frontiere: Pakse, a environ 110 kms. On a autant de kilometres pour trouver un reparateur velo. mais non... aucune solutions, et là roù est voilee de façon critique. Mais encore des centaines de garages a scooter...
A Pakse, consideree etre une grande ville, on passe la journee entiere a chercher... Quelques vendeurs de velo, mais principalement pour enfant. Ils reçoivent des vélos en pièces qu'ils montent de A a Z. Ils ont des rayons, mais ils ne sont pas a vendre.. On désespère un peu.
L'idee de les revendre en l'etat emerge un temps, mais n'est finalement pas valable: ici personne ne fait de velo, ou trop peu de monde, et dans cet état, personne n'en voudra...
Les bazarder et retourner au monde classique de voyage ? Pff ... Quel dommage ...
Internet est notre ami; on decouvre qu'il y a peut etre un atelier velo un peu plus au nord, a Savannakhet. Un ticket de bus et 250 kms plus tard, nous voila devant un tout petit atelier qui ne paie pas de mine. Ce n'est pas l'adresse recherchée, une concession de vélos de luxe, mais un petit artisan: moins chère. Le gerant baragouine un peu d'anglais. 1h30 plus tard et quelques sous en moins, on repare avec deux nouveaux rayons installes et deux en rabe, au cas ou ! Souci regle, on peut repartir sur les chemins !
Au final, on aura du faire presque 400 kms pour reparer les deux rayons. Assez dingue quand on sait que dans le pays voisin, les ateliers velos sont nombreux. Un pays ne fait pas l'autre, aussi proche soient-ils!
Les joies du voyage, c'est de découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles cultures, de nouveaux visages, et aussi de nouveaux plats. Et comme dirait notre copain Hippocrate, "que ta nourriture soit ton medicament". Mais on rajoute autre chose: elle peut aussi être un sacré poison!
Depuis notre arrivée au Cambodge, on enchaîne pas mal d'intoxications alimentaires. Maux de ventre, crampes, perte d'appetit, douleurs intestinales, abonnement aux toilettes... rien de glamour! Beaucoup de plats/snacks deviennent interdits: smoothies, rouleaux de printemps, salades préparées,...
On est moins performants, on perd nos pantalons, on en vient à angoisser de tomber à nouveau malades... bref, plus de plaisir à manger, et une vraie fatigue physique qui s'accumule.
On prend 4 jours à Thakhek histoire de vraiment se requinquer physiquement, de réapprendre à manger, et aussi de se remonter le moral (rouler le vent dans le nez, dans des paysages cramés avec de vieilles bicyclettes lourdes à trainer, ça aide pas à apprécier un pays...).