Il n'y a pas à dire on est sacrément bien sur l'île de Mull, on décide donc de continuer à explorer le pays en longeant les one lane roads (qui s'avèrent de plus en plus étroites et pittoresques quand on file vers l'ouest). On roule tranquillement et on s’arrête souvent (très souvent même) pour admirer le paysage toujours aussi magnifique ou pour laisser passer un compagnon à 4 roues arrivant en face. L'Ecosse sous le soleil c'est quand même le pied (après on va pas se mentir on est loin des 30°, on atteint péniblement les 20° en plein cœur de l'après-midi mais on est pas venu ici pour se dorer la pilule). Pour la pause midi, on ne déroge pas à la règle, on trouve un petit pub des plus charmants dans le petit village de Bunessan : le Argyll Arms. Comme à l'accoutumé, on arrose les toasties (sandwichs toastés au crabe, haggies, fromage ... au choix) de pintes de cidre et de bière : on est les champions du déjeuner équilibré.
Le but de la journée : filer vers l'ouest car on compte rejoindre l'île de Iona dont on nous a vanté les mérites. Sur le chemin, on décide de faire une pause dans une petite fabrique de laine locale (bio, bon, beau et oui on joue un peu les bobos) : Ardanalich organic farm. On a la chance d'observer une bonne vielle machine à tricoter à l'ancienne dont le volume sonore atteint des records et trouble un peu le coté paisible de cette joyeuse campagne écossaise mais quelle belle machine bien huilée ! On file ensuite vers la boutique pour observer le produit final de ce travail à l'ancienne : le célèbre tartan écossais (ou tweed : désolé pour les puristes mais je n'ai pas compris la subtile différence entre les deux). C'est beau, très beau même, mais c'est aussi cher (qualité oblige) et pour les peaux sensibles ça gratte un peu (laine oblige). N'ayant pas les sous nécessaires pour acheter ces beaux tissus on se rabat sur un café et une glace, dégustés au beau milieu du cadre magnifique de la ferme.
La nuit commence à tomber et on est un peu fatigué, on se rabat sur un des rares campings du coin : le Fidden Farm campsite dans les alentours de Fionnphort. Le camping est immense, il y a un peu de monde mais vu la taille du terrain, on est loin voire très loin de se marcher dessus. L'endroit vaut particulièrement le détour. Non seulement, le camping est plutôt sympa (on sonne chez les fermiers propriétaires des lieux pour signaler notre présence puis on est libre comme l'air) mais les environs sont magnifiques. La vue sur l'îlot d'Iona est à couper le souffle et à cet endroit la mer est tellement claire qu'on se croirait sur les plus belles plages du pacifique (la chaleur en moins faut pas déconner). Un petit repas au coin du feu, quelques gorgées de cidre en se baladant sur la plage pour profiter du coucher du soleil et au dodo ! Demain on prend le bateau !
Cette petite île à la pointe Ouest de l'île de Mull a quand même récolté les célèbres 3 étoiles du guide du routard. On avoue, ça a réveillé notre curiosité et vu que le voyage en ferry n'est pas trop long et que la météo est au beau fixe (il se peut que la partie féminine de notre couple ait le vomi facile en milieu marin, donc on est obligé de faire attention), c'est parti on va y jeter un coup d’œil. La spécificité de cette petite île est qu'il n'y a pas de voiture, on abandonne donc notre chariote sur le port de Fionnphort et on file acheter deux tickets pour la traversée. Après quelques minutes de bateau, on arrive sur le ponton du village de l'île. C'est assez touristique mais c'est vrai que c'est drôlement mignon. En plus, on retrouve pas mal d'artistes et d'artisans qui profitent du calme de l'île pour trouver l'inspiration et c'est plutôt sympa ce mélange de bobos écossais, de pécheurs, de fermiers bourrus (c'est que c'est sauvage comme endroit) et de touristes aux polaires multicolores qui tentent de lutter contre le vent puissant. On fait bien évidemment le tour des attractions locales que sont le couvent et l'abbaye (c'est ma foi fort joli mais la visite de l'abbaye étant assez chère, on décide de profiter uniquement des vues extérieures toutes aussi magnifiques et elles complètement gratuites). Puis, se sentant pousser des ailes dans ce milieu complètement préservé, on décide de faire le tour de l'île à pied. On monte sur la plus haute des collinettes, on file vers la pointe nord pour sentir la mer démontée se jeter à nos pieds, et on aperçoit même une petite loutre de mer (si, si ça existe !)
Soudain, on réalise que durant notre petite balade le soleil de plomb s'est mué en nuages noirs et qu'on va pas tarder à se prendre un énorme orage sur nos petites gueules de touristes étourdis qui ont oubliés les capes de pluie et les chaussures étanches dans leur voiture. On court donc vers le village (20 bonnes minutes sous un torrent d'eau quand même) et on dit rapidement adieu à l'île d'Iona.
De retour, sur l'île de Mull, la pluie ne faiblit pas, bien au contraire, après moult hésitations et un petit détour par Duart castle, un chouette petit château, on décide d'aller réchauffer nos corps toujours trempés et frigorifiés dans un bon vieux pub. Quelques pintes plus tard, et après un énormes fish and chips pris au coin du feu dans un lieu des plus traditionnels, le Craignure Inn, on est enfin d'attaque et prêt à repartir vers la grande terre. Après les îles, les montagnes écossaises nous appellent. Avant de partir affronter les sommets, on décide de passer la nuit à Oban. La pluie n'ayant toujours pas faibli, l'option nuit en tente est de plus en plus compromise, on trouve donc une petite auberge de jeunesse histoire de passer la nuit au sec. L'endroit est plutôt sympa, le petit déjeuner est compris dans le prix et on dort quand même dans une ancienne église (auberge Backpackers plus).