Serbie

Publiée le 03/08/2015
Premier's coups de pédale en terre inconnue

Mercredi 22 juillet

Aujourd'hui, direction la Serbie, premier pays sur l'euro vélo 6 qu'on ne connaît pas du tout. On décollé tôt,  et on croise vite un policier hongrois sur notre chemin. On approche de la frontière. Montrer nos papiers et dire qu'on est français semble rassurer les autorités. Dans ce coin la de l'Europe, les flux ne sont pas chose légère.  

Lors du passage à la douane,  on a droit à un tampon, le premier de notre passeport. Si la Hongrie du sud nous avait laissé  un petit goût de déception (gens peu accueillants, paysages monotones, euro vélo 6 peu balisé ), la Serbie nous offre une belle entrée en matiere et ce, dès le premier village: des sourires, des gens qui l'évent leur pouce à notre passage, des villes remplies de fruitiers... la vie ne semble pas plus simple ici; les maisons font parfois un peu pauvres, les voitures vieilles... Ici aussi le salaire moyen est bas: 300€ par mois.  

Première grande ville serbe à midi : Sombor. C'est pas très grand, mais c'est animé.  Il fait chaud, Clément traîne toujours sa toux,  du coup on fait en quelque sorte la tournée des .., terrasses! 2 limonades pour 180 dinars, soit 1,50€. Donc autant dire qu'on s'est pas privé ! On est posé, on est bien, on profite du wifi pour rédiger le blog. Bref, vous voyez bien qu'on sait aussi s'arrêter et profiter de l'ete, et de ce qui nous entoure. On échange beaucoup entre nous sur la vision du pays,  les petites différences.  L'anglais commence à être moins systématique.  Règle d'or pour nous: savoir au moins dire bonjour / au revoir / svp / merci. La base? Peut être.  En tout cas, ça deride beaucoup les locaux: des Français à vélo qui essaient de parler leur langue, ça plaît,  ça touche. Pensez-y aussi à votre tour lors de vos prochains voyages! Ça facilitera bien des choses ;)

On attend la fraîche pour repartir vers le camping d'Apatin,  20 km plus loin. La route est un peu vallonnée, on passe à travers des champs de fruitiers en tout genre. Le gros luxe au camping? La douche! Fraîche bien entendu, d'une parce qu'on a très chaud, de deux parce qu'il fait encore 30degres... 

On y rencontre un jeune homme, Chen Chi Chang, qui vient de Hong Kong. On commence à discuter entre cyclotouristes . Et il nous dit, avec une modestie déconcertante qu'il est parti de chez lui il y a un peu plus d'un an, en vélo et qu'il a traversé  l'Eurasie.... il ne payait pas de mine: le regard qui pétille,  l'air frais, pas cassé par des heures et des heures ( ou plutôt des mois et des mois...) de vélo.  Il est passé, entre autres, par le Tibet, l"Inde,  le Pakistan, l'Iran, la Turquie et le voici maintenant en Europe, pour la première fois. Un vrai grand voyageur. On passe la soirée ensemble, il nous montre les photos de son long periple (surtout des photos de nourriture, alléchantes!), on échange et on le questionne sur l'Asie, mais aussi sur quel pays à été le plus accueillant. Reponse: l'Iran. Il n'a jamais mangé un seul diner seul: il a toujours été invité à manger chez quelqu'un. 

90 km au compteur

Un café avec internet a Sombor. Ici, Laure écrit l'article sur la Hongrie

Jeudi 23 juillet

on décolle du camping après avoir fait une photo avec Chen, on espère tous se recroiser à Hong Kong. Quelques courses et kilomètres plus loin, on profite d'un lac pour essayer de ré rafraîchir,  mais difficile avec une eau à 32 degrés. ... on observe les Serbes qui nous entourent et on constate qu'il y a un retard de peut être 20 ans entre nos 2 pays: les routes sont très sales; il y a des déchets partout; l'eau n'est pas systematiquement potable, meme au robinet (elle vient parfois du Danube); le contraste entre ville et campagne est très net; les gens fument tous, et meme dans les lieux publics. Pourtant tout le monde a un smartphone. A croire qu'ils veulent rattraper au plus vite (trop vite?) Le retard accumulé.

Mais les gens restent profondément bons. On a perdu notre route dans un village. Un vieux monsieur ne pouvait pas nous aider en anglais, alors à la place, il nous a offerts quelques légumes. Un gamin de 14 ans nous a ensuite montre le chemin: il a pris son vélo et nous a emmené sur plusieurs kilomètres à travers champs.

Plus tard, dans un petit village, vers 8heures du soir, on rencontre Marco, l'oeil qui louche, la peau cramée par le soleil, et déjà bourré. Il parle anglais, puisqu'il a vécu plusieurs années en Irlande. Il vit maintenant en Serbie, avec sa mère. Il nous explique qu'il n'y a plus de travail ici, que les gens ont tous un potager et que les Gypsys ne sont pas très bien vus.

On repart pour trouver notre coin dodo, un peu avant Backa Palancka, dans une petite forêt.

82 km au compteur

Chan Chi Shing. Environs 15000km au compteur. Il a prêté a Clément un grand tendeur pour etendre le linge. Clément a promis de lui rendre à Hong Kong.
Bar au bord d'un étang a l'eau à peine rafraîchissante. Mais il y a des boissons fraîche!
L'envers du décor. En Serbie, les bars ne sont souvent acceuillant qu'en façade.
Raccourci dans les champs. On a piqué une pastèque. 20km avec 5kg de plus, pour se rendre compte  qu'elle était pourrie. Verdict: ne pas voler!
Parfois, les coins dodo sont plus ordinaires.

Vendredi 24 juillet

On s'octroie parfois des grasses mat'. La preuve on se réveille ce matin à ... 7h30 !  Direction Novi Sad, a environ 40 km. On y mangera.

Les Serbes roulent vite, et on doit malheureusement suivre la départementale. Si les routes sont sales (pleins de déchets sur le bas côté), elles sont aussi mortelles: les pierres tombales sont très fréquentes et les carcasses d'animaux sont recurrentes (je vous passe l'odeur...) ...

Arrivés à Novi Sad, on repère la plage du Danube. On rencontré Vesna, qui vend des nectarines. Avant elle était professeur des écoles,  mais il n'y a plus de travail, du coup elle vend la production de son jardin. Son mari est ingénieur en oenologie. Elle rêve de visiter Paris. Un jour peut être...

Pause baignade dans le Danube, et, grande première, sans les vélos!  Ils nous attendent bien sagement dans le parking gardé. Liberté! 

Quand on reprend la route, on prend un raccourci qualifié de "modéré", ça nous évitera la côte raide et les chauffards serbes. Au final, on a eu droit à une heure de VTT: du sable, de la caillasse, des raidillons,  des descentes,  des chiens qui nous coursent... L'enfer quoi.

Après ce passage bien technique, on mérite bien un petit resto! On 's'arrête à un resto de cuisine traditionnelle serbe. On teste l'apéritif local (rajka); les plats se composent de viande en sauce, un peu comme un boeuf bourguignon. Sympa mais pas non plus transcendants. Ah oui, on était les 2 seuls clients de la soirée...

Soleil couché, on file s'installer entre un champ de tournesol et un champ de pommier

95 km au compteur 

Avec yaourt,  le repas vaut ici 150 dinars, soit 1,25€. Et c'est super bon
Ceci est un parking à vélo avec gardien  gratuit. Quel plaisir d'abandonner un peu ces vélos pour profiter d'un parc plage au bord du Danube.

Samedi 25 juillet

Aujourd'hui direction la capitale Serbe! Belgrade! A environ 60 km. 

Si l'euro vélo 6 est assez bien balisée en Serbie, le parcours est décevant: on emprunte les mêmes routes que les voitures et il n'y a aucune piste cyclable... c'est moins cher de planter des panneaux que de créer de nouvelles routes! Parfois, comme à Zemmun, la proche banlieue de Belgrade,  on a droit à une rue pavée d'énormes blocs de granit. C'est pentu, ça dérape mais ça fait sourire les gens autour.

Une fois arrivés à l'hôtel et après s'être decrassé, on part à la découverte de la plus grande ville serbe. Visite de la forteresse, mini matchs de foot, répétitions d'un concert. .. Belgrade est jeune, on croise beaucoup d'ados et de jeunes adultes. Mais il y a peu à voir ou faire, surtout comparé à Budapest, la dernière capitale visitée.

65 km au compteur

Dimanche 26 juillet

dormir dans un vrai lit, avec de l'air frais, c'est le pied! Grasse mat oblige, surtout pour Clem (10h30 de sommeil non stop, un vrai caillou!), apparemment on en avait besoin.

Aujourd'hui on part visister le musee d'histoire yougoslave. Il 's'agit en fait d'un complexe de 3 musées, dont la tombe de Tito. Dans nos esprits, c'était un dictateur, mais ici il est encore vénéré  (vidéo propagande, guest book dans lequel les gens s'adressent à lui...). La visite du musée est très rapide. On est un peu decus: on voulait en savoir plus sur l'histoire complexe du pays mais ces musées n'ont pas pu nous aider. 

On file sur l'île Ciganlija, l'endroit est sympa, simple,  populaire. Repos et baignade, parfait.


0 km au compteur 

Le fort à Belgrade offre une jolie vue du Danube, non?
Une boulangerie sandwicherie à Belgrade
A l'intérieur!

Hotel Black sheep a Belgrade.

on a payé 20€ la chambre la nuit, et on avait accès à tout l'appartement. A 10 min à pied du centre ville.

Lundi 27 juillet

on quitte Belgrade, sans regret. On traverse la Serbie profonde: villages-routes à profusion (imaginez un village, une départementale,  et des maisons construites tout le long...), lignes droites, soleil. A une pause boisson frache sur le trottoir, on rencontre Nennard, un trentenaire du village. Il vit ici avec sa femme et son fils, a sa propre maison. Eux aussi rêvent de venir visiter Paris, le Louvre, la France.

On roule vite et beaucoup: on a un ferry à prendre à 18h (le dernier de la journée! ) pour traverser le Danube. On arrive en fait bien en avance; il part à 19h45.... Deux heures à patienter en buvant des Radler, y'a pire. 

Le ferry arrive et nous dépose de l'autre côté.  Il est déjà 20h15. Coin dodo dans un champ, 5km après le bateau. Et petit plus: de la pluie durant la nuit! Un peu de fraîcheur,  enfin.

105 km au compteur 

Petite épicerie typique de Serbie. On appel ça  les frigos. Dans les villages, il y a des dizaines de petites cabanes comme celle à droite, avec frigos, remplis principalement de bières  500ml à  70cts €.
Laure fait du vélo

Mardi 28 juillet

on décolle le ventre vide, on compte déjeuner plus loin sur la route. On croise un couplé de cyclotouriste qui sort de son coin dodo. Il s'agit de 2 français,  Anne Cécile et Sébastien qui vont eux aussi au Delta du Danube, puis à Istanbul. Ils passeront ensuite l'hiver dans les Carpates roumaines. Breve  conversation, on les recroisera sûrement plus tard.

petit déjeuner dans le village d'une station balnéaire. Ici ils ne sont pas trop becs sucres. On goûté une spécialité serbe: des chips de feuilletés frits dans du gras de porc. Un peu spécial mais ça se mange.

On croise à nouveau des étals de fruits et légumes et on fait le plein. Premiers raisins de l'année,  à deux pas du Danube. La route est longue mais belle: on serpente le long du fleuve, on passe à un moment sous une forteresse en rénovation. 

A Droba, pause repas. Il n'y a rien d'autre qu'une misérable petite épicerie,  pauvre en denrées. On y rencontré une Américaine revenue en Serbie pour s'occuper de sa vieille mère malade. 

On recroise le couple de français.  On fait route commune. Ça monte dur (+ 10%), on passe beaucoup de tunnels plus ou moins longs (entre 60 et 250m de long) . Le paysage en vaut la peine: on est dans les gorges du Danube!

on se pose tous les 4 dans un petit jardin, face au fleuve, le propriétaire n'est pas la. 

115 km au compteur


Notre encas de 10h. Tout ici est bio. 250 dinars, 2,10€.
Un coin dodo sauvage. C'est la tente d'Anne-cé et seb qu'on voit.

Mercredi 29 juillet

On roule à 4. Le rythme semble sensiblement le même. La façon de vivre aussi. On papote, on souffle fort dans les montées,  on s'émerveille devant ce Danube si sauvage et ses gorges si hautes. Les tunnels réapparaissent,  les descentes se font très vite. 

Sur le chemin, on se fait arrêter par une famille de Serbes qui vivent désormais en Autriche. Le chemin par la n'existe plus, il faut reprendre la route principale. On discute un peu, et on lorgne sur leur plat immense de viande en sauce. Ils nous offrent à tous une bière et une assiette. Goûtons cette viande !  C'est bon, c'est tendre! C'est du cerf. Chassé, tué, dépecé et préparé par le grand père. 

On discute avec les adultes mais aussi avec les 3 ados. Ils parlent tous les trois allemand, anglais, serbe, un peu de croate. Sacré bagage! 

On reprend la route après cette petite pause si conviviale.

On décide de s'arrêter bivouaquer sur une plage, mais d'abord, on va au resto un peu plus en amont. La journée a été longue et très pentue ! 

116 km au compteur

 

Le Danube peut aussi avoir cet aspect
Un centre ville Serbe. Nous attendent de belles montées.
Med med med
Voilà la vue qu'a Clément 6h par jour environ.
8 commentaires

JennyEmericMichelle

J'attends vos commentaires avec tellement d'impatience....je voyage avec vous...ça donne envie....et tellement heureuse d'avoir de vos nouvelles. Je vous adore, bizous (Mum)

  • il y a 10 ans

Marc

C'est assez étrange de vous lire, l'impression de lire un roman sauf que là on connait les protagonistes...bref vous commencez à nous manquer, heureusement que ce lien existe! Gros bisoous

  • il y a 10 ans

Bebelle

Quel bonheur de vous suivre!
C est là meilleure série

  • il y a 10 ans

Mathias

ça mange et ça boit, c'est que ça va !
bronzez bien !

  • il y a 10 ans

flobienvenu

ça donne envie de partir à l'aventure ! Vivement Istanbul...

  • il y a 10 ans

Bebelle

Encore !

  • il y a 10 ans

JennyEmericMichelle

Coucou Laure et Clement! Vos photos donnent envie! Le Danube est magnifique, cela donne envie de se baigner, en esperant que vous vous hydratez bien! On vous embrasse. Jenny et Emeric.

  • il y a 10 ans

etienne

Un gros bisous de nous quatre, surtout de la grande Apolline qui concocte une bave qui fleure bon le lait caillé et les sucs gastriques.
le voyage semble bien sportif n’hésitez pas à manger comme de goinfres des plats bien locaux, bien risqués. Tant que vous n'avez pas de problème de rayons qui pètent ( 2mm pour le cyclotourisme, un enfant sait ça) ou de problème de mec bourré qui vous jette des cailloux au loin (pas méchant au fond, mais immature) alors vous pouvez "profiter". Très heureux d'avoir voyagé un peu avec vous depuis Croisset land. affectueusement - Mike Horn.

  • il y a 9 ans