Presque parfait le bus en Serbie. Les gares sont facilement accessibles, Les billets vraiment pas chers (moins de 10 euros pour plus de 200km). Peu d'arrêts et le but est vite atteint Un peu de surbooking et entassés comme des pingouins sur la banquise. Si l'on veut avoir la place de son choix il vaut mieux arriver 20 minutes avant le départ.
Première soirée un peu stressante. Enfin pas vraiment car l'ultime recours peut être de dormir à la belle puisqu'ici c'est l'été , mais ni le lieu, ni l'ambiance ne s'y prêtent vraiment 😕. Après avoir parcouru la ville et être rentrée bredouille (le sac avait été déposé dans un café). La chance m'a fait un clin d'œil. .
En résumé.
Arpenter le parc, n'use pas les semelles, même s'il fait plusieurs kilomètres de long. Tout le monde m'a venté les beautés de GOC : son lac, ses forêts , ses pentes. verdoyantes transformées en station de ski l'hiver (un peu plus de 1100m d'altitude, je m'interroge🤔). GOC est à 15km, il n'y a pas de bus, le seul moyen d'y aller sans voiture c'est le taxi. Non, il y en a un autre, à pied, toujours sans carte et sans boussole puisque rien n'est organisé pour la randonnée. Pas de marquage, pas de panneaux.. rien. En fait c'est plutôt sympa.
Pour aller au sommet d'une montagne, il suffit de monter. J'ai choisi de prendre la route dans la direction de GOC puis la première à droite où s'eparpillent encore quelques maisons. Une chance, la route goudronnée devient chemin de terre et il grimpe.
Les acacias croulent sous les fleurs et les abeilles zonzonnent (pour moi elles ne bourdonnent pas). Le parfum est délicieux. Il se diffuse partout dans l'atmosphère et m'enveloppe. Le silence et la chaleur de l'été. Tout ce que j'espérais est là. Est-ce nécessaire d'aller plus loin ? Et pourtant...
Au bout du chemin un cul de sac, enfin une maison isolée. La propriétaire m'explique que les chemins vers la Montagne sont embroussailles et pas praticables. Elle me conseille de faire demi tour. Juste avant d' arriver à la maison j'avais repéré un sentier très raide qui grimpait dans le bois. C'est la solution que j'ai choisie. Bien m'en a pris.
Les forêts de feuillus avec quelques résineux ici et là n'ont rien de comparables avec nos forêts françaises. Disons que les forêts françaises sont " à la française *( réf jardins) et la forêt que je traverse (pas de généralités) est" à l'anglaise.". Une grande diversité d'espèces qui croissent apparemment librement. Une sauvagerie contenue. C'est vraiment superbe.
Elle (désolée je n'ai pas retenu son nom) vient de Vrnjacka Banja et ramasse des champignons qui sont sensés immuniser contre le Corona. Elle hésite à les sortir de son sac. La cueillette est maigre. Elle parle comme moi un mauvais russe donc nous pouvons nous comprendre. Elle est très excitee car elle a vu une tortue de plusieurs kg à 1km de là. Elle sort son portable pour m'en donner la preuve photo à l'appui, essaye de me la transmettre par Bluetooth. Ça ne marche pas. Elle en profite pour me dérouler ses photos et me présenter toute sa famille sur plusieurs générations (ses nièces font les pin up a Belgrade). Je coupe court en lui disant que j'allais de ce pas chercher la tortue. L'argument lui paraît valable pour rompre la conversation. Je n'ai pas trouvé la tortue.
Traduction ":le petit prince" . Je comprends que je suis arrivée sur une autre planète. La planète du ski.
Le chemin du retour. L,'endroit est désert et je ne ferai pas les 2 km de plus qui mènent au lac (locations quad, appartements, marchands de glaces... enfin je suppose). La décision est vite prise, Demi tour. Cette fois les 13km sont à la descente (bien que la montée ne soit pas très rude, elle monte.)
J'ai fait en tout 25km sans m'en rendre compte et rencontré pas plus de 4 personnes. Souhaitons que le maire genial qui aurait l'idée de mettre en place une signalétique pour diriger des cohortes de randonneurs vers les sommets ne soit pas élu. Le lieu est si paisible. Enfin des randonneurs, je n'en n'ai croisés nul part. Le Serbe n'est pas marcheur.
A mon retour "à la maison" Liliana et Micha m'attendaient avec boisson et gâteaux.Nous partageons l'appartement. C'est très chaleureux. Ils sont atteints tous les deux de maladies graves et se battent courageusement et amoureusement. Liliana ne parle pas anglais, mais ce qu'elle ne peut pas dire avec des mots, elle le dit avec des caresses.