Petit déjeuner avant le départ pour la foret qui recouvre les pentes du volcan Ténorio. Quand nous arrivons il y a sur des plateaux de bois des fruits , goyaves, pastèques , papayes, qui sont ouverts en deux, et des oiseaux de toutes sortes et des écureuils se régalent ! Leur petit dej a l'air délicieux!
Nous attaquons le notre, petit bémol, il y a un je ne sais quoi dans cet hôtel qui me perturbe, difficile de trouver tout de suite ce que c'est, il nous faudra la journée pour mettre le doigt dessus! Cet hôtel n'a pas d’âme!
Oh tout est parfait, il y a un parc avec des fleurs incroyables, des centaines d’espèces d'oiseaux volent un peu partout, on a même vu des colibris magnifiques. Les bungalows et leur baie vitrée sont supers, et le volcan recouvert par la jungle et couronné de nuages donne à l'ensemble une touche étrange et magique de toute beauté!
Et pourtant il n'y a pas d’âme. Peut être est ce du à la propriétaire de cet hôtel, elle est très business business, et du coup la joie de vivre naturelle et la gaieté sincère que l'on a vu ailleurs ne peut pas s'y épanouir! Meme les personnes qui travaillent ici ont un air grave et professionnel qui dénote.
Bon, c'est dommage mais pas grave!
Le petit déjeuner avalé nous partons pour le volcan et le parc naturel qui s'y trouve.
Au bout de deux kilomètres nous quittons la petite route (goudronnée) qui passe près de l’hôtel, et nous partons pour 11 kms de piste qui monte, descend, remonte et redescend, nous passons deux gués heureusement à sec, et nous finissons par arriver à l'entrée du parc.
Le parking est payant, mais c'est pour la bonne cause, le village qui possède le terrain ré investit l'argent des stationnement pour le développement du village et de l'école! 1000 colones , soit 1,40 € pour la journée, le tarif n'est pas exorbitant !
Une fois entrés dans le parc nous sommes très vite dans l'ambiance, alors que tout autour de nous la jungle est dense et complètement dans une brume épaisse et humide, les rugissements des singes hurleurs résonnent et font irrésistiblement penser à Jurassic Parc, je m'attends à voir surgir un T.Rex ! Heureusement, les lézards que nous croiserons ne seront pas inquiétants!
Nous laissons passer les groupes qui se bousculent en parlant fort, et nous nous retrouvons très vite tous seuls au beau milieu de cette foret primaire. Il ne pleut pas pour le moment, mais l'air est saturé d'humidité, et sans qu'il pleuve nos vêtements sont humides, et de l'eau se condense sur les lunettes.
Nous marchons sur un sentier de plus en plus abrupt, nous grimpons sur les flancs du volcan. Autour de nous, dans la foret, nous voyons des plantes et des fleurs de toutes les formes et de toutes les couleurs, une fleur ressemble à un oiseau, une souche complètement morte et pourrie donne naissance à une jeune pousse qui sort du tronc en décomposition.
Sur une petite branche au sol, un mimi lézard immobile, de la même couleur que la branche, il nous aura fallu l’œil expert d'un garde forestier qui passait pour le voir. le même grade à qui l'on demande quelle est cette graine qui pousse juste là, nous dira que c'est une graine de la même famille que le poivre, mais que personne ne la mange. Par contre les singes s'en servent comme antiseptique, ils la mâchent pour en faire une pâte, qu'ils déposent ensuite sur leurs blessures pour empêcher qu'elles s'infectent.
C'est sur ce sentier que nous retrouvons encore une fois Nora et Greg nos jeunes mariés. Ils font comme nous l expérience de la foret pluvieuse !
Nous arrivons à un carrefour, un sentier descend jusqu'à la cascade du Rio Celeste, nous le suivons, il nous faudra descendre 253 marches, et les remonter, dans une atmosphère de plus en plus humide qui rend le chemin glissant. Mais le spectacle qui nous attend en bas en vaut l'effort! Une cascade d'un bleu laiteux, haute de 30 mètres, qui tombe dans un bassin où l'eau à la même couleur que le ciel d'été ! Un spectacle incroyable, avec tout autour ce décor de jungle primitive, c'est de toute beauté. L'explication de ce phénomène est chimique, en traversant les terres volcaniques, l'eau se charge en composants chimiques à base de soufre, et prend cette couleur bleu ciel, l'aspect laiteux de la cascade vient des bulles produites lors de la chute de l'eau de la hauteur.
Personnellement je préfère la légende locale, qui dit que Dieu après avoir peint le ciel, à rincé ses pinceaux dans le bassin du Rio Celeste!
Quand nous remontons les 253 marches , et que nous décidons de poursuivre ce voyage au cœur de la foret primaire, la pluie tropicale tombe a sceaux, très vite le chemin qui continue de monter abruptement devient impraticable, nous glissons sur chaque pierre, par prudence nous décidons de rentrer. Greg et Nora ( jeunesse oblige) continuent l ascension ! A plus tard les jeunes !
Sur le chemin du retour nous croiserons des fourmis portant des feuilles bien plus grosses qu'elles, drôle de spectacle là encore.
Comme si la foret voulait nous montrer que c'est elle qui décide qui peut y pénétrer, après avoir repris le sentier dans le sens du retour, la pluie s’arrête! Nous regardons la montagne qui s'est cachée dans les nuages bas, le sommet du Ténorio restera un mystère.
En sortant du parc Ténorio, nous avions rendez vous pour visiter une plantation de café artisanale et bio, juste le temps d'avaler deux tacos à la table d'un soda , et nous voilà repartis pour la plantation de café "El Pilon"!
Nous avons rendez vous avec un jeune homme du nom d'Alex, il nous explique que la plantation appartient à Don Juan, un homme de 86 ans, qui est arrivé dans la région à l'age de 20 ans, avec quelques colones en poche et un cheval. Il a acheté pour rien tout un pan de la montagne à l'époque recouvert par la jungle, qu'il a défrichée à la machette et à la hache. Il a fait sa plantation de café et son élevage de vaches.
C'est cet homme que nous allons voir. Notre guide nous emmène jusqu’à la maison de Don Juan, une petite maison faite de bric et de broc sur la colline, il appelle respectueusement depuis l'entrée du terrain , et un vieux monsieur, toujours vaillant, nous rejoint .
Don Juan nous salue, il ne parle qu'Espagnol, ou plutôt Costa Ricain, un espagnol qui 'st plus tout à fait de l'espagnol. Mais entre nos essais en espagnol, sa bonne volonté et un peu d’Anglais avec le guide, nous arrivons à communiquer. N'ayant pas d'argent, il décide à l'époque et contre la tendance d'alors de s'orienter vers une agriculture naturelle, du bio avant l'heure, les engrais et pesticides coûtent cher! Les semences aussi, il garde donc une partie de la récolte pour replanter. Pour protéger ses plants de café des parasites et des maladies, il plante à coté d'autres arbres qui éliminent naturellement les parasites.
Ses récoltes varient de 1 a 10 selon les années, mais il persiste, aujourd'hui à 86 ans il vit un peu du tourisme, un peu de son élevage de vaches ( des zébus africains en fait, qui résistent mieux à la sécheresse) et un tout petit peu du café. Le gouvernement ne lui verse pas de pension de retraite car en tant que propriétaire terrien il n'y a pas droit.......
Le vieil homme nous raconte à la fois son histoire, celle de son pays et celle de la culture du café. Il nous accueillera ensuite chez lui, dans un petit appentis jouxtant sa maison, pour nous expliquer comment on transforme une graine verte en grains noirs puis en café odorant.
J'aurais le privilège de moudre mon café, que j’achèterais ensuite, puis après nous avoir offert des petites bananes ( qu'ils appellent Manzanas, Pommes) nous dégusteront un café maison.
Cet homme que nous ne reverrons jamais nous dit au revoir, nous demande où nous allons ensuite, et quand nous lui expliquons notre chemin, il demande à Dieu de voyager à nos cotés.
Nous le saluons respectueusement et chaleureusement avant de le quitter, il s'en va finir la sieste que nous avions interrompue.
Sur le chemin du retour notre guide nous dira une chose étrange, que m'ont déjà dit par deux fois des Ticos que nous avions rencontré: ils adorent entendre parler Français, ils aiment la sonorité et la prononciation du Français, et même si la majorité des touristes sont Américains, tous ces Ticos rêvent de parler Français, ils me disent que notre langue quand on l'écoute, est comme une chanson.
J'ai trouvé cela très touchant et très gentil, ! Les Ticos que nous croisons, sur les chemins, les pistes où n'importe où lors de nos déplacements, nous saluent tout le temps d'un "Hola Amigos! Como esta?" avec un grand sourire, et quand nous répondons avec le même sourire d'un "Muy bien ", ils nous quittent avec un sonore et éternel "Pura Vida"
J'aime de plus en plus ce peuple !!