Apres des pluies torrentielles toute la nuit, une accalmie au petit matin, le jour se leve et nous allons prendre le petit dej avant de partir à l'assaut des pentes du volcan Arenal.
C'est un seigneur, pour les indiens c'était un dieu !
Il culmine à 1720 mètres, il a la forme d'un cône parfait! Il fait partie des strato volcans les plus jeunes puisqu'il n'a que 7000 ans, un gamin quoi, sa dernière éruption, commencée en juillet 1968, s'est achevée en décembre 2010, depuis il se fait discret, même si régulièrement, et pas plus tard qu'avant hier , la terre tremble.
Quand on peut apercevoir son sommet, on voit des fumerolles qui s'échappent continuellement, faisant penser à une écharpe de nuages légers. Ça c'est ce qu'on nous a expliqué, car depuis deux jours, mais il parait que c'est presque tout le temps, le sommet disparaît dans de gros nuages, qui parfois descendent doucement sur ses pentes pour finir par le cacher totalement.
Le dieu Arenal garde ses mystères...........
Nous faisons les 11kms qui nous séparent de l'entrée du parc national Arenal, les 8 derniers se font sur une piste étroite qui bien sur est à double sens, et où bien sur circulent des cars de tourisme qui montent au Parc. La montée est tendue et nécessite toute mon attention.
Une fois arrivés, je dois saluer l'organisation et la méthode des gens qui gèrent le parc! Ce parc, dont une partie seulement est ouverte au public, à été aménagé avec un sentier qui fait toute une boucle, et qui pour franchir les profondes vallées utilise des ponts suspendus.
Trois d'entre eux culminent à 45 mètres de haut, d'autres sont à 20 mètres, et je ne parle même pas de ceux qui sont à moins de 10 mètres !
Les gardes forestiers qui gèrent le parc limitent les départs, pour éviter que trop de monde se retrouve en même temps sur le sentier, ceci pour éviter les bouchons, mais surtout pour limiter les nuisances pour la faune. Beaucoup d'humains, ou plutôt de touristes, au même endroit égal beaucoup de bruits, et les animaux n'aiment pas le bruit.
D'ailleurs les guides qui encadrent les groupes les rappellent régulièrement à l'ordre, nous avons pu le constater.
Quand notre tour arrive nous nous retrouvons avec deux groupes , autant dire que ça va pas le faire, nous les laissons partir, puis nous les rattrapons tres vite, du coup nous prenons de l'avance afin d'etre tranquilles.
L'Arenal nous a semble t il à la bonne, la pluie s'arrete tres vite, et de larges éclaicies apparaissent, le spectacle de la foret vue de la cime des arbres est splendide, des bancs de brume s'accrochent aux arbres, et le soleil se reflete sur les feuilles trempées de pluie, l'air est chaud et humide, on a vite la sensation d'étouffer, on comprend que la vie dans la foret n'est pas une chose facile.
Les plantes et les arbres se battent pour conquérir chaque centimetre carré,puis la lutte s'intensifie pour aller chercher la lumiere du soleil, c'est à qui enverra ses branches le plus haut, tandis qu'au sol c'est un monde humide et gras, couvert de bois et de feuilles en décomposition.
C'est à la fois oppressant et de toute beauté, on sent que la nature n'est l'amie de personne, le but de chaque etre vivant dans ce périmetre est de survivre, et tant pis pour les autres!
Au détour du sentier, la couleur jaune vif de quelque chose sur une branche attire le regard, il s'agit d'une vipère fer de lance, endormie sur une branche. elle est de belle taille, nous la laissons prudemment dormir, ce serpent est considéré comme le 3eme serpent le plus dangereux au monde, il est une des premières cause de mortalité au Costa Rica. Cette mauvaise réputation vient du fait que contrairement aux autres serpents, il ne fuit pas en entendant les hommes, il attaque pour défendre son territoire.
En continuant notre promenade dans la jungle, nous profitons d’être seuls pour écouter, et enregistrer, les bruits de la foret. Les cris d'innombrables animaux se mélangent et se répondent, oiseaux, batraciens, singes, insectes, une vie grouillante se manifeste autour de nous en restant invisible.
Des rugissements de singes hurleurs se font entendre au dessus de nos tetes, nous voyons les branches remuer furieusement, les mâles du clan nous font savoir qu'ici c'est chez eux. OK les gars, message reçu!
Le sentier nous conduit jusqu’à une cascade très belle et qui apporte un peu de fraîcheur, elle tombe au milieu d'une grande clairière dans la foret, la lumière et la chaleur du soleil, ainsi que la fraîcheur de l'eau nous soulagent de la moiteur de la foret.
Apres plusieurs ponts suspendus a grande hauteur nous ramène à l'entrée du parc.
Nous espérons pouvoir apercevoir le sommet du volcan, car les nuages se dissipent doucement, mais ils s’accumulent autour du sommet. Tant pis! Nous échangeons avec un guide, qui nous dit que c'est ainsi, la montagne garde ses secrets et ses mystères. C'est lui qui nous parle du tremblement de terre qui l'a réveillé il y a deux jours. Il nous parle aussi des mystères de la montagne et de la jungle la nuit, il habite une cabane sur les flancs du volcan, et l'autre nuit il entend des pas autour de sa cabane, il est resté enfermé jusqu’à ce qu'ils disparaissent, quand je lui demande pourquoi il me dit "Jaguar ou Puma, seulement eux pour faire ce bruit".
OK, je comprends pourquoi il est resté enfermé................
On reprend la voiture, la piste, et direction la ville pour déjeuner et faire un peu de shopping
De retour en ville nous allons manger dans un soda, la clientele est locale, la cuisine aussi, tout va bien! Tout en mangeant je regarde la rue vivre, je comprends là aussi que je suis transporté dans un autre monde, les voitures vont de la vielle carcasse dont on se demande comment elle tient encore, au pick up tellement gros que mon 4x4 ressemble à un jouet à coté.
Je vois passer des hommes la machette à la ceinture, comme d'autres on un attaché case eux ont une machette. La ville me fait penser à un mélange entre Far West et ces villes mexicaines qu'on voit à la télé. Pas de trottoirs, les voitures se "garent" là où elles ont besoin de s’arrêter, les magasins dont on a du mal à déterminer le rôle exact débordent sur la rue, chacun d'entre eux à une sono devant l'entrée, et tout cela, mêlé au bruit des énormes camions qui passent sur la rue principale, fait un vacarme incroyable.
Et pourtant tout à l'air de fonctionner parfaitement, ce qui au premier regard semble anarchique possède son ordre qui lui est propre.
Depuis une semaine que nous sommes dans ce pays, nous nous sommes télés à la population dans les villes, les villages, j'ai garé ma voiture un peu partout, nous avons mangé au milieu de gens qui vivent, travaillent, étudient, et jamais, jamais, nous n'avons été importunés! J'ai vu plus d'incivilités dans nos villes bien rangées et bien bien ordonnées que dans cette apparente anarchie.
Nous avons pris la peine de parler et d'échanger avec ces gens qui vivent et travaillent, et tous nos échanges se sont merveilleusement bien passés, même quand il n'y avait rien à gagner ou à vendre pour personne!
J'ai été frappé par ces femmes et ces hommes qui m'ont souri et remercié quand je faisais l'effort, et ce n'est pas toujours évident, de parler espagnol. On sent bien que pour eux parler anglais veut dire parler touriste, parler espagnol c'est peut être parler d'eux!
La fin de la journée se passera de façon plus zen, nous allons dans des piscines naturelles, creusées dans la roche, alimentées par les sources chaudes du volcan.
Elles ont été aménagées avec des cascades, un bar et un restaurant.
Nous passerons là un bon moment, en compagnie de nos jeunes mariés que nous retrouvons là ce soir! Nous prenons des photos des deux couples mutuellement, et nous faisons un peu plus connaissance, c'est un super bon moment ! Ils seront demain encore une fois dans le meme hotel que nous, où les attend un dîner aux chandelles!
Une soirée très agréable avant de rentrer pendre des forces. Demain nous reprenons la route pour une autre aventure, nous allons loger dans une ancienne Hacienda au milieu des terres agricoles où poussent ananas, cacao . Mais au Costa Rica la foret n'est jamais loin, et il y a d'autres surprises au programme..........
A demain