Dernier réveil aux cris des singes hurleurs, très gentils ils ont décidé avec leurs copains les oiseaux de nous offrir un véritable festival avant notre départ!
Du haut d'un arbre tout près de notre bungalow, King Kong défie son rival de l'autre coté de la route, celui ci lui répond "Causes toujours mon gars! Écoutes plutôt ce que J'ai pour toi!"
Ce petit jeu va se poursuivre bien au delà de l'heure habituelle, pour notre plus grand plaisir, ! Du coup les oiseaux, frustrés de ne pas avoir la place libre à l'heure prévue, se déchaînent à leur tour! C'est à qui fera le plus de bruit! Meme l'écureuil habitant l'arbre devant le bungalow à l'ait perturbé! On peut plus grignoter en paix ou quoi? Oh les piafs! Elle est où la Pura Vida?
Nous profitons du concert depuis le hamac, et ensuite, une fois la représentation terminée, nous filons au pt déj.
Nous finissons tranquillement de boucler les valises, et partons profiter une dernière fois de la plage, le temps est couvert mais très lumineux, et surtout la température à cette heure matinale avoisine déjà les 27 °
Nous marchons longtemps sur la plage déserte, nous nous retrouvons dans un endroit totalement désert, duels au monde devant l'Atlantique et avec la foret derrière nous.
Un petit fleuve s’écoule paresseusement depuis la foret et se jette tranquillement dans la mer devant nous!
Un héron bleu est posté en sentinelle sur une souche face à la mer et à la mangrove, il peut surveiller ses deux gardes manger!
Des bancs de petits poissons, genre mini sardines, nagent juste au bord , ils sont si nombreux que parfois le fond devient noir, comme si un nuage passait au fond de l'eau.
Parfois des vagues plus fortes que d'autres rejettent ces poissons sur le sable, ils deviennent alors un repas servi frais pour les crabes qui vivent dans des terriers sur la plage, ou pour les oiseaux de mer.
Nous passons deux bonnes heures à admirer ce paysage désert, installé là juste pour nous, juste deux chiens qui jouent à se courir après et à se baigner dans la mangrove viennent peupler la solitude de la plage. Ce moment est bienfaisant, il nous permet d’intégrer tranquillement les souvenir et les émotions de ces jours passés. Parfois, au souvenir d'images, d'échanges, des bouffées d'émotion m'envahissent, on ne revient pas indemne de ce genre de voyage, on en revient transformé, meilleur j’espère, plus grand surement, nous quittons physiquement le Costa Rica, pas mentalement, ce pays fort et sauvage comme ses volcans, doux et sucré comme ses fruits, laissera en nous une trace indélébile.
Mais il est temps, nous quittons la plage et allons nous doucher , nous prenons la route pour San José, le GPS nous annonce 3h30 de trajet, il est midi, et nous devons rendre la voiture à l'agence avant 19h15. En théorie nous sommes en avance!
Mais sur les routes du Costa Rica j'ai appris une chose, ne JAMAIS se fier au temps donné par son GPS, en effet celui ci calcule votre temps de trajet à vol d'oiseau!
Alors Vamos!
Nous prenons la route vers l'aéroport vers 11h45, nous décidons que nous nous arrêterons quand nous pourrons pour déjeuner. Le GPS nous annonce 263 Kms et 3h45 de route, ce qui me parait très optimiste, je compte plus sur 5h environ.
Au début tout va bien, on ne roule pas trop vite, 70/80 environ, mais pour ici c'est déjà une très bonne vitesse, la route n'est pas trop mauvaise, juste un peu au départ où il nous a fallu slalomer entre les piétons, les chiens, les voitures , bus ou camions stationnés en vrac, et bien sur quelques trous profonds dans la chaussée.
Mais maintenant la route est bonne et nous roulons bien. Au bout d'une heure, nous arrivons à Limon, la grande ville portuaire de la cote Caraïbes, cette ville est particulièrement laide, c'est le centre économique et logistique de la région, toutes les marchandises arrivant par l'Atlantique où partant par l'Atlantique, transitent par ce port! Cela veut dire des milliers et des milliers de containers entassés dans des terrains immenses, des files ininterrompues de camions qui viennent charger et décharger, et même un énorme train de marchandises, à l'américaine, qui passe au beau milieu de la route, sans aucune barrière !
Pourtant l’atmosphère générale reste détendue, même si nous n'avons aucune envie d'aller visiter ces quartiers qui concentrent toute la main d'oeuvre venue chercher un peu de travail autour du port. Ces zones font penser aux images de favelas au Brésil ou dans les quartiers de Medellin en Colombie.
La criminalité est peu importante au Costa Rica, mais l'essentiel se concentre entre Limon, où nous sommes, San José, et Puntarenas, l'autre grande ville portuaire coté Pacifique!
Apres un bon moment, entre passage de train et de camions, nous arrivons à franchir le grand carrefour et à prendre la route de San José.
Là nous voici encastrés dans une file immense de véhicules, principalement des camions, mais aussi toutes sortes de fourgonnettes, des voitures , des motos, des vélos, bref il ne manque que des chevaux!
Tout le monde essaie de passer coûte que coûte, des files se créent , sur la gauche, sur la droite, sur les bas cotés, et à un moment ou un autre, tout ce monde doit reprendre la "route officielle", ce qui aggrave les bouchons au final!
Au passage nous pourrons voir un des centres de réinsertion pour prisonniers du Costa Rica, entre zones ouvertes, cabanes branlantes, barbelés et miradors on croirait un épisode de Prison Breack !
Je me dis que si j'aime ce pays, je ne pense pas aimer ses prisons ou ce qui s'y rattache.......
Nous mettrons plus d'une heure pour sortir de Limon, la route s'étire devant nous, avec toujours autant de camions, mais ils s'espacent et on peut ainsi plus facilement les doubler.
On double aussi de nombreuses camionnettes, chargées de fruits , qui creent souvent plus de bouchons que les énormes camions, puisqu'elles roulent beaucoup moins vite.
En effet les monstres que sont les camions sont impressionnants, il faut les voir arriver derrière vous, pleine vitesse, les deux cheminées crachant une fumée noire, et doubler sans hésiter par la gauche ou par la droite, parfois sans trop de visibilité, en bloquant leur sirène ( à ce niveau de bruit ce n'est plus un klaxon!)
Au Costa Rica peu de gens respectent les marquages au sol pour les interdictions de doubler, on double quand on peut le faire, en gros c'est l'usage, mais sur cette route c'est à celui qui fera le plus n'importe quoi!
Et les camions comme les autres, le seul endroit où je ne les vois pas doubler c'est en cote, et encore certains tentent parfois le coup. Un autre usage est étonnant, par moments la route passe à deux voies, en principe dans ce cas là on se rabat à droite, et les véhicules plus rapides doublent à gauche! Au Costa Rica c'est le contraire, les véhicules restent à gauche et les plus rapides doublent à droite! Sachant que quand la route revient à une voie, il y aura sur la droite un signe au sol pour laisser le passage à ceux venant de la file de gauche! Il faut juste un peu de temps pour prendre le pli, mais on s'y fait vite, comme pour les ponts! La plupart ne sont qu'a une voie, et il y a un coté ayant priorité, pas toujours le même, et il est signalé par un panneau "céder le passage", mais il faut savoir qu'un véhicule engagé sur le pont devient prioritaire.
Bref la circulation parait un peu anarchique, mais en fait elle obéit à des règles, reste à savoir lesquelles................
La circulation, même si elle n'est pas très rapide reste relativement fluide, pas de gros blocage en vue, et vers 14h30, nous décidons de nous arrêter pour déjeuner rapidement.
Une fois un arroz con pollo rapidement avalé, avec un café qui me gardera éveillé plus de 24h, nous reprenons la route pour la dernière partie qui ne s'annonce pas la plus facile, la traversée de la cordillère centrale, la sierra Talamanca, avec des sommets à plus de 1800 mètres. La route s'annonce fatigante.
Et effectivement elle deviens vite compliquée, la route monte en lacets très longtemps, il faut rouler parfois à moins de 20 kms/h derrière de gros camions, et guetter le bon moment pour les doubler, sauf qu'on est pas seuls à guetter ce moment et qu'il faut être réactif sous peine de rester bloquer.
Puis vient le brouillard, nous entrons dans la partie que les Ticos nomment la "Bosque de Nubes", la foret de nuages, les hauts sommets de la cordillère accrochent en permanence les nuages venant du pacifique, ces forets se développent dans un brouillard quasi permanent, et du coup la route, qui déjà était compliquée, devient dangereuse par manque de visibilité!
Vers 17h, alors que nous roulons déjà depuis plus de 5h, nous arrivons enfin au sommet de la cordillère, nous entamons la descente, il faut encore une fois compter avec l'enthousiasme des camions qui veulent rattraper le retard, et parfois savoir les laisser doubler et les sentir passer comme un tgv lancé à pleine vitesse!
Leur enthousiasme se refroidit quand nous rejoignons la vallée, des barrages filtrants de la police sont installés, et tous les camions sans exception sont mis sur le bas coté pour être contrôlés. Nous passons tranquillement entre les policiers armés jusqu'aux dents, il n'y a plus d'armée depuis plus de 70 ans au Costa Rica, mais la Policia ne rigole pas!
Nous retrouvons une route dégagée et le soleil, il nous reste moins d'une heure avant la tombée de la nuit, et il nous faut rejoindre San José, trouver de l'essence pour rendre la voiture avec le plein.
Tout se fera sans problème, nous arriverons à l'agence de location de voiture en même temps que la nuit, et après un rapide contrôle de la voiture, bien sale après ces deux semaines de piste, un charmant jeune homme de l'agence nous emmènera à l'aéroport en navette!
C'est presque la fin du voyage, reste quelques formalités, enregistrement des bagages, douane, embarquement, et nous serons dans l'avion pour Paris. Il va être temps d'entamer la dernière phase de ce merveilleux voyage, digérer nos souvenirs, nous les approprier pour pouvoir les revivre mentalement, en faire une richesse supplémentaire, et une nouvelle façon de voir la vie. Oui, comme le dit Caillou, qui au delà d’être lecteur de ce carnet me fait l’honneur d’être mon ami, "Voyager sans rencontrer l'autre ce n'est pas voyager, c'est se déplacer" !
Allez, partons à l'enregistrement, et je vous retrouve très vite pour conclure ce voyage de rêve!