Après avoir bravé les forets primaires du Costa Rica, avoir dormi dans des fincas sans moustiquaires, et tout cela sans dommages, il a fallu aller à Fuerteventura pour rencontrer les pires moustiques de la création!!!!
Dès la lumière éteinte, des bruits de kamikazes en piqué pendant la bataille de Guam ont retenti dans nos oreilles! Un sourire narquois sur les lèvres, nous avons dégainé le répulsif utilisé au Costa Rica, en nous disant "allez les gars, vous pouvez retourner chez maman!"
Tu parles!!!! Rien ne les a arrêtés, toute la nuit ils ont fait des piqués de malades juste à coté de nos oreilles, nous ont également prélevé assez de sang pour leur banque du sang personnelle, et pas moyen de les avoir! J'ai fini par en exécuter un, au prix d'une baffe sonore que je me suis envoyé sur la joue, moustique tué mais Olivier bien réveillé!!!
Au matin on ne ressemblait à rien, épuisés par une nuit horrible! Du coup le programme zen et relax d'aujourd'hui tombait à pic, après le pt déj, nous sommes partis à travers la lagune pour profiter de la plage déserte, une bonne baignade dans les eaux turquoises et chaudes , un peu de détente allongés sur le sable, avant d'aller au cours de yoga proposé par l’hôtel. Tout cela nous a revigoré.
Apres le cours de yoga direction Morro Jable, pour un déjeuner pieds dans l'eau qui va continuer de nous réparer........
La traversée de Morro Jable ne restera pas dans les annales, la ville est vraiment typique.......du tourisme de masse espagnol dans ce qu'il a de plus.......typique!
Sur plus de deux kilomètres , les boutiques et les restaurants se succèdent, interrompus par des "shopping centers", et des "cliniques allemandes", au dessus desquelles flotte le drapeau allemand!! Un cauchemar !
Pourtant , une fois garés, nous partons dans les ruelles piétonnières menant au bord de mer, et là nous retrouvons l'esprit canarien, des placettes où des vieux sont assis à l'ombre des arbres, des terrasses accueillantes, et sur le bord de mer, des restaurants agréables, proposant des poissons du jour justes grillés à la plancha.
Nous installons à une table au bord de l'eau, plus près c'est difficile, et nous commandons. Calamar à la plancha pour moi, poisson frais du jour pour Lucie. e tout servi avec quelques papas arrugadas, ces pommes de terre à la canarienne, et les sauces mojo verde et mojo picon. Une tuerie, simple mais efficace! Un café après, et impossible de résister au plaisir de marcher sur le sable, même si cela vient dangereusement bousculer notre planning.
Une fois la balade digestive terminée, un arrêt au super mercado histoire d'acheter une prise anti moustiques, ce soir la guerre est déclarée!!!
Nous prenons la route qui mène à la pointe de Jandia et à Cofete, et nous nous enfonçons dans un paysage lunaire, un désert minéral fait de plaines de lave et de montagnes arides et rocailleuses. Quelques maigres touffes d'herbes essaient de pousser au milieu de ce paysage de fin du monde. Nous voyons aussi quelques pans de murs en ruine, anciennes fincas ou habitations?
A un carrefour nous tombons sur quelques chèvres faméliques, en totale liberté, elles broutent ce qu'elles trouvent, pas grand chose, et occupent tranquillement le milieu de la piste.
Une fois les chèvres contournées nous reprenons notre chemin jusqu'au carrefour où il nous faut choisir, Cofete ou Punta de Jandia? Je vote pour Cofete, plus spectaculaire, Lucie vote pour Jandia, elle a un peu peur de ce que va donner la piste dans la montagne, d'ailleurs on aperçoit des voitures s'attaquer a des virages serrés beaucoup plus haut, et ce n'est pas fait pour la rassurer. Mais bon c'est moi qui conduit, ce sera Cofete !
Plus loin nous tombons sur des touristes peureux, deux voitures se traînent a 10 a l'heure sur la piste, je me dis que si je ne les double pas au plus vite, e vais les avoir devant moi dans la montée et que nous ne pourrons pas profiter des paysages, allez, on pousse un peu le 4X4 sur le coté de la piste et hop c'est fait!!!!
Nous attaquons la montée, effectivement c'est raide, étroit , sans visibilité la plupart du temps, et la piste est vraiment pourrie. Mais le paysage qui nous entoure nous coupe le souffle, c'est du jamais vu!!! Meme le parc naturel des volcans à Lanzarote n'était pas si beau, si sauvage, si désolé, si lugubrement magnifique!
Nous arrivons au sommet, où un mini parking nous permet de nous arrêter. Et là c'est le choc, la vue de la cote qui s'étire sur des kilomètres! Des montagnes en rangs serrés, les une derrière les autres, qui nous font ressentir la force qui s'est mise en oeuvre pour les dresser ainsi face à la mer! La mer, cet océan Atlantique qui roule d'énormes rouleaux, là tout en bas, avec ce bleu profond, qui laissent deviner d'insondables profondeurs. Et au loin, encore ces étendues de sable blanc /jaune, petits morceaux de Sahara venu de l'Afrique voisine, nous sommes cloués sur place devant la beauté sauvage de ce paysage, rien, à part le tracé de la piste qui dévale la pente ne met l'homme dans cette immensité! Il est hors sujet, hors cadre, la Nature est là, seule aux commandes, nous sommes chez elle, à peine tolérés.
Je me fais la réflexion que les Anciens, Grecs, Phéniciens, connaissaient ces îles, et qu'il ne serait pas surprenant qu'elles aient données naissance au mythe de l'Atlantide, comment ne pas penser, imaginer, un continent englouti en admirant ces sommets, ici, et là, et imaginer qu'ils pourraient être le reste d'un monde disparu, tant ils n'ont rien en commun avec notre monde habituel.
Encore quelques chèvres, je voudrais bien continuer à dévaler la pente en suivant la piste, aller voir de plus près cette cote sauvage où viennent s'écraser les rouleaux de l'Océan, mais je vois bien que Lucie à peur de cette piste qui semble se jeter a la mer, alors nous redescendons vers notre monde, nous refaisons le chemin à l'envers, nous reprenons la piste et je peux encore admirer ces paysages incroyables, le bleu du ciel, rendu presque blanc par la lumière du soleil, le bleu profond de l'Océan, et ce marron presque noir de la roche omniprésente.
Nous nous reposerons au bord de la piscine de l’hôtel, en fin de journée, nous aurons le plaisir de voir des nuages rouges foncé planer au dessus de la montagne de roche derrière l’hôtel, comme si la fumée des anciens volcans venait nous signifier la fin d'une belle journée!
A demain!