de Plougastel à Lexos

Publiée le 18/04/2019
Objectifs: - être à Lexos, entre Montauban et Albi, pour une fête familiale (90 ans de mon beau-père Bernard) en y retrouvant ma fille Ana le 13 avril dans l'après-midi - me tester et tester mon matériel pour ajuster pour la suite du voyage 1 050 kms en 10 jours

Départ de Kerziou le 4 Avril au matin dans la pluie, le froid ... et la tristesse de quitter Marie

Les premiers kms

Direction Daoulas, Irvillac, Sizun, Commana, La Feuillée, Carhaix.

Au 4ème km sacoche arrière à terre, ce qui se reproduira à de multiples reprises, jusqu'à ce que j'adopte une solution de fortune pour arrimer les sacoches au porte-bagages à l'aide de tendeurs. Cela reste du provisoire: je verrai en arrivant à Lexos à changer les sacoches.

Sinon ça a l'air de coller: le vélo est lourd (une quarantaine de kilos) mais hyper-fiable: la transmission est souple.

Je commence au bout de quelques kms à oublier le froid et la pluie: sans être très bien équipé contre les éléments je suis bien protégé, en particulier grâce au sur-pantalon Cotten pas vraiment fait pour cela mais qui remplit son office.

Je passe le Roc Tredudon (390 m d'altitude mar plij) sous une petite averse de neige.

En arrivant à Carhaix je suis trempé et frigorifié: je décide de dormir à l'hôtel pour me sécher et sécher mes affaires. Je n'avais pas du tout anticipé compte tenu des conditions météo quasi-estivales de la semaine précédente

Demain j'essaierai de trouver un hébergement via le site warmshower.org qui permet aux voyageurs à vélo de trouver a minima une douche chaude, voire plus, chez des coreligionaires.


Le Roc Tredudon sous le grésil

Le Canal de Nantes à Brest

Je prends le lendemain 5 avril le Canal de Nantes à Brest que je quitterai à Orvault près de Nantes.

Cela me rallonge de près de 100 kms le parcours mais ça a le mérite d'être plat, ce qui est confortable pour les premières étapes.

Le Canal n'est pas très bien entretenu (branches jonchant le sol, ornières emplies d'eau) car nous ne sommes pas encore en saison touristique.

Je rencontre un français de Vitré, curieusement harnaché. Il porte la totalité de son paquetage sur le dos car il était parti à pied et a décidé en route d'acheter un vélo d'occasion.

Quelques kilomètres plus loin c'est au tour d'un tout jeune italien de Trieste, mieux équipé mais pas non plus extraordinairement, parti depuis plusieurs mois pour encore plusieurs mois (il ne sait pas jusqu'à quand). Il va à Roscoff pour s'embarquer pour l'Irlande.

Je réalise que je suis un gros privilégié par rapport à ces 2 cyclistes que je viens de rencontrer, avec mon vélo qu'on peut qualifier de Rolls par rapport à ce que je viens de voir.

Je commence à réaliser que la moyenne de 18 kms / h sur laquelle j'avais tablé pour fixer mon itinéraire ne va pas être tenable; Je tourne plutôt à 16 quand la surface est plus difficile: je vais devoir reconsidérer mon itinéraire quand je serai à Lexos.

Je m'arrête le premier soir à Pontivy à l'Auberge de Jeunesse que m'avait signalé le 1er cycliste bien documenté, et je me retrouve (toujours trempé) seul avec Claudine, une jeune de 67 ans, venue assister au Kan ar Bobl. Moyenne d'âge des jeunes hôtes du jour: 66 ans. J'en profite pour prendre une carte d'adhérent qui pourra me servir par la suite. Nous avons 3 personnes à notre service dans de super locaux.

Le lendemain toujours la pluie. Je m'arrête le soir près de Redon chez Pierre et Brigitte (warmshower) qui me reçoivent comme un roi. Cela fait chaud au corps et au coeur. Un grand merci à eux. Nous restons parler assez tard jusqu'à ce que le sommeil nous gagne. Pierre, cycliste expérimenté, me demande s'il peut m'accompagner le lendemain pour un bout de chemin ensemble. Bien entendu j'accepte.

C'est ainsi que nous partons tous deux le dimanche matin sur le Canal Pierre me tient compagnie jusqu'à Guenrouët sur une trentaine de kms. Très plaisant.

L'après-midi petite accalmie météo jusqu'à Nantes où j'arrive le 7 au soir.

Petite frayeur en arrivant à Orvault quand je quitte le Canal: je fais confiance dans un itinéraire vélo que me suggère l'application Herewego, et je me retrouve brusquement sur un sentier dans un bois détrempé. Chute, matériel en vrac, perte d'une chaussure que je mets quelques minutes à retrouver. Je suis dans un état pas très glorieux quand j'arrive, avec une heure et demie de retard, chez Benoît, qui me reçoit les petits plats dans les grands. Merci Benoît et Noé pour cette soirée bien doudoune.

Je commence à me sentir en forme physiquement: j'ai fait plus de 120 kms le dernier jour et je ne suis pas trop fatigué.

Je décide de faire le lendemain une étape Nantes - Ste Hermine en Vendée (environ 100 kms).

Je prends contact avec 2 hôtes warmshower qui y habitent.

Pierre, hôte d'un soir, et compagnon du lendemain
Des cigognes sur un pilône

Vendée

Direction Sainte Hermine. 5ème et dernier jour de pluie. Il était temps.

Un peu morne. Les brioches sont délicieuses.

J'arrive vers 18h30; j'appelle les hôtes chez qui je pensais être hébergé. Surprise: ils n'habitent pas à Ste Hermine mais à Redon, là où j'étais 2 jours auparavant. Leçon pour l'avenir: j'indiquerai dans les échanges la date.

Au moment de chercher un emplacement pour ma tente je reçois un appel des hôtes qui ne m'avaient pas recontacté et qui m'invitent chez eux dans le bourg de Ste Hermine.

Marion et Pierre me reçoivent très chaleureusement dans la maison qu'ils occupent habituellement avec leurs 2 filles (qui ne sont pas là ce soir) et qu'ils viennent d'acheter.

Marion travaille dans une usine agroalimentaire près de Ste Hermine et commence la journée suivante à 4 heures du matin. Pierre passe le lendemain le concours d'instituteurs. Il ne faut donc pas trop s'attarder, et je me couche tôt.

Le lendemain je prends seul le petit déjeuner (tout préparé). Marion et Pierre m'ont laissé la clé que je glisse à mon départ dans la boîte aux lettres. Merci de votre confiance.

Le charmant petit jardin de Marion et Pierre à Sainte Hermine

Charente

Direction Chantemerle sur Soie, près de Saint Angély. J'y ai trouvé un hôte warmshower, je commence à m'y habituer.

Arrivée un peu tardive car les reliefs sont plus accidentés en fin de parcours, que la distance est longue, que je me suis arrêté à Marans près de la Rochelle pour changer ma selle.

Je commence à avoir au bout de 500 kms des problèmes d'échauffement à l'entre-jambes; pas vraiment nouveau; c'est ma hantise. C'est la raison pour laquelle je me suis acheté une selle anglaise Brooks B17 en cuir, qui est la référence pour les cyclistes au long cours, et une autre selle SMP Trek, autre référence, en cas de problème.

Je troque la B17 contre la SMP, et j'y ajoute sur le conseil d'un vendeur de cycles local une housse en gel.

Je repars et c'est bien pire qu'avant, ce qui m'oblige à m'arrêter tous les 2 ou 3 kms.

Merci à Sandrine qui me reçoit tardivement, à une adresse Google Maps qui n'existe même pas dans la réalité.

Je dors sous la tente; c'est la première fois.

Il fait sec mais un peu froid, le matin l'herbe est recouverte de gelée blanche. Mon duvet n'est pas adapté à des températures à 0°. La prochaine fois je me couvrirai mieux pendant la nuit.

Je m'arrête à Saint Jean d'Angély sur le conseil de Sandrine qui m'a indiqué un vendeur-réparateur de cycles. Je m'achète un cuissard, ce que je m'étais juré de ne jamais faire, car je ne voulais pas être assimilé à un cycliste sportif imbécile du dimanche.

En l'occurence l'imbécile c'était moi, car je m'aperçois qu'avec la selle B17 que j'ai remise et le cuissard je trouve un confort que je n'ai jamais eu.

Il me restera, quand je serai arrivé à Lexos, à trouver une solution pour régler le recul de ma selle.

Ca fait partie des réglages nécessaires et la semaine à Lexos va me permettre de le faire.

J'arrive le soir à Barbezieux., à la limite du Périgord. Je sens que les derniers kms sont plus pentus.

Tente plantée pour la 2ème nuit consécutive. Nuit froide mais doubles chaussettes et pulls.



Première plantation de tente à Barbezieux

Périgord - Quercy

Ce que je pressentais la veille au soir se vérifie. J'ai changé de relief.

Terrain très vallonné, avec des moyennes horaires proches de 15 km / h. C'est sportif mais cela me permet de vérifier que je continue à savoir monter les côtes sans trop de difficultés.

Je fais les calculs de moyenne dans ma tête: j'ai décidé de ne consulter ni de compteur ni de smartphone.

Je regarde maintenant à l'ancienne les cartes du coin pour prendre les options de la journée. Le smartphone me sert simplement pour trouver l'adresse de mon logement du jour.

Je loge ce jeudi 11 avril à Bergerac chez Romain Porché, warmshower, dans son petit appartement près de l'Hôpital.

Quel accueil ! et quelle personne !

Romain a 25 ans, a déjà plusieurs voyages dans les jambes, une expérience et une maturité exceptionnelle.. Difficile d'imaginer qu'il en restera là, tant au niveau voyage qu'au niveau personnel. J'ai vraiment été impressionné; c'est entre autres pour ce type de rencontre que je fais ce voyage.

Merci Romain pour ton accueil et ta transmission.

Je quitte Bergerac au petit matin et laisse Romain aller au travail.

L'avant-dernière étape me mène à Lauzerte, à l'Ouest du Tarn-et-Garonne; très vallonné et sans beaucoup de répit. Dans une descente, à 45-50 km / h, mon smartphone Crosscall se décroche du support fixé sur la potence, je roule sur l'appareil avec la roue arrière: environ 130 kg de poids et ... intact: merci Morgane (qui se reconnaîtra) !

Nuit froide mais confortable dans le camping pas encore occupé.

Le lendemain fin de ma première étape dans de très beaux paysages que je connais mieux.

Arrivée à Lexos à 17 heures et un bisou à Ana, ma grande fille.



Des paysages doux et vallonnés aux abords du Quercy
Enfin le Département de Lexos
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