La 1ère étape de Plougastel à Lexos avait pour objectif de tester la machine et le bonhomme.
Test concluant avec quelques ajustements nécessaires : le recul insuffisant de la selle et les sacoches arrière qui ont tendance à se détacher avec les vibrations du terrain. Il est vrai que ces sacoches Lidl ont une quinzaine d'années et n'ont jamais été aussi chargées.
Je passe donc commande d'une tige de selle Ergotec qui permet des réglages tant en recul qu'en hauteur, et de sacoches Crosso.
Je reçois la commande le vendredi avant le départ prévu le lundi.
Quant au bonhomme rendez-vous chez le Docteur Bouvier, de Varen, qui me prodigue des conseils en matière d'étirements pour des douleurs cervicales de fin de journée, et d'alimentation. RAS par ailleurs.
Je décide néanmoins de réduire mes ambitions en limitant la distance quotidienne moyenne à 75 km au lieu de 90 comme je l'avais prévu.
Ma vitesse moyenne est de 15 km / h, ce qui fait 5 heures de vélo. C'est largement suffisant.
Merci à Bernard (dont on fêtait les 90 ans) et Miche pour la gentillesse de leur accueil, pour m'avoir permis de me reposer quelques jours, et pour tous les bons moments passés ensemble pendant cette semaine.
Lexos - Carcassonne
2 jours normalement tranquilles, avec des paysages vallonnés que je connais déjà, notamment la Région de Cordes et d'Albi, à la frange du Gaillacois et de ses faux airs de Toscane.
J'arrive le 1er soir à Brousse, tout petit village près de Graulhet, chez Nico et son fils de 5 ans Bilal, qui ont pris le relais de Jean Christophe, hôte WS (Warmshowers) indisponible.
Super accueil as usual !
Le lendemain après midi vent de face à 70 km / h à partir de Revel, qui ne va pas me quitter jusqu'à Sète.
Moyenne 9 à 10 km / h, très pénible.
J'arrive le soir chez Élisabeth et Ghislain qui ont une maison sous les remparts de Carcassonne.
Soirée des plus conviviales avec ce couple frôlant la cinquantaine plein d'expériences dans l'humanitaire, qui ont ramené dans leur valise à l'occasion d'un séjour de 7 ans au Cambodge un petit bonhomme, Camille, qui a maintenant 9 ans, plein de vivacité et d'esprit.
Carcassonne - Sète
J'avais décidé de passer à Creissan, à 20 km à l'ouest de Béziers, rendre visite à des viticulteurs chez qui j'avais fait les vendanges en 1978 en compagnie de Mona.
Je ne savais pas s'ils étaient toujours de ce monde. Mais ils l'étaient : elle, Alice, 83 ans, lui, Henri, 88 ans.
Beaucoup d'émotion à l'occasion de ces retrouvailles, un café, des petits gâteaux et des adieux poignants.
Cette visite m'a donné au préalable le plaisir de revoir le Minervois, avec ses airs méditerranéens, ses couleurs ocres, ses vignes, ses cyprès qui se dressent vers le ciel.. Quel pays extraordinaire ! On ne s'en lasse pas. C'est à ce moment qu'on bascule vers la Méditerranée. J'ai l'impression d'être ici un peu chez moi.
Après Béziers je poursuis sur Pézenas, que je n'arrive pas à rejoindre, because toujours le vent de face.
Je choisis un terrain à quelques kms avant Pézenas pour y planter la tente, dans un endroit que je pense abandonné. Sommeil profond avec les grenouilles en fond sonore, mais interrompu au petit matin par un propriétaire pas trop méchant qui m'enjoint de libérer l'enclos à chevaux.
Départ sur Sète. Dernier jour de vent violent et retrouvailles avec la mer que j'avais quittée à Plougastel.
Je monte le Mont Saint Clair.
3 personnes à l'auberge de jeunesse, dont un inénarrable Québécois de 73 ans, André Riou, baroudeur dans l'âme, et situant Morlaix, dont lui avait parlé son frère, du côté de Dunquerque.
Quelle soirée ! Quel bonhomme !
(2ème édition pour cette partie de mon périple: j'avais fini de l'écrire dans le ferry de Corse à la Sardaigne mais j'ai tout perdu suite au changement d'opérateur de réseau).
Je quitte Sète après avoir échangé mes coordonnées avec André, qui promet de m'ècrire (il n'a pas d'adresse mail).
Traversée de la Camargue vent dans le dos: 24 km / h au lieu de 8 hier.
Je me permets donc de faire du tourisme dans ce milieu magnifique : l'eau, les oiseaux, les chevaux, les chemins serpentant ...
La Grande Motte (plutôt mieux qu'il y a 40 ans), Le Grau du Roi, Aigues Mortes: beau et dépaysant.
J'arrive à Arles le soir, accueilli par Jean Pierre, qui tient l'auberge de jeunesse. Sympathie immédiate et discussion pendant 2 heures. Jean Pierre est néo-calédonien d'origine et me raconte son histoire avec ses drames (perte de sa petite fille), ses passions (sa femme Québécoise, la Bretagne ...) et ses projets.
Nuit tronquée par l'arrivée à 2h du matin d'un ronfleur.
Je me souviens de boules Quies au fond de ma trousse de toilette, et je me rendors.
Je quitte Arles et prends la route de Marseille, non sans que Jean Pierre ne m'aie pris en photo au préalable; il fait un album par saison et a promis de me l'envoyer.
Après la Camargue la Crau, dans le même registre mais plus aride et moins sauvage.
Balade provençale: les kms s'enchaînent: St Martin de Crau, Fos sur Mer, puis Martigues, la Venise locale avec ses canaux.
A Martigues je trouve l'ancienne route de Marseille, plus cool et sécurisante.
Dernière côte et découverte de Marseille, impressionnante depuis la Plage de L'Estaque où j'arrive.
Ville turbulente, invectives hautes en couleur entre conducteurs qui arrêtent la circulation pour mieux "s'entendre".
Pistes cyclables partout ; il vaut mieux car le trafic est dense.
Près du MUCEM une super belle nana m'alpague et me demande ce que je fais sur mon vélo: elle est actrice, fan de ravel (vélo de randonnée) et me pose plein de questions. Notre conversation est interrompue par l'équipe de tournage. Dommage !
J'arrive à l'auberge de jeunesse, complète (j'avais réservé à Arles): des groupes de randonnée et de plongée ont envahi la place : c'est le weekend.
Le lendemain je m'essaie à une sortie vers le bord de mer mais le vent glace l'atmosphère et je rentre fissa me réfugier à l'auberge.
Départ pour le Port Maritime à 15 h pour un départ à 19 h. Il n'y a que 8 kms mais je tiens à assurer. Je fais bien car les choses ne sont pas très simples côté administratif.
Embarquement et petit état d'âme sur le bateau pour la Corse en me disant que c'est vraiment là le début de quelque chose.