Étape de 480 kms Patras - Kalogria - Glifa - Olympie - Gialova - Kalamata - Sparte - Gythio
Je m'étais demandé un moment si j'allais finalement passer par le Péloponnèse pour rejoindre la Crète comme je l'avais prévu à l'origine.
Je comptais aller jusqu'à Kalamata pour prendre le ferry jusqu'à Kissamos, au Nord-Ouest de la Crète.
Malheureusement la liaison a été supprimée en 2018. Je m'apprêtais donc à rejoindre le Pirée à Athènes et de là partir sur Héraklion ou La Canée.
J'ai quand-même voulu en avoir le cœur net et j'ai posté des messages à 4 membres de Warmshowers pour en avoir confirmation. 3 d'entre eux m'ont confirmé ; le 4ème, à ma grande surprise, m'a appris qu'il y avait une liaison hebdomadaire le mercredi soir de Gythio à Kissamos.
Vérification, inscription, remerciements ... et me voilà parti pour un beau voyage en Péloponnèse.
Je ne sais que dire de cette semaine idyllique, passée sous le soleil (sauf quelques heures).
Je découvre au bout de 10 kms une petite anse tranquille avec des bateaux de pêche et une eau turquoise. Je me retrempe avec délectation dans ce milieu que j'avais oublié.
Tout est calme, avec des recoins, de la verdure, des maisons simples mais toujours coquettes: cela sent le raffinement, à l'inverse de ce que j'ai souvent vu en Calabre et en Sicile.
Je prends mon temps: 50 kms le premier après-midi pour arriver à Kalogria à l'ouest de Patras. Là je trouve un camping pas vraiment luxueux ; il n'y a toujours personne, comme en Italie, mais le patron est sympa et me donne quelques tuyaux pour mon séjour en Péloponnèse.
Il m'indique notamment la forteresse de Helmoutsi à une cinquantaine de kms à l'extrême ouest.
Forteresse construite au XIII ème siècle par Geoffroy de Villehardouin.
Forteresse imprenable et vue imprenable.
J'y reste 2 petites heures, le temps de rencontrer un Allemand à vélo tout dégoulinant qui m'indique un camping à une dizaine de kms à Glifa, où il séjourne avec sa femme dans leur fourgon de 40 ans d'âge.
Je les retrouve au camping et nous dînons ensemble dans le petit restaurant du camping au son de la musique grecque. Doux instants !
Le lendemain départ vent dans le dos pour Olympie.
La nouvelle ville ne présente pas un gros intérêt, sinon pour les vendeurs de pacotille et de souvenirs, les marchands du temple (j'ai de beaux restes bibliques).
Par contre l'antique Olympie ne me laisse pas de marbre. Quelle magnificence et quelle émotion de fouler des traces d'il y a 25 siècles dans la douce lumière de fin d'après-midi !
Je récupère le lendemain la route de la côte et je fais une centaine de kms jusqu'à un endroit que m'avait indiqué le patron du camping de Kalogria : Voidokilia.
Étendues d'eau et de sable, où ont été trouvées des traces d'occupation d'il y a plus de 4 000 ans.
Plage de rêve où je ne peux m'attarder car il se fait tard. Après 90 bonnes minutes de tours et détours j'arrive à Gialova, à quelques encablures à vol d'oiseau.
Camping très ombragé, reposant. Je décide de rester la journée suivante pour me balader dans le coin de Gialova, dont la lagune constitue un écosystème qui lui a valu d'être protégée.
C'est surprenant et fascinant de se retrouver seul au milieu de tels espaces. Calme absolu.
Le lendemain départ pour Kalamata où j'arrive en début d'après-midi. J'ai repéré une auberge de jeunesse qui n'en est pas finalement une.
Je poireaute une heure à attendre Stavros, le patron, qui me conduit dans un endroit qui n'est pas celui prévu et me demande 5€ pour mon vélo ; je m'énerve un peu et il finit par filer doux.
Verre pris à la terrasse d'un bar du centre-ville très beau et coquet.
Que serait ce pays sans ses terrasses ?
Départ le lundi matin pour Sparte. Je fais quelques kms de plat, puis j'aborde une côte qui va s'avérer faire 30 kms et monter de 1 450 m.
Mauvaise anticipation : je ne m'étais pas suffisamment alimenté, et je finis rincé, après la moitié de la montée dans la pluie et le brouillard, et en dépit des 15 derniers kms en descente jusqu'à Sparte.
Petite anecdote : le matin en quittant le camping je voulais comme à mon habitude charger mes 4 litres d'eau quotidiens. Il y avait une inscription, quelque chose dans le genre "Kein Trinkwasser"; je demande à un campeur français qui passe par là ce que cela signifie, et avec un bel applomb il me répond que "kein" veut dire "bon". Je remplis mes bidons, je trouve l'eau un peu chaude, et au moment de commencer à la boire je vérifie sur Google Traduction qui m'indique que l'eau n'est pas potable. Le professeur d'allemand ne devait pas être meilleur que nos profs d'anglais !
Je trouve un petit logement à l'extérieur de Sparte dans une oliveraie, c'est calme mais un peu chaud.
Sparte n'est pas une ville spécialement belle: tracée au cordeau, avec néanmoins des espaces verts.
Je ne m'y attarde pas; j'ai eu ces derniers jours en Sicile et à Olympie ma dose de vieilles pierres ; je ne fais pas le détour pour voir le vieux Sparte.
Je pars le mardi matin pour Githio, le port où je vais prendre le ferry pour la Crète.
Je suis mal remis de l'effort de la veille et c'est avec un peu de peine que je parcours les 60 kms qui me restent.
Je dors dans un camping, que je quitte en fin de matinée suivante.
Je l'enregistre dans une agence près du port, et je fais quelques kms pour me trouver une petite plage tranquille : l'eau est à 22 degrés.
Bateau à 16h45 où je retrouve des motards allemands avec qui j'avais pris le ferry à Brindisi, et des jeunes cyclistes hollandais rencontrés 2 jours avant en haut de mon "sommet" à 1 450 m.
C'est un inhabituel petit bateau Triton Ferries très confortable.
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cher vincent excuse long silence: préoccupations diverses mais quel plaisir de te lire ! récit vivant qui parle des gens,des lieux et de toi qui m'impressionne de sérénité, curiosité,capacité faire face aux "ascensions", aléas de route etc.Tu nous a fait revivre majesté et émotion du stade d'Olympie innocent des souillures modernes genre coca-cola and co. Je t'embrasse Bernard avec miche