Sicile

Publiée le 22/05/2019
Du 11 au 30 Mai 2019 depuis Palerme jusqu'à Messine en longeant la Côte Nord-Ouest, la Côte Sud, la Côte Est.

Traversée Ferry Cagliari - Palerme

Rencontre à la gare maritime de Cagliari d'Estelle (Briançon) et Francis (Carcassonne) qui vont faire un périple vélo de 2 semaines en Sicile. Sympas, la quarantaine, ne voulant rien prévoir pour tout s'autoriser.

Surprise en fin de traversée : en allumant mon portable à mon réveil après une très bonne nuit,: message Bouygues indiquant que j'ai été connecté pendant quelques secondes sur un réseau satellitaire en dehors de toute zone de couverture des opérateurs classiques, et qu'en conséquence je me vois débité de 60 € et interdit de données mobiles jusqu'au 20 Mai, date de remise à zéro du compteur mensuel et de fin de séjour sicilien.

Je vais devoir gérer car j'utilise Internet pour les emails, pour les trajets, WhatsApp, le blog ...


Nord-Ouest

En arrivant à Palerme je me retrouve dans une ambiance marseillaise : ça bouge, ça klaxonne.

Je m'achète une carte de la Sicile à défaut de ne pas pouvoir consulter les données Web.

Un client de la librairie me dit qu'il faut que je renforce la sécurité antivol du vélo ; sinon je vais me le faire voler. J'écoute et je me demande si c'est la réalité ou de la paranoïa.

10 jours plus tard je penche plutôt pour la paranoïa que pour la chance.

Je repère un village nommé Scopello dont le nom me parle 40 ans après mon premier séjour en Sicile.

Je me fais router téléphoniquement par Elisabeth Le Faucheur et son cousin, que j'avais rencontré à Brest, qui connait la région pour y avoir une fille qui vit à Borghetto, tout près de là où je passe.

Temps frais et ensoleillé, côté très belle et escarpée.

Avant Scopello la petite ville de Castellamare d'El Golfo dont la couleur de l'eau laisse pantois.

J'arrive à Scopello, vieux village paumé et très joli (je n'ai pas de photo, il fait nuit à 20 h).

Je loge dans un camping qui fait partie d'un réseau sicilien de 12 campings qui défend un certain nombre de valeurs éthiques, rurales, d'accueil, de prix.

J'en fréquenterai 6 en Sicile et c'est en général très bien.

Ils ont entre autres le mérite d'être ouverts, ce qui est rare car la saison ne commence vraiment que début juin

Les hôtes WS sont quasiment inexistants comme j'avais pu l'entrevoir quand je disposais des données mobiles sur le smartphone.




En quittant Palerme
Castelmare d'El Golfo

Sud

Je quitte Scopello le lendemain, cherche à prendre un raccourci pour rejoindre Trapani, qui me ramène à mon point de départ après une virée de 2 heures dans la montagne. Je peste contre l'absence totale de signalisation !

Retour à Castellamare et direction Trapani, ville portuaire et industrielle à 40 kms de là, que je passe pour prendre la direction de Marsala.

Aucun abus de la spécialité locale.

Camping super à une quinzaine de kms de Marsala, les derniers coups de pédale avec le vent de face.

J'ai le droit à des applaudissements par des gens qui m'ont doublé à 2 reprises dans la journée.

Le lendemain changement de programme : vent de Sud-est continu et pluies diluviennes jusqu'à 15h30.

Je n'ai jamais vu ça :30 cm d'eau à Mazara d'El vallo, on ne voit même plus les ornières dans la chaussée, qui est complètement noyée.

Je suis trempé, passablement découragé, et je n'avance pas.

Les routes nationales (statale), départementales (provinciale) se croisent et de confondent.

Je me plante une fois de plus de route à Campobello di Mazara et me retrouve, en suivant les indications d'un poivrot qui veut me faire payer un € le renseignement, sur ce qui a dû être un jour une route mais est devenu un chemin pas même roulable, avec des trous profonds de 50 cm et des détritus bloquant la "circulation". Tout ceci avec des reliefs de petite montagne que je ne sens même plus tant je suis saturé.

La pluie s'arrête à 15h30. Je ne suis pas très vaillant, et mon vélo non plus, plein de boue, de sable, et dont les patins de frein n'ont pas supporté les graviers et grains de sable contre la jante, et font un boucan d'enfer.

Je crois que j'ai passé là mon premier test de vélo routard.

A ne pas renouveler tous les jours.

Je trouve un terrain vague le soir à Seccagrande après la ville de Sciacca.

C'est une station balnéaire fantôme avec 2 ou 3 kms le long de la plage. Pas une âme, juste moi et mes affaires mouillées que je sors des sacoches.

Sommeil profond.

Le lendemain le moral est revenu, pas le beau temps

La veille n'a pas été propice à la contemplation des paysages, mais je pense ne pas avoir manqué grand-chose. Ce sont des étendues vallonnées, cultivées principalement en oliviers.

La région est très peu peuplée; seules des villes du type de celles que j'ai vues la veille émaillent la côte.

Ce n'est pas spécialement ce que j'ai vu de plus beau depuis que je suis parti.

Pas de problème de sécurité par contre en ce qui concerne la circulation à vélo : les voitures vont vite mais font jusqu'à preuve du contraire attention aux cyclistes. Elles avertissent quand elles s'approchent, un petit signe de la main pour leur indiquer que vous avez compris, signe qu'elles vous rendent quand elles vous dépassent.

Les cyclistes croisés lèvent le pouce en signe d'admiration.

Bref, pas de sentiment négatif : la seule fois où je ne me suis pas senti en sécurité, c'est sur une aire d'autoroute où je me suis arrêté (j'avais emprunté l'autoroute sur quelques kms pour gagner du temps): je me suis retrouvé seul face à un groupe de 5 chiens errants passablement efflanqués, qui avaient probablement senti les aliments dans une sacoche.

Je suis parti fissa mais sans panique la queue entre les jambes (comme eux) sans demander mon reste.

Pour revenir à mon itinéraire, Je décide de me faire une petite étape et de m'arrêter le soir à Agrigente pour me requinquer, retaper le vélo et faire de la lessive.

Toujours un camping du même réseau, très bien.

Je revois un couple de motards suisses que j'avais vus à Scopello et des Italiens en camping-car qui l'offrent un verres de Prosecco.

Le lendemain, Agrigente obligé, visite de la Vallée des Temples. Toujours aussi somptueux et émouvant.

Départ le lendemain en poursuivant toujours la côte.

Je découvre avec plus que de la surprise des étendues de culture sous plastique sans fin allant jusqu'à la mer, et une activité de fourmilière impressionnante, avec de la circulation de tracteurs, de camions, de fourgons transportant du personnel, principalement d'origine africaine.

On voit beaucoup d'immigrés employés à des besognes certainement pas très bien payées: travaux des champs, gardiennage de troupeaux de chèvres et moutons... Ce sont les seules cyclistes que je croise le soir après leur journée de travail. D'autres marchent et très peu roulent à mobylette.

J'en verrai par la suite aux deux à demander un pécule pour le lavage des pare-brise : éternelle répétition de l'histoire des damnés de la terre.

La plasticulture se poursuit ainsi jusqu'à Gela sur plus de 100 kms et des milliers d'hectares. Saveol ne joue pas encore dans la cour des grands.

Après Gela une urbanisation du même type, avec peu de villages et toujours ces stations balnéaires fantômes qui attendent l'été et les vacanciers siciliens et Italiens.

L'exception sur cette côte sud est finalement Agrigente.

Je dors à Punta Braccetto, seul comme un grand dans un camping énorme au bord de l'eau. Le temps est toujours aussi maussade. Les routes, qui étaient un peu moins souillées avant Agrigente, sont jonchées de détritus: les gens balancent des objets de toute sorte depuis la voiture : j'ai même vu un chat recevoir une bouteille de bière devant sa maison.

Le lendemain fin de la côte sud qui s'arrête pour moi à Pozzalo et remontée sur Avola.




Le début de la pluie diluvienne
Ne nous laissons pas néanmoins abattre
Fruitiers et oliviers avant Agrigente
Agrigente Le Temple de la Concorde
Chute d'un cycliste au pied du temple
Le Temple de Junon
Pour lonesome biker
Une mer de plastique et au fond la vraie mer
Encore du plastique

Est

A Avola camping en solo une fois de plus, avec cabinet de toilette privatif, tout ça pour 9€.

Je décide de monter jusqu'à Catane, en m'arrêtant en fin de matinée à Syracuse.

La côte est complètement différente de la côte sud. Il y a de vraies villes, avec des rues, des gens qui marchent: bref tout un passé, une histoire, et pas un présent de pacotille et d'immondices. On sent la douceur de vivre, l'exaltation latine. Tout ce qui plait.

Syracuse est magnifique, tant par ses rues, son bord de mer, ses bâtiments des siècles passés et ses palais.

Je m'attarde 2 petites heures, puis rejoins Catane, où je dors dans un bungalow dans un village-vacances en dormance.

Le lendemain départ pour Aci Reale où je pose mes sacoches près d'un petit port très agréable.

Pizza du soir puis lever au petit matin (je me lève de plus en plus tôt) pour rejoindre la Gare et prendre le train pour Messine à 60 kms pour éviter un itinéraire trop fréquenté.

Syracuse la Belle
Entre Syracuse et Catane
Au fond l''Etna, en arrivant à Catane
Le petit port près duquel j'ai campé au-dessus de Catane
La côte plus escarpée au Nord de Catane
La passeggiata
Un citronnier près de la tente
L'Etna vu du train entre Aci Réale et Messine
Embarquement pour San Giovanni en Calabre
Ne nous laissons pas néanmoins zbattrey
4 commentaires

schoun29

Salut Vincent,je continue de suivre avec beaucoup de plaisir tes aventures (sympa le clin d'œil aux penn sardin)...Grace à toi,on a décidé de partir en vacances cet été dans le minervois,que tu as traversé et qu'on ne connait pas!...Tes photos et tes commentaires nous ont motivé!..Continue de nous faire voyager!...
A bientôt. Pierrick.

  • il y a 6 ans

frisa41

Bonjour Vincent. Contents de te retrouver au sortir de tes tribulations
"Bouyguesques". On avait hâte ! Magnifiques photos , récit passionnant .... Quelle aventure! Bises de la lointaine Bretagne . Kenavo ar wech all!! Annie

  • il y a 6 ans

PatouBrest

J aimerais tant voir Syracuse. Et ton récit m en donne encore plus envie.
Bisous
Patou

  • il y a 6 ans

Titine29

Coucou Vincent je suis ton voyage grâce à la magie d'Internet!
Quel périple surtout avec ce printemps mitigé un peu partout en Europe, bonne route et continue de nous faire découvrir ces contrées du Sud....
Bisous, Christine.

  • il y a 6 ans