Pendant nos jours de repos (un jour par ici, deux jours consécutifs par la), on a découvert une autre facette du Japon, celle de la campagne, et de la montagne. On a alterne entre ville et trek. On a passé plusieurs jours à Kyoto, parfois à vélo (clairement le meilleur moyen de visiter la ville), parfois à pied. On a visité des temples dans le quartier de Higashiyama. A certains, on a pu assister à des messes, des processions funéraires, et regarder des gens prier devant la tombe d'un maître religieux. On a pu profiter du calme de certains bois, accolés aux temples. Étonnant sentiment que de ressentir la sérénité d'un lieu, pourtant si près de la frénésie urbaine... Dans ce quartier, les touristes affluent, et veulent vraiment jouer leur rôle de touriste: on a croisé une centaine de jeunes femmes en yakuta (ça ressemble un peu au kimono, et ça se loue à la journee), coiffées et maquillées comme dans la tradition, mais aussi quelques messieurs! Non, ni clem ni moi n'avons cèdé aux sirènes du Dieu Tourisme. L'espace d'un instant, on s'est cru au Mont St Michel japonais! On a contourne le palais impérial, la ou l'empereur à vécu jusqu'au 19e siècle. Les jardins étaient immenses, très simples. Pas de fioriture ici. Pour la petite anecdote et conseil d'ami, ne touchez pas les murs du palais, sinon une sonnerie se déclenche et un message sonore se répète (sans parler japonais, on s'est doute que c'était pour nous demander de nous eloigner...). Clément en sait quelque chose...ça fait deux fois qu'il déclenche une alarme durant ce voyage. On a arpenté les rues étroites des quartiers Gion et Pontocho, tous deux réputés pour y héberger les geishas. On a d'abord aperçu une maikko, une apprentie geisha. Impossible de se tromper avec sa tenue, sa coiffe et son rouge à lèvres! On a vu beaucoup de monuments de l'extérieur uniquement (fermeture à 17h...), tels que le château Nijo, le temple Ryokoku... ça n'en reste pas moins très beau et imposant. On a visité le musée international du manga. Sans être de très grands fans, on a beaucoup apprecie: on a découvert l'histoire du manga, et son rayonnement dans le monde. Petit plus: on peut emprunter des manga (en japonais bien sûr, mais heureusement aussi en anglais, français, allemand, italien...) et aller les lire sur le pelouse du musée. Et c'est clairement le rdv des fans du monde entier. A Kyoto, on a croisé plusieurs fois des galeries-centre commercial. Imaginez une rue, abritée par un auvent tout du long, et avec pleins de magasins et restaurants à la suite (et parfois des temples!). On a pu ainsi voir les spécialités culinaires du coin, comme les sucettes de pieuvre! Les enseignes de magasin sont assez souvent en français ou en anglais, mais la syntaxe n'est pas toujours au rdv (ni le sens...)! Les magasins ici sont comme à Tokyo; immenses. Chaque etage concerne un secteur. Bon, nous, on a tendance a rester a l'etage des jouets (enfants des annees 90 oblige...), et admirer les jouets d'aujourd'hui et ceux d'hier (Mario Bros, Dragon Ball, Sailor Moon...). On a aussi passé une demi heure dans l'un d'eux sur un siège massant... Ah ça c'était pas désagréable! On a voulu tester Kyoto de nuit, mais on a été un peu déçus. Beaucoup de bars imposent une taxe de couvert, et l'ambiance n'y est pas. En somme, on a beaucoup aimé Kyoto pour son côté traditionnel, son calme (vous pouvez être au milieu de la ville, à deux rues d'une grande artère, et vous croire seul - pas un bruit), sa verdure.
En vélo ou en scooter, on est alles plusieurs fois à Takashiwa, ville la plus proche de chez nous. On y a surtout fait des courses alimentaires, acheté quelques babioles et essaye les pachinko slot (aucun intérêt pour nous...). Le soir, on enfourchait souvent le vélo, voir les alentours.
On a aussi fait de la randonnée. Ça n'a pas été facile de prévoir notre trek, puisqu'il nous fallait deux jours de repos consécutifs (ca, c'etait pas trop dur à obtenir, Mark à été souple) et surtout de beau temps! On s'est vite rendus compte que le dieu de la météo nippone ne nous aidait pas: beau temps uniquement les jours de boulot....
Deux journées de libre les 23 et 24 septembre, enfin! On a préparé un itinéraire avec sac à dos, en autonomie complète. Mais il pleuvait déjà tôt le matin, et les montagnes qu'on est sensé atteindre sont sous les nuages. On est quand même partis, et on a découvert une autre façon de marcher. Ici le chemin est plus une piste qu'autre chose, avec quelques banderoles en guise de balise. Il crapahutait dur, longeant une rivière torrentielle, qu'on a du traverser plusieurs fois. On a souvent du utiliser les cordes placées en route et s'aider de nos bras. Nouveauté pour nous : on a marché avec nos parapluies... la terre était boueuse, les pierres glissaient, et on s'orientait avec la boussole. On a décidé, un peu à contre coeur quand même, de raccourcir le trip et de rentrer le jour même. Tant pis, le camping en montagne japonaise, tant pis la nourriture pour deux jours portée inutilement, tant pis aussi la vue sur le lac et les alentours : on n'y voyait rien à 10 mètres.... Il faut savoir abandonner parfois, la montagne peut être cruelle... Après 6h de marche sous la pluie, on est tombé sur le téléphérique du coin, avec restaurant, musique, thé à volonté et gratuit, et plein de gens... alors qu'on avait pas croisé âme qui vive depuis le matin...
On est redescendu par le téléphérique et on a remarche une heure jusqu'au cottage. Y aura t il une prochaine fois? Pas si sûr...
Après ce bel échec, on a réitéré pour des plus petites randonnées.
La seconde suivait une rivière jusqu'a tomber sur une cascade equippee pour du rafting. Impossible et trop dangereux pour nous de la remonter sans l'équipement, on a donc rebrousse chemin. Plus loin, en prenant un autre chemin, on a pu voir une forêt d'érables japonais rougir. Tout un symbole.
Au retour, on a traversé une forêt de bambous. Un must see au Japon!
La dernière, on l'a faite la veille de notre départ. Ce jour la, on devait preparer nos sacs, nettoyer le cottage, envoyer un colis plein de cadeaux direction la France, verifier comment aller a l'aeroport d'Osaka, ou dormir a Hong Kong. Face à cette journée chargée, on a naturellement décidé d'aller randonner quelques heures dans la montagne, une dernière fois. On est partis leger: un peu d'eau et un paquet de gâteaux. Partis à 8h du matin, on est rentrés à 14h30, affamés et assoiffés: disons qu'on s'est perdus dans la montagne...
Le soir, on était sensé manger avec toute la famille, mais Kana avait accouché dans la nuit d'un petit Leo, donc le repas s'est fait sans elle et en quatrième vitesse. C'est comme ça que se font les adieux au Japon!
Pour les courses, pour se promener, pour aller plus loin, le scooter à ete idéal.
Le lendemain, Mark nous a emmenés jusqu'à Katata, ou on a pris le train pour Kyoto, puis pour l'aéroport d'Osaka, et où se trouve sa famille, à l'hôpital. Son cottage est prêt grâce à nos soins à recevoir le jour suivant ses parents venus d'Angleterre. De vrais au revoir cette fois, Mark semblait ému à notre départ, et ça nous a tous les deux surpris. Embarquement sans encombre, on a décollé avec 2 yen dans la poché, soit 1,5 cent d'euro.
On ecrit ce chapitre apres avoir quitte ce pays il y a 15 jours, et ce pays nous manque deja. On sait qu'on y retournera, surement en velo; avec les nôtres bien sûr!
C'est étonnant de découvrir que chaque milieu à ses propres codes et que personne ne peut y deroger: un code pour les moines, un autre pour les geishas, un pour les yakusas, un pour les salarymen...).
Enfin, le jardin japonais, si apprécié et reconnu en Europe, est en fait un exutoire personnel et individuel. On le fait pour soi, et pas pour le partager. Les Japonais, à ce titre, ne s'invitent pas les uns chez les autres, ou du moins très rarement.
On quitte le Japon avec une image d'un pays très respectueux des autres, très calme, propre, sécurisant, et surtout très dépaysant. Un regal!