Nous quittons finalement l'union européenne et entrons en Turquie, un pays que nous aimons particulièrement et où nous nous sommes déjà rendus trois fois. A la frontière des formalités nous attendent: il nous faut souscrire une assurance pour le fourgon, et une nouvelle carte sim. C est assez rapide pour nous, contrairement aux camions de transport internationaux qui doivent attendre de longues heures.
Nous faisons route vers Istanbul. Olivier a repéré un site pour stationner le fourgon, et pour être certains d y avoir de la place on préfère y arriver en matinée. Nous bivouquons à une heure d Istanbul et trouvons facilement un spot au bord de la mer, dans une petite station balnéaire .paisible. A chaque nouveau pays, une petite appréhension pour les bivouacs, mais nous restons discrets, et ne genons personne.
Le lendemain nous avalons les derniers kilomètres avant de plonger dans la circulation stanbouliotte. Elle est évidemment très dense, mais nous n avons aucun embouteillage et pour notre plus grand plaisir nous trouvons une place au car park. On y croise pleins de voyageurs et l ambiance est plutôt sympa. Nous passons trois jours à sillonner Istanbul en long et en large. Chaque quartier bouillonne de vie, les étals des marchands dans les bazars sont pris d assaut et l'activité est intense. A part dans le grand bazaar où l on croise nombreux touristes, le reste des marchés est surtout fréquenté par des turcs. A Sultanamet la densité de touristes est plus importante, mais le site est vraiment magnifique. Pour Aya Sofia, redevenue u.e mosquée, je dois porter un voile.
Au coucher du soleil on contemple le Bosphore en écoutant le chant des muezzin. Des hommes bravent l interdit de baignade et plongent, nagent puis se laissent emporter par le courant pour revenir plus loin sur la digue. Ensuite c'est pique nique entre amis ( masculins) dans les rochers. Cette ville est un enchantement pour tous les sens, et on ne s en lasse pas. Nous apprécions aussi sa gastronomie: côte sucré les Turkish delights, baklavas et autres loukoums, et côté salé toutes les déclinaisons de grillades, kebabs, köfte, accompagnés de salades, mezze et de pain plats... Eva fête comme il se doit ses 9 ans dans cette ville extraordinaire.
Après Istanbul nous prenons la direction du centre de la Turquie, vers la Cappadoce. La route est assez longue et nous prenons notre temps, profitons de quelques jolis bivouacs en montagne en bord de rivière ou au lac salé de Tuz Golu.
Nous entrons en Cappadoce par la vallée d Ilhara. Nous bivouquons à l'ombre près de la rivière, et allons visité le site. Dans cette vallée ont été construites à l époque byzantine des églises troglodytes. Le site est bucolique avec la rivière au fond de la vallée. Elle est encaissée et cernée de hautes falaises. Nous suivons un sentier le long de la rivière et sur les hauteurs nous pouvons visiter plusieurs églises, creusées dans la roche, dont certaines conservent encore de belles fresques orthodoxes. C est émouvant et impressionnant.
En fin de journée nous nous posons dans un petit restaurant proposant de déguster le repas sur des petits pontons aménagés au dessus de la rivière. Fraîcheur garantie après la balade aux heures chaudes!
Toujours dans la vallée d Ihlara le lendemain nous visitons le site du mo nastere de Selime, où nous voyons les paysages plus caractéristiques de Cappadoce avec ses formations en cheminées qui surgissent sur les pentes des collines. La végétation est rare et rase, le paysage est minéral, infinies variations d ocres.
Le soir nous trouvons une magnifique petite eglise de style géorgien, au milieu des champs de blé et de prairies. Idéal pour un bivouac!
Nous entrons au cœur de la Cappadoce et nous installons au camping à Goreme pour explorer sa vallée. Il fait très chaud mais nous sommes sur les hauteurs et avons de l air. Nous partons très tôt le matin sillonner ces paysages lunaires, sableux, ocres et roses. On s approche à vélo puis quand ce n'est plus praticable nous finissons à pied. C est la meilleure heure pour visiter mais nous croisons assez peu de monde sur les sentiers et allons explorer les grottes et les églises byzantines, toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Les enfants ont l impression d être des aventuriers comme Indiana Jones.
Nous quittons Goreme et sa poussière. La Cappadoce regorge de sites intéressant à visiter,, et malgré sa réputation de région touristique nous n y croisons plus personne quasiment. En fait tous les tours opérateur sont aux alentours de Goreme.
Parmi les belles surprises le monastere de Kishlik, lui aussi amenage dans des cheminées creusées. Mais l atmosphère qui se dégage du site est paisible. La proximité d une rivière permet à la femme du gardien de faire pousser son potager autour des cheminées rocheuses, ce qui donne une idée plus précie de la vie des moines au 11eme siècle! En sortant les carnets à dessin, un groupe de femme intrigué vient à notre rencontre. Tant pis pour le dessin, il sera terminé plus tard, et place à une discussion avec trois mots de turc, un peu d anglais et des grands sourires!
Dans la vllee de Solangi, la sérénité des lieux nous fait nous attarder une journée. Balades à la découverte des églises troglodytes, session dessin, puis bivouac près d une rivière. Assurément le programme que l on adore en Cappadoce !
Nous prenons ensuite la direction du sud, vers les montagnes de l Aladaglar. Olivier prépare une course et a besoin de sessions longues en montagne. Il a repéré un plan bivouac sur l application " Park for night". C est un point d eau et sanitaires dans la montagne, accessible par une piste où il est précisé ne pas avoir besoin de 4×4.
Dans le camion, les derniers kilomètres avant le plan bivouac sont tendus. La route est une piste dont nous ignorons la longueur, avec des passages un peu raides, et un apic sur le côté. On serre les fesses dans les virages, et quand nous apercevons le campement on est TRES soulagés !Nous sommes à 2000 mètres d altitude et il fait très frais. Ça fait du bien de sortir les polaires et les pantalons. On fait une très belle randonnée, et Olivier le lendemain demain avale le sommet à 3700 metres. De notre côté on a préféré passer la journée au bivouac, qui est passée très vite. Les enfants se sont faits des amis turcs. On a reçu la visite du gardien qui vient une fois par jour recuperer les 5 euros demandés pour le bivouac. Nous ne l avons pas vu le premier jour car nous étions en randonnée. Il sort de sa vieilles renault 9 un peu éméché, clope au bec, mais pas méchant. Plus tard il s est installé sous notre store quelques minutes, a fait quelques commentaires en turc et m a conseillé de mettre de la crème solaire. Quand il est reparti, il avait pris le temps de nettoyer sa voiture mais pas les sanitaires....