18 juillet, après les montagnes de l’Aladaglar nous amorçons nôtre retour, direction l’Ouest. L’idée c’est de rester au maximum dans les montagnes afin de bénéficier de températures supportables.
1ere étape au monastère d’Alahan, qui date du 3ème siècle, perché au dessus de la vallée. Le site est classé à l’Unesco, l’entrée est gratuite, il n’y a personne à part les locaux qui viennent contempler le coucher de soleil… On est trop loin des circuits touristiques.
On roule donc vers l’Ouest à travers les montagnes escarpées. Et rebelote le signal “problème de plaquettes de frein “ clignote encore sur le tableau de bord… On avait déjà changé 2 plaquettes à Ankara 15 jours avant. On se rend donc à Alanya au bord de la mer, grande ville touristique, pour trouver un garage. Le garage Fiat est débordé et n’a pas les pièces… “Vous pouvez m’indiquer une adresse ?” (tout ça en turc, merci Google Translate !). Je me retrouve à 15 bornes du centre ville, dans une zone avec plein de petits garages dont certains ont une forge ! Évidemment personne ne parle anglais mais je finis par trouver mon sauveur qui me répare tout ça.
20 juillet on reprend la route. On longe la mer sur près de 100 km. Une 4 voies bordée de Resorts en tout genre… hallucinant. Il fait une chaleur étouffante. On pose le camion à Side pour voir la cité antique au bord de la mer. Le thermomètre du camion, garé en plein cagnard, indique 48 degrés… Visite du site assez rapide, vu les conditions mais ça valait le coup.
On remonte ensuite illico vers les montagnes, direction le lac de Beyeshir. Bivouac au milieu de nul part sur un plateau en haut d’un col, où un berger intrigué vient nous saluer.
Beyeshir et son magnifique lac turquoise, sa mosquée en bois, la plus vaste du monde Islamique, son centre historique resté dans son jus et qui nous évoque fortement l’Ouzbekistan. Et là encore on est les seuls…! Tant mieux d’ailleurs.
On tombe par hasard sur une affichette dans un parc qui annonce un festival 2 jours plus tard. On reste donc au bord du lac avant de prendre la direction du fameux festival situé à priori dans un village de montagnes à 30 km.
Arrivés là bas aucune trace de festival… personne dans l’unique rue à part 3 personnes âgées… et oui il y a bien un festival, à 5 km dans la montagne. Le papi arrête une voiture, une belle R12, la voiture préférée des turcs ! Et nous voilà à la suivre sur une piste poussiéreuse. On arrive sur un grand plateau en altitude, pleins de tentes et de véhicules, C’est bon on y est. Chacun se met où il veut, les gens sont en famille, entre amis, on fait un feu, on met la musique à fond et on danse. Un joyeux bordel.
Le soir un joueur de Saz accompagné d’un synté monte sur la scène. Il commence à jouer et on observe assez rapidement des hommes monter sur la scène pour lui parler à l’oreille, il fait alors une annonce tonitruante tout en continuant à jouer et un groupe d’hommes viennent danser devant la scène en lançant des billets à la volée.
Le lendemain matin procession de musiciens, de chameaux ; discours, jeux, concerts…. On comprend qu’à la base il s’agit de la fête des nomades qui se retrouvaient selon les transhumances l’été. Le public vient de cette tradition en plus de quelques initiés.
Le soir on m’invite à danser, puis le lendemain au petit déjeuner plantureux. Quelques morceaux bretons joués à la guitare en remerciement, Le lendemain nos voisins dansent en jouant des cuillères comme des castagnettes (cf vidéo). De belles expérience de partage ce festival!
Le 24 juillet on quitte notre festival pour grimper plus haut dans les montagnes. On a repéré un campement dans un parc national. On s’y installe tranquillement, mais on est expulsé en début de soirée par les gardes forestiers: effectivement c’est bien un campement mais le bivouac est actuellement interdit pour éviter les feux de forêt… Il est tard, on a fait 5 km de piste un peu limite. Bref on est vert, ils auraient pu prévenir avant !
Et c’est là que ma gastro qui va durer 2 jours commence. En soit c’est déjà pas marrant, mais à 5 dans un camion ça l’est encore moins !
Direction le lac de Salda, petite perle turquoise bordée de sable blanc. Après s’être embourbés et tirés d’affaire non sans mal on trouve une plage avec une gargote où on passe 2 jours tranquilles.
Place ensuite aux visites touristiques: Pamukkale avec ses vasques naturelles en travertin d’un blanc éclatant et sa cité antique de Hierapolis.
Puis Ephèse, une splendeur. Il faut braver la foule de touristes, l’été n’est pas la saison idéale, mais c’est magnifique. En revanche les prix ont été multipliés par 4 en l’espace de 2 ans ! 15 euros par personnes pour Ephèse, y compris les enfants. Et c’est le même prix pour les turcs qui pour la plupart ne peuvent donc pas visiter le patrimoine de leur pays et encore moins y amener leurs enfants.
On termine notre périple par un week-end au bord d’un lac de montagne dans un petit camping où il n’y a que des gens du coin qui se retrouvent en famille autour du barbecue. Sortie trail en montagne pour moi, dessins et pêche pour les autres.
2 août on passe le détroit des Dardanelles sur un bac à Çanakkale puis on remonte la Thrace vers Edirne pour passer la frontière Bulgare. Fini la Turquie, bonjour la Bulgarie !