Lundi 23 mai nous reprenons donc la route plein Est vers la Bosnie : 3 passages de frontière en une journée ! Pour midi on est à la frontière Slovène, qui se passe facile comme un péage d’autoroute. Pause pic nic dans les collines puis passage de la frontière croate en début d’après-midi, sans attente également. On traverse l’arrière pays croate par une petite route qui serpente dans des paysages vallonnés bucoliques pour arriver en toute fin d’après-midi à la frontière bosniaque. On a en tête notre passage de frontière en 2006 lors de notre tour du monde à vélo, avec des douaniers pas sympa qui nous avaient fait poireauter sous une pluie froide… en tête également les files de camions de plusieurs kilomètres à certains postes frontières d’Europe de l’Est (entre la Serbie et la Bulgarie notamment). Mais non, aucun problème cette fois ci ! Pas d’attente, un sourire du douanier, un coup de tampon sur le passeport et nous voici en Bosnie!
on fait quelques km pour rejoindre Bihac, petite ville du nord. Plan bivouac Park4night au stade de la ville. Partie de foot avec Youenn à côté des gamins de l’école de foot qui s’entraînent et de quelques joggers et promeneurs.
Chant du muezzin le soir, on est en Orient.
Le lendemain 24 mai on se promène dans Bihac, petite ville ramassée autour de la Una, superbe rivière large et claire.
On suit ensuite la Una pour rentrer dans le parc national du même nom. Nature intacte, magnifique. On se pause à midi aux chutes d’eau de Strbacki Buk, puis on continue la remontée de la Una jusqu’à Martin Brod où on trouve un super bivouac pour le soir.
Mercredi 25 mai, traversée de la Bosnie centrale jusqu’à un spot entre Jajce et Donji Vakuf (il va vous falloir une carte…😉).
La route traverse un paysage superbe et sauvage de moyenne montagne à l’habitat rare et disparate. Juste avant Drvar on passe devant un monument hommage aux Serbes. On passe à priori en République Serbe de Bosnie. La Bosnie doit être un des pays au monde le plus compliqué sur le plan géopolitique… pour faire simple il y’a des zones serbes (orthodoxes), discontinues, qui forme la République Serve de Bosnie, et la fédération croato-bosniaque avec des Croates (catholiques) et des Bosniaques (musulmans). Tout le monde s’est fait la guerre de 92 à 95.
Des que l’on passe en zone serbe on voit des drapeaux serbes, en zone croate (comme à Mostar) des drapeaux croates. Par contre en zone bosniaque, où bosno-musulmane c’est la même chose, on voit le drapeau officiel de la Bosnie- Herzégovine… Là l’identité ce sont les mosquées, le voile pour les femmes (pas toutes) ; et ce qui est frappant le drapeau turc très présent, la Turquie comme nation sœur coopérante. Il y a également une ambassade d’Arabie Saoudite à Mostar.
On s’arrête donc à Drvar pour acheter à manger, gros bourg entouré de collines, qui ne s’est pas encore tout à fait relevé de la guerre avec pas mal de bâtiments détruits ou à l’abandon. On remarque un attroupement avec des drapeaux à priori serbe: une manif nationaliste? Non en fait c’est le drapeau de l’ex Yougoslavie pour une célébration de “la lutte des forces anti faschistes durant la seconde guerre mondiale”. Des discours, des enfants costumés, et quelques nostalgiques de Tito.
on reprend la route qui se transforme en piste sur une sur quarantaine de km, avec quelques nids de poule, dans un paysage de plateau qui évoque un peu l’Aubrac et le Larzac. On est tout seul, et c’est génial.
Visite de Jajce l’après-midi, belle petite ville avec sa forteresse et ses mosquées, comme souvent en Bosnie au bord de sa rivière et entourée de montagne. Bivouac le soir au bord de la rivière, dans un Auto Kamp que l’on trouve fréquemment ici: un champs plat au bord de la rivière avec un point d’eau et des toilettes, 10 euros la nuit.
Jeudi 26 mai: on visite Travnik, toujours en Bosnie centrale. Une ville importante pour les musulmans, il y a une medersa, ville citée dans l’’Usage du monde” de Bouvier comme une porte de l’Orient. La rivière, les montagnes, la forteresse, les mosquées… oui mais on ne s’en lasse pas !
Arrivée le soir à Sarajevo. Un mythe quand même, surtout quand on a suivi la guerre quand on était lycéen et qu’on a lu Jean Hazfeld… On a mis le GPS pour le camping située tout en haut d’une colline et c’est lune grosse galère avec des rue étroites faites pour une seule voiture et un pourcentage de dingue genre 20%….! On y arrive quand même, et on découvre la ville du haut d’une colline.
27 mai, journée à Sarajevo. On passe d’abord devant le tombeau des 7 saints qui présente une tradition assez originale. Je vous met le lien du Petit Futé pour les curieux: https://www.petitfute.com/v45952-sarajevo/c1173-visites-points-d-interet/c925-edifice-religieux/c930-sanctuaire-lieu-de-pelerinage/160855-tombeau-des-sept-freres-turbe-sedam-brace.html
Le centre historique, autour de la place Baščaršija, est très beau. Architecture ottomane, boutique de baklavas et de loukoums (excellents !), et à 100 mètres une des plus anciennes églises orthodoxes avec un musée qui présente quelques icônes.
On fait route vers le musée historique de Bosnie qui malheureusement est dans un état pathétique… On nous a fait rentrer gratuitement car ils n’avaient pas de monnaie, on est sortie au bout de 5 minutes car il n ‘y avait pas grand chose à voir… Apparemment les musées nationaux manquent cruellement de subventions, plusieurs sont même fermés depuis des années.
On parcourt la Sniper Alley en expliquant aux enfants ce qu’il en était du temps du siège de Sarajevo, on leur montre quelques vidéos d’archives (YouTube) et on reconnaît les lieux exacts où ça a été filmé.
On visite également un musée, privé celui là et très bien fait, sur le massacre de Srebrenica. On ne peux pas voyager à Sarajevo sans penser à la guerre. Ça nous évoque Phnom Penh quand on avait visité S21.
Mais bien sûr ça ne résume pas à ça, et les rues et bars sont bien animés ce vendredi soir !
28 mai, route (encore) magnifique pour aller à Mostar voir le fameux pont. Il est superbe, élégant au dessus la Neretva verte et glacée. Mais c’est aussi LA ville touristique de Bosnie, étape indispensable des touristes qui visitent Dubrovnik et la Croatie… Tant pis c’est très beau, et puis on ne s’attarde pas.
Demain direction le Monténégro…