C'est un long, un très long voyage qui nous attend aujourd'hui. Après avoir dit "au revoir" à nos collocs de 4 nuits, nous prenons la direction de l'aéroport, pour ce qui constitue l'un des derniers vols avant bien longtemps.
Aujourd'hui, nous embarquons pour l'un des plus longs vols que nous ayons eu à faire, puisqu'il rejoint Sydney à Santiago du Chili. En plus des 12 heures de voyage prévues au compteur, c'est également 12 heures de décalage horaire que nous allons prendre dans la figure. Avec une particularité non-négligeable, puisque nous retournons dans le passé ("Nom de Zeus !").
Le décollage de l'avion est effectivement prévu le 18 mai à 12h35, avec une arrivée ce même jour à... 11h20 ! Un jonglage entre les fuseaux horaires qui est assez marrant et assez déroutant aussi.
Bon, bien évidemment, on ne fermera pas les yeux, et passerons même 11h sur 12 de voyage à regarder les films proposés par notre super compagnie aérienne (Ah Qantas...douze heure à faire passer, faut bien s'occuper !).
A l'arrivée, nous sommes pas tant fatigués, et même plutôt en forme au moment de rejoindre notre location Airbnb. Les choses se compliqueront puisque, faute d'avoir payé leurs factures, nous n'avons pas le droit à l'électricité dans l'appartement avant 19h...
Qu'à cela ne tienne, nous préférons dormir une bonne nuit de sommeil : de 17h à 6h30 du matin !
Réveil fort matinal donc pour un samedi, mais le décalage horaire nous dérègle les pendules, et aucun moyen de fermer les yeux passés 6h.
On se réveille donc tranquillement et prenons un peu le temps de ne rien faire pour la matinée. Il faut dire que nous emmgasinons des forces pour ce qui constituera notre première activité touristique à Santiago, et pas n'importe laquelle : la visite du Museo de la Memoria y de los Derechos Humanos (Musée de la mémoire et des droits humains). Bon, on aurait pu choisir plus soft comme démarrage, mais comme il se visite sur une après-midi, on se dit que c'est pas mal, et que ça nous permettra surtout de nous mettre dans le bain de l'Histoire contemporaine chilienne.
Et autant vous le dire tout de suite : on ne sera pas déçus. Le musée retrace la période de la dictature du général Augusto Pinochet, du 11 septembre 1973 - jour du putsch militaire - à l'année 1990. Nous en apprenons énormément sur le contexte politico-économique du moment, et comment le gouvernement de Salvador Allende, démocratiquement élu en 1970, a été renversé par le pouvoir militaire, avec le soutien appuyé des Etats-Unis. Et comment aussi, les années qui ont suivi ont constitué l'une des plus grandes purges politiques d'Amérique du Sud : emprisonnement, torture, meurtres ou "disparitions" d'opposants politiques, interdiction des partis et des revues de gauche, sans parler des très nombreux exilés... Enfin, comment un groupe d'économiste chilien a été propulsé à la direction du pays (les Chicago boys), eux-même sous influence ultra-libérale américaine, afin de mener la politique économique du pays : privatisation de tout un pan de l'économique chilienne, saignées dans les budgets sociaux... Les conséquences de ces politiques se font d'ailleurs beaucoup ressentir à l'heure actuel, avec des prix très élevés (25€ de courses pour nos 2 premiers repas ici), et surtout une polarisation très marquée de la société chilienne.
Bref, c'en est fini pour la minute historique ! Nous ressortons après 2h30 de visite, fatigués physiquement et moralement par notre visite (les récits de torture sont particulièrement difficiles à entendre), et rentrons directement à notre Airbnb. Ce soir, on se couche beaucoup plus tard : 21 heures ! Halte aux cadences infernales comme diraient certains !
Nous ressortons pour une journée de découverte de la capitale chilienne. Cette fois-ci, on se remet un peu mieux du décalage horaire, ce qui nous motive pour arpenter les rues de Santiago.
On prend donc la direction du centre, entre le quartier de Bellas Artes et de la Plaza de Armas. Les rues sont belles, mais étonnamment peu fréquentées pour un dimanche. On a même du mal à trouver un endroit pour manger ! On se balade dans les quelques parcs, on s'offre une glace dans l'une de institutions de la ville (classé parmi les 25 meilleurs glaciers, s'il vous plaît !). Et on se débrouille pour être à 15h pétantes devant le Musée d'art contemporain.
C'est à cette heure-ci que l'on a rendez-vous pour un free walking tour, une marche touristique de 3 petites heures dans la capitale. Notre guide nous en explique beaucoup sur la ville, certains bâtiments et anecdotes locales. Nous faisons une halte très intéressante devant le Palacio de la Moneda, le palais gouvernemental bombardé par l'armée le 11 septembre 73, et dans lequel Salvador Allende s'est suicidé. Le guide est très pédagogue et nous permet de comprendre comment le pays, à l'époque, a pu en arriver là (pas vilain, il permet aussi à une femme du groupe de s'enquérir de sa situation maritale lol). Nous faisons un dernier arrêt devant le GAM, le centre culturel de Santiago, et l'on apprend que la ville est foisonnante d'esprit culturel, que ce soit en terme de graph (nombreuses sont les fresques murales), de danse ou de théâtre.
Le soir, on va se boire quelques bières avec une copine lyonnaise, tant et si bien qu'on passe le lundi à ne rien faire. La faute au décalage horaire, bien évidemment !