C'est avec un petit pincement au coeur que nous quittons la vallée d'Elqui. Entre la ville très sympa et très calme de Vicuna, notre auberge tout aussi cool, et les quelques personnes rencontrées sur place, on s'y est très vite bien senti !
Mais bon, on ne quitte pas l'endroit pour rien, puisque l'on rejoint l’extrême Nord chilien,. Et pour cause : une fois ralliée la gare de bus de La Serena (de nouveau), c'est un trajet de 22 heures qui nous attend, pour une distance de 1561 kilomètres !! En ligne de mire, la ville d'Arica, porte d'entrée pour des excursions bien sympa dans le Nord du pays. Cette fois-ci, on fait moins les malins, et quand le bus arrive avec une heure de retard, on commence à dépérir.
Heureusement, le trajet se passe sans encombre, et les chauffeurs ont même tendance à bombarder sur la route. On en n'est pas mécontents ! A 4 heures du matin,on fait une halte dans la ville de Copiapo. C'est aux abords de cette ville qu'en 2010, 33 mineurs chiliens sont restés coincés pendant 69 jours sous terre suite à l'effondrement de leur mine. Rapport de cause à effet ou pas, on s'est fait voler notre goûter une fois remontés dans le bus (marrant de se dire que cette phrase peut être écrite par un adulte de 26 ans...). Nous empruntons également une portion de la mythique route panaméricaine, longue de 25 750 km, et qui rallie l'Alaska à l'Argentine en passant (entre autre) par le Chili !
Au final, la nuit se passe sans encombre, et nous arrivons à Arica à 14h, heure d'arrivée initialement prévue. Comme on n'est pas complètement morts, nous mettons à profit notre après-midi du mercredi pour faire un tour des agences de location de voiture et finaliser les derniers préparatifs de notre roadtrip prévu pour fin de semaine. Petit rappel, pour ceux qui ne suivent pas : à la base, nous avions demandé un devis à une agence de voyage, qui nous proposait un tarif à 495€/personne (sic).
Au final, l'affaire sera directement conclu avec Europcar Arica, qui nous propose un pickup 4x2 (comme un 4x4, mais x2) pour 230€ pour 3 jours... Et ça, à ce prix là...
Journée préparation. On se met en ordre de bataille pour les 3 prochains jours : 1 jean pour Pierre, 2 t-shirts type Damar pour chacun de nous. On confirme aussi la location du bolide auprès de l'agence Europcar. Enfin, on achète également les billets de bus qui nous emmèneront à San Pedro de Atacama lundi soir...
Bref, journée organisation donc, pendant laquelle on profite du wifi de l'hôtel (qui bombarde comme jamais) pour s'occuper des prochaines échéances : les excursions dans les environs d'Atacama, les réservations d'auberges, ainsi que le passage de frontière entre Chili et Bolivie, prévu pour fin de semaine prochaine. That's all, folks !
C'est le grand départ ! Après avoir effectué le check-out à notre hôtel, nous nous dirigeons vers Europcar, pour récupérer notre auto. Manque de pot, plus de 4x2 dispo. On se retrouve donc avec un super 4x4 Nissan tout équipé ! Le gros pickup nous attend sagement sur le parking, tout beau tout propre (propreté qui ne dépassera pas la demi-journée, bien évidemment).
Une fois les formalités administratives et commissions effectuées, nous mettons les gaz plein Est, en direction de la ville de Putre, située à 140 kilomètres de là et à 2600m d'altitude. La route est magnifique : nous conduisons à travers de magnifiques quebradas, ces vallées étroites entre 2 collines. Les couleurs alternent entre le vert des champs, le jaune et l'ocre des collines. C'est magnifique ! Nous profitons de la route pour nous arrêter à quelques endroits "clés" : le (très) petit village de Poconchile, un point de vue plutôt sympa sur une autre vallée.
La pause déjeuner s'effectue dans le village de Socorama, qui est absolument vide, ce qui lui donne un certain charme. Le pique-nique nous permet aussi de nous acclimater à l'altitude, même si pour l'instant, tout roule (HAHA, c'est le cas de le dire !). On s'arrête une dernière fois sur un point de vue sur la ville de Putre, notre port d'accroche. Là, on profite clairement du paysage : fin d'après-midi, collines montagnes qui surplombent la ville, calme plat (ah oui, les routes sont vides au fait !). On est vraiment pas mal.
Nous prenons possession de notre auberge de jeunesse, plutôt bien bien, Pas grand chose à faire dans Putre le soir, on y fait très vite le tour mine de rien. La tenante de notre auberge nous propose pour le lendemain une infusion de feuille de coca, que nous acceptons volontiers. On essaye de pas prendre l'altitude à la légère, pour l'instant, ça a plutôt bien marché !
La journée commence sous les meilleurs hospices. Tout d'abord, comme la veille, il fait un temps superbe. On prend ensuite une auto-stoppeuse bolivienne en voiture, pour quelques minutes, qui nous remercie chaleureusement. Pour être honnête, dans cette région très proche de la Bolivie (nous sommes à une soixantaine de kilomètres de la frontière), dur dur de distinguer chiliens de leurs voisins, tant le style est le même. Mêmes peaux très mates, mêmes tenues "traditionnelles" boliviennes, ... Nous avons déjà un aperçu de ce qui nous attend dans 10 jours...
La route continue. C'est sinueux, on s'arrête 1 ou 2 fois pour s'habituer à l'altitude (petit mal de crâne persistant), avant d'emprunter un long chemin de terre sur 90 kilomètres, afin de rejoindre le salar de Surire ! Bon, là, on avance plus lentement, car on pénètre dans le Parque nacional de las Vicunas (parc national des vigognes), et que ces animaux de la famille des lamas sont de partout !! Du coup, Pierre a le réflexe de s'arrêter à chaque fois qu'on les croise. Pas facile de prendre une vraie belle photo, c'est qu'elles sont farouches ces bêtes, et donc on a du mal à les approcher. Nous nous consolons avec les lamas et alpagas, qui eux aussi sont nombreux, et qui se laissent un peu plus approcher. Chaque animal croisé constitue un vrai moment d'enchantement : nous sommes au fin-fond du Chili, dans une région vide de vie, et dans l'habitat naturel de ces bêtes... C'est ravissant !
Nous arrivons enfin au salar de Surire. lac salé formé à 4 300m d'altitude, et de 175km² de superficie. L'endroit est beau et, combiné au bleu du ciel, ça donne vraiment un spectacle très particulier. On s'offre un petit pique-nique devant le salar, à admirer les flamands roses qui déjeuner devant nous. L'instant est vraiment sympa. Le temps de faire le tour du salar, et on rentre déjà au bercail. Faut dire qu'il est déjà 15h, et qu'il nous faut rentrer.
Au retour, même enchantement que l'aller devant les vigognes, lamas et alpagas. On fait les aventuriers en traversant un ruisseau avec notre super pickup (des français rencontrés à l'auberge s'y sont embourbés la veille avec une voiture "classique", on n'est pas mécontents d'avoir notre 4x4). Et nous redescendons donc de l'altiplano, cette région dans laquelle se situe le salar - et qui est le plus haut plateau habité du monde après le Tibet -, pour atteindre Putre, qui est elle située dans une zone appelée la pré-cordillère. Pas de vieux os pour nous le soir : l'altitude, ça fatigue pas mal !!
On prend les mêmes, et on recommence ! Nous allons encore plus en altitude, puisque nous souhaitons aller jeter un coup d'oeil au lac Chungara (4 500m) lui-même surplombé par le volcan Parinacota, qui culmine tout de même à 6 348 mètres d'altitude. Il vous faut préciser que les cordillère des Andes comporte pas moins de 19 sommets à plus de 6000m... On fait figure de parent pauvre nous avec nos "petites" Alpes.
Bon, la journée se transformera rapidement en grosse défaite : la route qui longe le lac fait l'objet de gros travaux, et n'est donc pas asphaltée. On se retrouve à dépasser des camions en se prenant de grosses volutes de poussière, sans même la possibilité de s'arrêter prendre quelques photos. Du coup, une fois arrivés à la frontière bolivienne, on rebrousse chemin, bien saoulés par cette mauvaise surprise.
Sur le retour, on fait un dernier arrêt dans le village de Parinacota. C'est un tout petit hameau, dont on n'arrivera pas à deviner s'il comporte des habitants. Sentiments assez bizarre de trouver des petites maisons en pierres aussi loin de tout. Nous sautons une dernière fois dans le Nissan pour rentrer, mais à Arica cette fois. La route est toujours aussi sympa, et il faut être attentif histoire de se concentrer sur la voie et non sur le paysage.
Fin de ces 3 jours de roadtrip, dont on sort bien satisfaits ! On ne compte plus les "waouh" lâchés à regarder autour de nous. Histoire de finir le week-end sur une tout aussi bonne note, on fignole notre itinéraire en Bolivie et au Pérou, nos 2 prochains pays. Ça donne l'eau à la bouche !
Le lundi, nous rendons la voiture et patientons jusqu'au départ de notre bus, prévu à 21h20. Prochaine destination : San Pedro de Atacama !