Nous passons ce qui constitue désormais notre 12ème frontière du voyage. Il n'en restera plus que 3, ça fait bien bien peur... Celle-ci est d'ailleurs particulièrement longue : après s'être fait vanné (= transporté en vanne) depuis Mancora vers Tumbes, la ville-frontière côté péruvien, on saute dans un bus qui doit nous mener jusqu'en Equateur (non sans avoir posté nos toutes dernières lettres écrites à la dernière minute... Ouf !).
Les formalités de passage de frontière sont simples, mais relativement longues par rapport à d'habitude. On se rend effectivement compte qu'il y a pas mal d'équatoriens qui vont au Pérou, et vice-versa. Bref, après une bonne heure à se faire tamponner la sortie puis l'entrée, on repart direction Huaquillas, où nous attend un 3ème transport.
De Huaquillas, il nous faut rejoindre donc Cuenca, située à 5 heure d'ici. On arrive sans encombres (Pierre dort une grosse partie du trajet), et rallions notre super auberge de jeunesse. Sur conseil d'une voyageuse rencontrée en Bolivie, nous investissons la Pepe's House guesthouse : un bâtiment entier pour l'auberge, avec un immense patio à l'intérieur. On s'y sent vite très bien !
Contrairement à tous ses voisins d'Amérique du Sud, l'Equateur est le seul pays à avoir calquer sa monnaie sur celle des Etats-Unis. On y paye donc en dollars américains.
Le sucre, monnaie originelle, a en effet été remplacée depuis janvier 2000 par cette monnaie, crise économique oblige (60% d'inflation en 1999, aucune confiance dans les autorités, et mauvaise gestion de l'Etat). L'instauration du dollar étant une façon de restaurer la confiance auprès des agents économiques,
Actuellement, seuls les centimes (centavos) sont réellement équatoriens. Le reste des billets est tout simplement importé des USA, et le pays base sa politique monétaire sur... La FED américaine !
Une fois englouti le petit-déj", on s'en va découvrir la ville dans laquelle nous venons d'arriver. Et, comme le mentionne le titre de ce chapitre, nous sommes bien agréablement surpris. La ville a un petit air de Sucre (Bolivie) ou d'Arequipa (Pérou), et l'ambiance y est déjà bien plus cool:
Déjà, tout est beaucoup plus calme, ce qui fait beaucoup de bien après les 3 jours étourdissants à Mancora. Et puis ce n'est pas excessivement grand, ce qui nous permet de tout rallier à pied (bonne journée de 13km de marche d'ailleurs ce jour-ci !). Au programme, donc : les différentes ruelles, commerçantes ou non, l'immense cathédrale Inmaculada, et son toit qu'on peut rallier moyennant 2$ par personne. Les différentes marchés artisanaux, dans lesquels nous feront quelques emplettes, et enfin son rio Tomebamba, qui participe à l'atmosphère des lieux.
Après un petit achat de chapeaux type Panama (voir par ailleurs), on s'autorise une pause gourmande au café Nucallacta, qui nous sert un cheese cake Oreo à tomber par terre ! Nous faisons par contre une croix sur le mirador Turi, faute de motivation pour rallier les lieux.
Journée sportive en perspective, puisque l'on décide de rallier le parc national El Cajas, situé à une petite heure de bus de Cuenca. Dans le bus, nous ne sommes clairement pas les seuls à monter : une bonne partie de celui-ci est composé de touristes, comme nous !
Une fois arrivés sur place, nous avons le choix entre 6 sentiers différents, allant de 3h30 pour le plus court à 14 heures pour le plus long (à faire sur plusieurs jours hein !). Courageux mais pas téméraires, on choisit le trajet numéro 1, d'une durée prévisionnelle de 4 heures.
Dès le début, on se croit dans un décor du Seigneur des Anneaux : un peu de brume, des tons alentours qui se mélangent entre vers pâle et jaune, et surtout un temps bien gris qui rajoute un peu de mysticisme à tout ça. Il ne pleut pas, mais le chemin est malgré tout bien humide, ce qui donne lieu à d'inévitable chutes. Coralie arrive à passer entre les gouttes... Mais pas de pluie.
En effet, le ciel nous laisse tout juste le temps de terminer notre repas du midi qu'il fait tomber la pluie. D'une petite bruine pas trop désagréable, on passe à de belles cordes bien fournies... Et il nous reste 1 heure de trajet. Du coup, on accélère le pas, ce qui inclus bien évidemment des chevilles dans la boue et des vêtements et sacs complètement trempés.
Heureusement, une fois finie la marche (après 3h30), on attend pas trop longtemps un bus, qui nous ramène sur Cuenca en milieu d'après-midi. Douche chaude très très agréable qui suit, et une irrésistible envie de finir la journée sous la couette... Ce que nous faisons, of course !
Déjà la fin de ces 2 jours à Cuenca. Rapides, mais nous laissons place à l'une des principales raisons de notre excitation équatorien : Puerto Lopez ! On vous explique pourquoi dans la prochaine étape ! #teasingdeouf
Contrairement aux idées reçues, le chapeau type Panama ne vient pas du tout de ce pays, mais d'Equateur. Et plus précisément de Cuenca ! On y trouve donc tout un tas de boutiques qui en vendent, à des prix allant de 10$ (pour les prix cheap) à 1000$ ! Eh oui, ça fait cher le chapeau.
Pour la petite anecdote, il tire principalement son nom des ouvriers du canal de Panama qui, pour se protéger de la chaleur, étaient obligés par les autorités à se protéger du soleil.
Le chapeau devient particulièrement connu lorsqu'une photo montre le président américain Roosevelt avec ce couvre-chef, ce qui en fait the chapeau de luxe pour la haute société.