Un peu triste de quitter Mindo mais pressés de voir la suite, nous prenons le bus de 11h direction Quito. Une nouvelle fois obligés de passer par là, mais ce coup-ci c'est la dernière. Arrivés au terminal terrestre au nord de la ville, on se retrouve à devoir faire un choix. Il faut qu'on aille au terminal du sud. Nous avons donc d'un côté, 2h de transport en commun, ainsi qu'un changement de bus, et surement 30 min de marche. De l'autre, prendre un taxi, ce qui reviendra sûrement un peu cher. Vu notre dernière expérience des transports à Quito, on choisi la facilité et le taxi.
Allégés de 20$, nous voilà au sud de Quito. On reste conforté dans l'idée d'avoir fait le bon choix, car le terminal n'avait pas l'air simple à trouver et on a mis plus de 35 min en voiture.
La suite se passe sans encombre, bus pour Latacunga et 1h30 plus tard, nous y sommes.
La ville de Latacunga n'est pas terrible, il s'agit plus d'un point de chute pour pouvoir naviguer en étoile dans la région et faire ce qu'il y a d'intéressant ailleurs. Arrivés en milieu d'après-midi, ça nous laisse le temps d'aller voir les agences pour organiser un trek pour le lendemain.
Le Cotopaxi est situé dans un parc naturel protégé, et pour le voir de près, il y a 2 solutions. Soit passer par une agence, soit prendre la ligne de bus Quito-Latacunga, se faire déposer à l'entrée du parc et de là prendre une "camioneta" qui fait faire le tour du parc en 4h. Bien moins cher qu'une agence, mais pour le coup assez compliqué. De plus, on l'a appris plus tard, mais avec l'activité actuelle du volcan, le parc naturel est fermé. Donc pas de "camioneta". Dans tous les cas, nous étions obligés de passer par une agence pour aborder le volcan sous un autre angle.
Nous nous rendons à l'agence "Neiges", on nous rencontrons Pablo, un indien fort sympathique. Après quelques discussions, nous convenons d'une journée de trek le lendemain pour la modique somme de 60$ chacun. Ce qui en a fait, notre journée la plus chère jusqu'à présent.
Rendez-vous le lendemain matin à 8h devant l'agence. Pablo nous accueille tranquillement, on grimpe dans son 4x4 et c'est parti.
Après quelques minutes de trajet, on se retrouve bloqué par quelque chose d'assez atypique. Toute un école, escortée par la police, qui fait un exercice d'évacuation. Mais non pas pour les incendies comme chez nous, mais en cas de réveil du volcan. L'école étant placée à côté d'une rivière, c'est un chemin tout tracé pour la lave et surtout pour les coulées de boue dû à la fonte des neiges sur les volcans. C'est d'ailleurs ce qui a conduit à la destruction partielle de la ville de Latacunga, il y a un peu plus d'un siècle.
Le trajet continue part de la route classique, puis des chemins, puis des chemins abîmés, puis des chemins difficilement praticables. Ca secoue ! Pablo nous demande une ou deux fois de descendre du 4x4 pour qu'il puisse passer plus sereinement les embûches. On va passer pas moins de 2h30 dans la voiture, secoués dans tous les sens. Surtout, qu'une des conséquences de l'activité du volcan et de la fermeture du parc, c'est que Pablo ne connait pas bien le coin. Obligé de demander son chemin dans un petit village de bucherons à 3500 m d'altitude. Pas très rassurant de voir le villageois dessiner le plan dans le sable et de voir Pablo prendre la photo avec son iPhone. D'ailleurs, il ne manquera pas d'aller les remercier au retour, un bon gars ce Pablo !
Nous arrivons presque au mirador d'observation du volcan, il reste 5min de marche à faire. Pablo gare le 4x4 et nous montre son smartphone, on est à 3918m d'altitude. On effectue les 5min de marche. Assez difficilement d'ailleurs. Au plat, ça va, mais en montée le moindre effort coûte cher en souffle. On le sait que c'est plus difficile avec l'altitude, mais le subir c'est vraiment différent. On arrive au bout, Pablo nous montre une nouvelle fois son téléphone : 4002 m.
On vient de passer pour la première fois de notre vie la barre des 4000.
On reste un moment à observer le volcan. Il est assez ennuagé et l'on aperçoit le sommet que par intermittences mais le spectacle reste appréciable. Surtout que pendant ces moments-là, on peut voir les volutes de fumées qu'il laisse échapper.
De retour au 4x4, c'est reparti pour un petit quart d'heure de chemin en direction d'un bain d'eau chaude naturelle.
En chemin, Pablo nous explique que de nombreux condors vivent dans la région mais qu'avec l'activité du volcan et les cendres générées, ils sont partis se réfugier ailleurs pour le moment.
Nous voilà à la piscine naturelle. L'eau doit être entre 35 et 40 degrés. On y entre sans mal. L'eau est verdâtre, bourrée d'algues et ça bulle un peu mais on en profite 20 mn. A la sortie par contre, c'est pas la même histoire, on est quand même à plus de 3500 m donc il caille !
Petit casse coutre, puis on retourne en ville. Il nous faut moins de temps cette fois, on connait le chemin ! Pour terminer, Pablo nous amène manger dans un petit restaurant à burgers, où la viande des burgers est cuite sur les pierres du volcan. Effet Waouh garantie !
Une excursion intéressante ici, un peu chère mais on n'aurait pas pu s'aventurer dans la région par nous même. On a au final payé l'expérience du guide.
Puis on a eu le plaisir de passer la barre symbolique des 4000 mètres !
Prochaine étape, le lac de Quilotoa.