Aujourd'hui on finit journée 11 qu’on avait planifiée à la base hier et la journée 12 qui était prévue pour environ 3h30
Donc journée de 7 heures de marche, avec 4 heures de montée puis 3 heures de descente
On se lève à 5h comme d’habitude, petit dej à 6h
Mais rien n’a été ce matin
Tanguy à cassé un arceau de sa tente et j’ai traîné au petit dej (enfin après entre les pauses toilettes et brossage de dents), ce qui l’as mis de mauvais poil pour la matinée
Du coup départ vers 6h25 au lieu de 6h15 et ambiance tendue. On monte dans la forêt et on passe une bergerie où on ne pouvait pas dormir, mais où on pouvait manger et se reposer l’après-midi, puis première pause à une cascade pas super jolie
Ça fait du bien à tout le monde mais ça n’est pas la super ambiance
On repart et on attaque la montée, assez longue mais pas en forêt donc on voit où on va. On a un mec derrière qui nous colle au train avec un chien et qui siffle. Tanguy lui râle dessus (parce que c’est insupportable les mecs qui sifflent non-stop, et en plus il était encore un peu de mauvaise humeur) et on le laisse passer devant
On sent qu’Anaïs à du mal, mais elle réussi à ne pas faire de pause avant presque l’arrivée au refuge de Ciotullu, là où on était censé terminer hier soirA la pause elle n’en peut plus et on sent que ça ne va plus tropOn mange des canistrellis au vin blanc. C’est en fait du pain rassis aromatisé, on en mange tous les jours pendant les pauses. Ça nous fait une bonne pause pour récupérerOn finit la montée vers le refuge de Ciotullu et on se pose à la terrasse pour prendre 3 cannettes de coca à 4 euros l’unité.
On attend une plombe le gardien, mais ne venant pas je décide d’aller voir où il est. Je le vois un peu plus bas, en train de pisser à côté des poubelles du refuge qu’il fait cramer (parce que ça coûte trop cher de faire descendre ses poubelles)
Il remonte, je lui demande si c’est lui le gardien, il me répond "oui deux secondes, le temps que je monte", avec une amabilité redoutable. Je lui demande également si la source d’eau est potable, car il y a peu de temps, ce refuge n’en avait plus du tout à cause de la sécheresse. Il me grogne dessus
J’ai pris ça pour un oui
J’attends, il fait je ne sais pas trop quoi pendant une plombe dans son épicerie. A ce moment, deux connards de corses me passent devant et lui demande une omelette
Du coup ça me soule, je rentre et je demande 3 Coca en criant un peu fort
Et le gardien me donne 3 Coca ! Je commence à piger la mentalité corse !
On fait une grande pause en même temps que le groupe d’allemands, qui font le chemin en même temps que nous depuis le sud, et on repart
On attaque la descente. C’est le même dénivelé que ce matin, mais en descente sur des cailloux merdiques. On descend et il commence à pleuvoir
On met les protections de sacs, il ne pleut plus. Étant donné qu’on commence à comprendre le climat corse, on les laisse en place
Deux minutes après il pleut assez fort
On met les ponchos
Il ne pleut plus
On enlève les ponchos
Il pleut
On les remet
Il ne pleut plus
On en a eu marre, on a gardé les ponchos
On descend sur des cailloux glissants, à moitié en escalade, à moitié sur les fesses et à moitié avec les bâtons
Pas facile
On voit un superbe lac en face, mais le chemin va à l’opposé. Dommage
Et on continue de descendre. En soit, la descente n’est pas très dure mais est surtout longue et peut glisser. Donc il faut être tout le temps attentif et on n’avance pas vite
On s’arrête à une espèce de vasque (bassin d’eau) et j’enlève ma chaussure car j’ai l’impression d’avoir un truc dedans
A mon grand désespoir, c’était une ampoule... mais dans un endroit nul, au-dessus du troisième orteil
Tanguy et Anaïs se sont foutu de moi pendant 15 minutes parce que je n’ai pas arrêté de dire que mes chaussures étaient trop bien et que je n’avais jamais d’ampoules
Je mets un pansement d ampoule d anais périmé d il y a 6 ans, et on repart, rattrapé par le groupe de Julien
On trace, on finit la descente et on marche pendant deux kilomètres dans la forêt. Quand je pense que plein de gens nous ont dit qu’au nord il n’y avait jamais de forêt, je commence à me dire qu’ils disent vraiment n’importe quoi, peut être juste pour faire genre ils ont réussi l’impossible
Certes c’est dur, mais faut pas pousser non plusEnfin bref on continue, comme d’habitude les deux derniers kilomètres sont interminables et on arrive enfin à la bergerieOn commande des sandwichs pour le midi, on prend le repas du soir (veau aux olives) et le petit dejOn pose nos tentes et on va manger juste 5 mètres en dessous sur une vasque à côté d’une cascadeA ce moment Anaïs craque.C’est vrai que ça commence à être long, les étapes sont assez dures, on ne dort pas très bien, les douches sont souvent nulles et froides, les toilettes turques sont pénibles...Demain, on attaque une journée assez dure. 8 heures prévues pour 8 km, avec 1000 mètres de dénivelé positifs et 1000m de négatifs. Probablement la journée la plus dure pour jusqu’à maintenant Mais on a fait le plus dur, en tout cas le plus long, les paysages sont magnifiques et c’est une expérience unique.On parle un moment tous les trois, je lui dis que j’avais craqué au premier jour déjà, où à peine arrivé j’en avais déjà marre et j’étais au bout du rouleauOn profite du soleil, du paysage et de la vasqueÇa va un peu mieux, et on finit par aller se baigner dans l’eau glacée. Ça fait un bien de fouAu-dessus il y a une cascade avec beaucoup de débit, on va en dessous pour faire un massage naturelEn sortant, on se colle contre les pierres qui sont brûlantes avec le soleilEnfin bref on profite vraiment de cette pause bien méritéeTout le monde est en meilleure forme, on a profité comme il fallaitOn va le finir ce p*** de gr20 !Plus que 4 Pietra !