En arrivant à l'église de St Jean de Luz, que je considère comme mon point de départ, je tombe sur l'invitation d'embrasser l'espace. Cela me frappe. Embrasser l'espace, embrasser la vie, tout ce qu'elle me présente. et avec la marche qui m'attend, ce n'est pas l'espace qui va manquer. Cela me dégage la poitrine et élargit la conscience.
Puis je passe devant cette fameuse plaque, je m'en souviens encore de mon enfance quand je venais chez mon grand-père à St Jean de Luz, la porte murée après que Louis XIV l'eut emprunté le jour de son mariage. Mon intention étant d'ouvrir des portes dans la vie, la mienne et celle des autres, je me dis en voyant cela tiens, il y en a qui s'occupent à fermer des portes, pendant que d'autres cherchent à en ouvrir.
Puis la secrétaire du presbitaire me dira que Louis XIV s'est marié dans l'église en travaux, et que la fermeture subséquente de la porte n'avait rien à voir avec le roi. Et effectivement, rien dans la plaque ne dit les raisons de la fermeture. Cela m'a fait voir mon interprétation, mon jugement du roi mégalo que je crois qu'il était, ayant dit je suis le roi Soleil, il aurait pu vouloir être le dernier à passer la porte, que personne à sa hauteur ne pourrait passer par la suite.... Bref je juge, et là sans la secrétaire, je n'aurais pas vu que je jugeais.
ensuite j'arrive à la porte de l'église et voit le prêtre sortir juste à ce moment là. je veux aller lui demander une bénédiction, avant de commencer le chemin proprement dit, mais à ce moment là je vois qu'il est suivi par un cercueil. Bref c'est pas le moment. j'enlève mon chapeau et je compatis. la famille se rassemble derrière le corbillard. le prêtre leur parle. La famille a plutôt l'air bien dans les circonstances. le prêtre revient et alors je me permet de le héler. je lui demande sa bénédiction pour le chemin, qu'il me donne en silence en faisant un signe de croix, puis me dit 'ça y est'. Je remercie mais je n'ai rien senti. ni chaud ni froid.
je trouve la coïncidence du mort qui sort plutôt particulière, et le voit plus comme les vieilles choses en moi à laisser aller. Les vieilles habitudes séparatistes, les à par soi, les jugements, les pensées qui sapent les liens et distancient dans le non dit, les froideurs et les ratés de l'existence. Le vieux qui demande à mourir pour que le jeune puisse grandir. laisser mourir ma tiédeur face à la vie, mon manque de sincérité et d'engagement, ma vie de planqué dans un confort relatif pendant que d'autres en arrachent à côté de moi.
j'ai eut un élecrochoc il y a quelque temps à ce sujet. je guidais une amie dans un vie antérieure. elle avait eut un vie qui semblait bonne. un marin, chef d'une équipe de la croix rouge dans la marine, qui était plutôt un bon chef. une bonne famille en apparence, des enfants bien élevés. après son décès il se sent plutôt bien, content de lui même, de la vie qu'il a mené. , son âme rejoint son guide qui lui dit en l'accueillant, alors tu es content de toi ? cela le déstabilise et il réalise alors à quel point il est passé à côté de l'essentiel pendant sa vie, comment il n'était pas proche émotionnellement de sa femme et ses enfants.
Je choisis de prendre le chemin côtier, même si je sais qu'il est fermé car la mer grignotte la falaise. en fait il n'y a aucun danger, mais cela crée une drôle d'ambiance, que je trouve propice aux débuts d'un chemin que je prends pour sortir des sentiers battus.
là c'est comme si le monde, la socièté cherche à m'en dissuader. il a des barrières a sortir du conventionel, mais si on les écoute trop, on finit dans une société enfermées dans ses sécurités qui n'offrent plus rien de grand ni de vivant aux jeunes.
et après le cercueil de l'église, les signes de mort continuent. D'abord deux vâches au ventre gonflé qui sentent vraiment fort. Je suis surpris qu'aucun vautour ne soient déja à l'oeuvre. chez moi, pas très loin de là il leur faut moins d'une semaine pour nettoyer une brebis morte. je lance un appel intérieur à la communauté des vautours. plus loin c'est une mouette.