je marche deux heures d'un bon pas avant de manger. j'en profite pour réserver une chambre dans une auberge de jeunesse à Bilbao. je repars assez vite. J'approche de la grande ville de Bilbao, marchant sur le bord de la route. zut j'ai oublié mes lunettes. je retourne 20mn la ou j'avais mangé. cela me décourage un peu. puis mon corps commence à accuser le coup. je me suis couché a 3h du matin pour faire le blog et en ressent les effets. c'est un peu la confusion. finalement je décide. les banlieues s'est pas pour moi, et je prends le train de banlieu direct pour Bilbao centre. j'ai quand meme marché 17km. ce soir je veux aller voir Avatar !
J'arrive à Bilbao centre, dans le quartier ou on a passé 2 semaines avec Alceu cet été à l'institut Hemingway, le batiment ocre devant le canal. Cela me rappelle de bons souvenirs passés avec lui.
J'aime beaucoup cette ville qui a du caractère mais la je suis un peu confus sur la marche à suivre. après réflextion, j'annule ma réservation et décide de reprendre le train de banlieue sortir de la ville et reprendre le pélerinage dans les sentiers de campagne. c'est drole car avant de partir une amie m'a dit avoir 'triché' dans son pélerinage et avoir pris un bus pour échapper à la zone industrielle de Bilbao. et moi je me disais que de mon côté je voulais tout embrasser, le meilleurs comme le pire, et donc passer partout sans rien rejeter. mais arriver là, ce qui me semble juste est de sortir de là le plus vite possible et aller de l'avant, avancer. je survole donc les deux petites étapes avant et après Bilbao, et vais poursuivre directement l'étape suivante. Je vais donc faire 4 étapes en une journée...
J'arrive au terminus du train de banlieu, à Muritz. l'auberge est a Onton, à 8km selon l'application Komoot, qui me propose un chemin via la montagne avec 300m de dénivelé. aun moins une heure et demin de marche. il est 5h. il fait nuit vers 6h. j'hésite. je regarde une alternative sur google map avec un bus qui me rapproche et me laisserai une heure de marche. je penche vers la montagne. alors j'ai une sorte de vision interne, un guide qui me passe un savon en m'expliquant que vu les signaux de fatigue de mon corps, passer par la montagne hypothéquerai les étapes futures. surpris par la clarté et la fermeté, je fais profil bas et m'incline. je vais à l'arrêt de bus. mais il n'arrive pas à l'heure prévu. je repars en disant que je veux bien, mais si la logistique ne suit pas, il faut que j'aille de l'avant et je reprends la route pour aller vers la montagne. 5mn après un gars sur un vélo de course en tenue ultrasportive s'arrête et commence à m'expliquer que je dois passer par le bord de mer qui est beaucoup plus beau et pas par la montagne qui est mal indiquée. je veux bien. je regarde après son départ mais par la mer cela rallonge et dans la montagne mon gps me dit par ou passer. je décide de continuer vers la montagne. 3mn après c'est mon fils Alceu qui m'appelle !!!! il ne m'a pas appeler depuis deux semaines peut etre... et il choisit juste ce moment là. je lui explique la situation et il me dit aussitot de ne pas aller vers la montagne ! je rigole et lui raconte l'histoire du gars sur sa maison pendant une inondation qui refuse de monter dans plusieurs bateaux puis dans un hélicoptère car il a la foi et il a prié Dieu de venir le chercher... Bref, n'en jetez plus, ça va j'ai compris je n'irai pas par la montagne !!! je pars à pieds en faisant du stop sans succès dans la nuit qui tombe en marchant sur le bord de la route. il se met à pleuvoir... bien sur...
J'arrive à Onton. L'auberge est fermée !!! la suivante est à Sullivan à 7km. je comprends pourquoi les guides voulaient pas que j'aille par la montagne. là, les 7km de plus, je les aurait pas trouvé drole. mais la ça va. Je repars donc pour Sullivan. Autant de pris pour demain. En arrivant dans le ciel les déco de Noel font comme des extraterrestres qui me regardent. voir la photo tout en haut. bref je suis fatigué....
Il fait environ 15 degrés le jour et 8 la nuit. le bonhomme de neige est surréaliste. il doit être en vacances. Un canadien de montréal probablement....
j'arrive à l'auberge municipale. elle est toute neuve. une femme super joyeuse avec ses deux petits chiens vient m'ouvrir. un pélerin Ricardo est déja la. cela fait du bien de se retrouver au sec et en compagnie. le soir je parle avec Johanne, à qui j'ai donné mon blog à lire hier. la première personne. c'est un peu con, il est publié mais personne le sait. j'ai comme un blocage. elle m'encourage. cela l'a intéressée. ok je vais en mettre d'autres au courant.
un vieux de 69 ans qui a fait le camino del norte en 10jours, 75km par jour en moyenne, 14h de marche (en comptant les pauses ?). il devait pas faire un blog le soir après. lol.
bon tout est dans la tete. mais le corps suit il ? j'ai toujours une partie performante qui ne tarabiscote tous les jours et veut augmenter la cadence et la distance. elle me colle littéralement à la peau et j'y suis souvent identifiée. j'ai bien du mal a discerner la sagesse. j'ai courru 34km dans la journée avec mon frère Vincent il y 3 semaines sans grande difficultés ni séquelles. la je marche entre 20 et 28 km par jour. dans un livre sérieux sur le pélérinage à l'abbaye, ils parlaient des pèlerins entrainés faisant 40 à 50km par jour, et qu'au dela ce n'était pas possible. les étapes proposées sur les sites font en moyenne 20-25km. il y le facteur poids sur le dos et le facteur dénivelé. il y a le facteur fréquence et durée des pauses. hydratation et nourriture. il y le facteur vitesse de marche. il y les limites qu'on croit avoir et celles qu'on a. la volonté peut faire se dépasser mais aussi se détruire. pleins de gens reviennent maganés et arrêtent parce qu'ils ont trop forcé et que le corps les lachent. des gens meurent. ils y avait pas mal de tombe sur les 3 jours du chemin des francs fait avec Alceu. J'aimerai bien mourir comme ça. C'est une belle façon de mourir. en tout cas mieux que dans un lit ou pire dans un hopital. Bref je suis jute confus. mais il est 1h du mat et demain je marche 29km. mais presque pas de dénivelé. 330m de montée. je suis curieux de voir. mais il faut dormir. bye !