sur le chemin, c'est une désolation : après une longe montée dans une foret ou je ne voyais rien, je me retrouve sur les crêtes et de l'autre côté c'est la désolation. des coupes à blanc jusqu'à l'horizon, des carrés d'arbre replantés ici et là. Un écosystème dévasté par des pratiques d'exploitation forestière à outrance. J'avais déjà vu cela une fois, sur l'ile Victoria en Colombie britannique. cela me fait froid dans le dos.
Puis au détour d'un chemin, je vois un oiseau énorme posé sur le chemin. pendant une seconde je pense à un dindon, mais je réalise aussitôt que c'est un vautour. quand il me voit, il saute et disparait au détour du chemin. je m'avance et le voit alors se mettre à courir sur le chemin pour me fuir, littéralement. et il court longtemps, peut être deux cent mètres, me perdant de vue puis recommençant quand il me voit à nouveau. je n'ai jamais vu ça. puis à un moment il s'envole, plane un peu, et se pose en face, pas très loin, juste à coté d'une maison et d'un champ ou il y a des moutons. je me dis qu'il est blessé et veut se rapprocher des hommes pour avoir de l'aide mais qu'en même temps il en a trop peur.
alors je vois un homme venir vers moi avec un chien, je lui explique la situation comme je peux en espagnol et ensemble nous nous rapprochons du vautour. finalement très proche, mais il s'envole a nouveau de peine et de misère et disparait, sans pour autant aller bien loin, visiblement handicapé. un autre de ses congénère passent dans le ciel en planant tranquillement.
l'homme m'explique qu'avant il y avait des pins partout mais qu'ils ont été coupé il y a quelques années pour une usine de pâte à papier de Saint Sébastien. il y a à la place des plantation d’eucalyptus importés d’Australie ici et là car ils poussent plus vite.
j'ai eut une bonne journée de marche. un peu étendue en arrivant dans le village en fait il y avait encore deux kilomètre pour arriver au monastère. j'arrive au crépuscule. un père m'accueille tout juste et m'amène au dortoir. je suis le seul occupant. mon prédécesseur de ce matin n'est pas là. Je rencontre deux chats, qui viennent squatter dans le dortoir et me donnent de la compagnie.
je médite un peu, et là une présence me dis que je suis chez elle, que cela lui plait et m'invite à y rester plusieurs jours. De mon côté, je m'étais dis que cette fois j'étais parti pour de bon, et je voulais aller voir Avatar à Bilbao pour Noël. Mais devant la clarté du message, je m'incline et décide de rester. J'en parle à Richard qui m'invite à faire une petite retraite au sein du pélerinage.