Udupi - le mariage

Publiée le 04/09/2017
Nous nous levons donc après une courte nuit de sommeil, pour nous rendre à la salle du mariage.

Nous avons avec nous nos saris et lunghis, que la famille doit nous apprendre à mettre. 


Un petit déjeuner copieux et a volonté est servi et nous nous installons dans la grande salle, en attendant de savoir quoi faire, à quel moment nous changer, où aller. Nous attendons depuis une heure déjà (il est 9.00) lorsqu'on nous annonce que la cérémonie commence à 10.30. Nous décidons donc de nous changer en attendant, puisqu'il semble que rien ne soit prêt encore. Et pourtant, nous voyons défiler sur l'estrade de nombreuses personnes, qui s'affairent à porter des plats, des fleurs, des objets de toutes sortes. Nous y reviendrons.


L'estrade de la veille est entièrement décorée cette fois : il y a des fleurs partout, formant un dessin. Des plateaux avec des objets, des pots, des fleurs et des graines sont posés devant en bordure de la scène. De chaque côté, deux pièces sont aménagées pour que les mariés se changent. À gauche la mariée et toutes les femmes de la famille, pareil pour le marié a droite. Une banderole au centre en haut de la scène annonce  à l'américaine " Divya weds Abishek" et de longues tables dans l'entrée on été installées avec des coupelles de fleurs, de poudre colorée et des colliers de perles. 


Nous sommes d'ailleurs réquisitionnés avec les collègues de travail de Divya pour distribuer les colliers en guise de bienvenue à la famille du mariée, qui n'est pas encore arrivée. Ces colliers de perles sont un accessoire choisi par les mariés, ils remplacent artistiquement les colliers de fleurs. Postés à l'entrée, nous attendons patiemment sous une chaleur écrasante les voitures qui doivent défiler et déposer les membres de la famille d'Abishek. Les garçons ont chaud en chemise et notre sari nous encombre un peu. Mais c'est la tradition et nous sommes assez fiers de pouvoir y participer. À l'entrée, nous attendons sous une sorte de porche installé pour l'occasion, formé de deux colonnes  blanc et or en plâtre ou en carton. Les invités arrivent, nous distribuons respectueusement les colliers et entrons dans la salle. 


Depuis 8.00 du matin, la préparation est donc est en cours. Ce sont tous ces gens qui défilent que la scène, depuis que nous sommes arrivés. Nous ne distinguons pas la mise en place sur l'estrade, du début de la cérémonie... heureusement qu'un cousin de Divya nous indique un peu le déroulement des différentes étapes, nous sommes absolument perplexes. Imaginez une salle de 1000 à 2000 personnes, chacun s'affairant de son côté, certains restant assis à regarder la scène sur laquelle se déroulent des rituels d'offrande et des gestuelles spécifiques. Le brouhaha est persistant, à peine couvert par deux musiciens installés à droite de l'estrade. Il semble que ce soit juste un rassemblement de personnes endimanchées et non un mariage, en tout cas pas dans le sens "formel" que nous connaissons. Mais les tenues sont fabuleuses et les couleurs éclatantes. Les bijoux brillent, les yeux pétillent et nous sommes un petit centre d'attention permanent. 


Le repas est servi à midi, mais la cérémonie ne cesse pas pour autant, cela continue jusqu'à 16h. Rien ne s'arrête sur l'estrade, c'est une suite de petits moments, de photos, d'étapes (le marié est attaché par la main à la mariée pour effectuer un geste rituel d'offrande ; la mariée remet un collier de fleur au marié pour signifier son appartenance ; etc). Tout cela, sous la lumière de deux énormes projecteurs d'atelier photographique, avec les parapluies correspondants. Déjà que nous avons chauds en restant assis à regarder, nous imaginons le calvaire pour ceux qui sont sur l'estrade, surtout la mariée engoncée dans une première robe sari bleue et orange puis dans une seconde orange et verte, les cheveux tirés en arrière avec une longue tresse enroulée de fleurs blanches, des bijoux lourds sur le front, aux oreilles, dans le nez et bien sûr autour du cou. Des bracelets aux poignets et aux chevilles aussi... tandis que Abishek ne porte qu'une sorte de toge blanche et un turban orange. De 11.00 à 16.00, ils défileront sur la scène.


Nous partons à 13.00, l'étape de l'union est déjà validée, il ne reste que des rituels obligatoires traditionnels. N'imaginez pas que nous perdons une partie du spectacle, en réalité nous n'en avons presque rien vu, tout le monde montant régulièrement sur l'estrade en attroupement, selon les étapes de la cérémonie. Nous monterons aussi à certains moments, mais c'est la cohue et nous préférons assister de loin à la cérémonie.


Nous allons donc manger à l'extérieur, puis nous rentrons prendre une douche, nous changer et nous reposer. Rien n'est comparable au travail fourni par les familles pour accueillir tout ce monde et organiser tout cela. Mais imaginez que nous nous sommes levés depuis 7.00 pour être présents à 8.00 (comme on nous l'avait demandé), pour une cérémonie qui ne devait commencer qu'à 10.30 et qui finalement à débuté après 11.00, sans compter le fait que cela doit s'éterniser jusqu'à 16.00 dans une ambiance de presque indifférence générale. Il semble que seuls soient concernés les mariés et leurs parents : la salle vaque à ses occupations, les enfants chahutent, les adultes sortent fumer, prendre l'air, vont manger sans attendre lorsque les tables sont mises. Le contexte est un peu dépaysant et nous avons l'impression d'assister plutôt que de participer, mais c'est comme cela que ça se passe. Il faut aussi reconnaître que le timing indien nous agace. 


Notre train de nuit est à 9.30, mais nous rejoignons Divya et ses amis en bord de plage pour prendre un verre et manger avant de partir, à 30 minutes du lieu du mariage. Une soirée est prévue à la plage, mais nous n'avions pas été bien mis au courant, du coup nous avions réservé notre bus en avance. Nous sommes un peu embêtés de rater cette fête, des chambres avaient été réservées pour nous et le bord de mer est vraiment agréable. Tant pis, nous voyageons désormais à cinq avec la petite Mio, nous devons donc avoir un planning un minimum organisé à l'avance. De toutes façons, si nous repartons c'est aussi parce qu'une dernière réception à lieu à Bangalore, où nous retrouverons toutes ces personnes deux jours plus tard. Le mariage n'est pas terminé. 


Euzen s'est occupé de réserver les bus de nuit, qui sont des bus avec couchettes. Surprise : lorsque nous arrivons à la gare routière, il s'agit en fait de bus "semi-sleepers", comprenez "à demi couché", comme les flixbus chez nous. Bon... il n'y en a que pour 8h après tout ! Inutile de vous préciser que nous dormons très mal, la route étant caillouteuse, le chauffeur criant à tous les arrêts. Chose positive, il y a l'air conditionné. Demain est un autre jour. 

Le mariage - Les préparatifs sous les projecteurs
La famille de la mariée & le marié en turban orange - rituels
La cohue sur l'estrade
Divya - la mariée  - seconde tenue
Divya - la mariée - seconde tenue
Divya weds Abishek
Nous, les quatre européens en tenue traditionnelle.
Petite pause en bord de mer.
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