Je suis venue retrouver Mikael. Le galieriste, ex directeur du Musée d'art Contemporain de Perm. Il avait aimé la démarche artistique de ce premier voyage (troc vêtement-photo) et m'avait proposé une résidence d'artiste dans sa dacha. Pour la préparation nous avions vécu de grands moments ensemble. Il a une culture insondable dans l'art contemporain et un regard afuté. Il travaille pour un Mécène très connu Marat Gelman https://pl.m.wikipedia.org/wiki/Marat_Gelmani
installé à Berlin, une de ses galeries est à Budva au Monténégro. C'est Mikael qui la gère, ainsi que les résidences d'artistes. Il n'y a pas de visa nécessaire pour les russes au Monténégro. La ville est pratiquement russe. Les exilés ont ouvert des cafés, des commerces, des écoles, des lieux culturels...
Mon bus arrive à 12h, j'ai une après-midi pour faire connaissance avec Budva avant de retrouver Mikael.
Le decor : la terrasse d'un café dans un endroit stratégique de la vieille ville.
L'action : observer, d'un côté, le comportement des touristes qui arrivent sur cette petite place charmante, de l'autre le jeu du personnel du restaurant qui tend ses filets.
Après le projet "moutons en Arménie", le prochain pourrait être "touristes dans les Balkans". Il y aurait une logique.
Il ne faut pas de visa pour les russes pour aller au Monténégro (comme pour l'Arménie). Avant la guerre c'était un lieu de villégiature privilégié. Beaucoup ont investi à Budva. Après la déclaration de la guerre, il y a 3 catégories (Grosso modo) : ceux qui sont pour la guerre et la regarde de loin, ceux qui ne veulent pas la faire et lui tournent le dos et les dissidents.
La diaspora a développé toute une économie. Les russes tiennent des commerces, des lieux culturels, font du business en ligne, ouvrent des écoles...
Micha est venu me chercher à Budva. Nous prenons un bateau taxi pour rejoindre Dukley le royaume des oligarques. Une immense cité pour riches sortie de nul part. C'est un monde à part au milieu de jardins magnifiques qui n'existaient pas il y a 4 ans. Les palmiers, les arbres et les arbustes d'essences méditerranéennes ont été plantes à maturité. Tout cela se porte bien. Dans les allées pavées circulent des petits véhicules électriques qui vous conduisent gratuitement à tout moment de ci de là au gré de votre ennui.
Tout cela évidemment m'amusait, d'autant que Sonia aurait été parfaite dans un film de Ken Loach. Nous avons trouvé un pub avec des prix tout à fait abordables et un personnel aux petits soins( ça fait du bien de temps en temps) Nous étions seules dans une salle qui devait pouvoir accueillir au moins 200 personnes. Nous avons bien sûr parlé voyage et sommes tombées d'accord sur le fait que les Imprévus pimentaient la sauce, qui en elle-même peut être assez fade. Sonia n'a pas vu la vieille ville mais elle était ravie. Elle pouvait rentrer à Budva. Est-elle arrivée ? Maintenant que j'y pense, je vais lui demander et lui envoyer la photo.
Vous avez aimé? Vous allez adorer Paris... vive la France... Enfin espérons.