Nouveau changement de lieu : en ce lundi 20 août, nous embarquons pour la péninsule de Guajira, située dans l’extrême Nord Colombien. Cette région, et en particulier le village de Punta Gallinas, constitue le point le plus au Nord de l’Amérique du Sud !
Nous nous rendons donc en une petite heure de bus à Rioacha, d’où a été fixé le rendez-vous avec notre agence. Après quelques minutes d’attente, on se fait prendre en charge par un taxi, que l’on se partage avec une allemande, et qui doit nous amener à Uribia, à une nouvelle heure de voiture. Cette dernière ville constitue le point de départ pour le désert de Guajira. Autant vous dire qu’il n’y a rien à y faire, hormis choper le 4x4 prévu par notre agence.
Nous nous faisons prendre en charge par Angelo, un beau bébé de 25 ans, et qui sera notre chauffeur pour les 2 prochains jours. Après quelques arrêts en voiture dont on n’aura pas tout à fait saisi l’utilité, on s’éloigne dans le grand et beau désert colombien. D’emblée, on a l’impression de ne pas être dans le même pays : c’est simple, en 1 semaine, on sera passé d’une vieille ville coloniale, à la mer des caraïbes, ainsi qu’à 2 magnifiques parcs nationaux. Et maintenant dans ce désert. Rare impression que d’être dépaysé dans un même pays lol.
1h30 de route cabossée entre les chemins de terre en plus ou moins bon état et les dunettes (= petites dunes) de sable nous emmènent à Cabo de la Vela, principale village d’où partent les excursions dans la péninsule. Nous y choisissons nos hamacs pour la nuit : nous avons le choix entre hamacs classiques et chincherros, sortes d’hamacs++ plus larges et surtout plus confortables. On choisira cette dernière option.
Une fois engloutis l’almuerzo, Angelo nous récupère pour l’excursion de l’après-midi : le Pilon de Azucar, un point de vue en hauteur qui nous donne un aperçu à 360° des alentours - avec d’un côté la mer, et d’un autre l’étendu jaune du sable -, une plage calme où l’on se rafraîchit, et enfin et surtout, un magnifique coucher de soleil aux abords d’un phare. Ici, nous avons réellement l’impression d’être au bout du bout du monde, et c’est assez agréable.
Un point nous a assez surpris à Cabo de la Velo : il n’y a pas d’électricité. Jusqu’à présent, étant donné l’emplacement du lieu, on peut se dire que ça se comprend… Oui mais non ! A à peine quelques kilomètres du village, l’électricité a bien été tirée jusqu’ici. Sauf qu’une consultation a été menée auprès des habitants, qui ont tout simplement refusé que l’énergie vienne jusque chez eux. Pourquoi, ça on ne le sait pas…
Du coup, ce sont toute une palanquée de groupes électrogènes qui produisent de l’électricité dans le village. Pour la planète et les nuisances sonores, on a vu mieux…
Réveil très matinal pour tout le monde : nous décollons à 5h30 pour aller encore plus au nord, à la pointe septentrional du continent. Les 2h30 de 4x4 sont assez chiantes à avaler, mais le résultat est suffisamment sympa pour valoir le déplacement.
Après un premier arrêt plutôt bof à un phare, où de nombreux cairns ont été construits par des touristes, on enchaîne par un petit canyon, dont la vue est très sympa. La chaleur est assez forte, mais atténuée par le vent, fort à décorner les bœufs.
Le 3ème et dernier stop sera le meilleur : notre chauffeur nous dépose au pied d’une grande dune de sable ("ça vaut pas le Pilat" dira une Coralie sarcastique). L’endroit est vraiment beau, et, une fois passée la dune, c’est de nouveau la mer des Caraïbes qui se dévoile sur la playa Taroa. Du coup, dernière petite baignade avant un petit bout de temps dans ce cadre si particulier ! Nous sommes en effet arrivés à la pointe la plus au Nord de l'Amérique du Sud.
Sortis de l’eau, on fait le chemin inverse… Bizarrement, Angelo ne met plus 2h30 mais 1h30 pour rentrer. Sur le chemin, il force les barrages créés de toute pièce par des enfants afin de forcer les voitures à leur donner des bonbons ou quelques pesos… Vision assez triste et assez surréaliste de ces gamins, qui, au milieu de nulle part, demande un petit quelque chose…
Le soir, la douche, aussi spartiate soit-elle (un seau rempli d’eau) sera magnifique : c’est qu’on s’est pris une sacrée quantité de sable sur la figure aujourd’hui !
Un aspect de cette excursion que nous n’avons pas abordé, mais qui nous a littéralement dégoûtés, c’est la présence de plastique… De partout ! C’est simple, en sortant d’Uribia : du plastique, en arrivant à Cabo de la Velo : du plastique, en allant à Punta Gallinas : du plastique.
Les vents ramenaient toute sorte de sacs, de déchets, de ce que vous voulez sur les arbres, sans que personne ne s’en préoccupe. Nous, en revanche, ça nous a beaucoup préoccupés, et on n’a pas osé imaginer le nombre d’endroits similaires présents sur Terre…