J'attends mes quarts de nuit avec l'impatience d'une jeune écolière qui s'apprête à sa rentrée des classes ! Les conditions sont stables, le pilote réglé pour que Mutine reste à 143° du vent ; une quasi ligne droite depuis Gran Canaria. Quasi, car le vent souffle Nord Nord Est et nous nous dirigeons Sud Sud Ouest. Impossible de tenir en vent parfaitement arrière : notre spi asymétrique est une petite merveille à mes yeux mais les plus fabuleux prodiges doivent en répondre aux lois physiques ! A raison d'un empannage toutes les 24h, nous voguons donc en trajectoire directe - ou peu s'en faut - vers le Cap Vert !
Fabuleux le Cap Vert !! Mais quant au réseau internet… Une cacastrophe ! Impossible d'alimenter le blog faute d'une connexion valable, tant par WiFi que par le réseau 3G local. Ce n'est pas grave, Nous gardons en tête beaucoup de belles images et le sentiment plus global qu'il fait bon vivre à cette latitude.
Notre guide, Roberto, nous explique que l'indépendance de l'archipel en 1975, a permis de relancer l'économie des dix îles de l'archipel, et que bien qu'ils ne baignent pas dans l'opulence, les Cap Verdiens sont satisfaits de leur mode de vie.
De notre côté, nous ressentons une culture bien ancrée, s'exprimant tant par la musique que le patois créole ou le style vestimentaire et capillaire ! L'impression que le pays possède vraiment une identité propre, peu ou pas entachée par la mondialisation. Et cela fait du bien !! Nous sommes bien arrivés au Cap Vert, et non dans une énième antichambre du capitalisme. Les fruits et légumes, dont la quasi totalité provient de l'île voisine de Sao Antao, sont gorgés de soleil et de goût, bien que leur culture semble relever du miracle tant les pluies sont rares et le sol sec.