On se met le réveil de sorte à procéder au check-out de l’hôtel. Le temps de régler la note, et nous partons la larme à l’œil en direction de l’embarcadère.
Nous prenons le bateau en direction du port de Bangsal, sur l’île de Lombok. Bon, manque de pot, c’est le tout dernier arrêt marqué par notre ferry… Du coup, pour un départ à 10h, on arrive à 14h sur Lombok… 4 heures sur un bateau, c’est assez long, mais heureusement pour nous la mer n’est pas agitée, ce qui fait qu’on les passe sans trop d’encombre…
Au débarquement, notre agence de trekking vient nous chercher pour 1h30 de voiture en direction du village de Senaru, point de départ de notre randonnée du lendemain. Notre arrivée fait psychologiquement assez mal : d’un hôtel luxuriant avec piscines, bungalows, transat, on passe à une chambre assez glauque, sans électricité, sans lavabo, sans eau chaude… On déchante pas mal ! A 16h, un adolescent de 17 ans vient nous annoncer qu’un briefing pour le trek est prévu à 19h. Nickel, c’est tout ce qu’on voulait…
On déchante une deuxième fois quand, à l’heure du briefing, c’est ce même ado qui nous explique difficilement ce qu’on va faire le lendemain : il n’est pas au courant du tour que l’on est censé faire, et ne sait pas répondre aux quelques questions que l’on avait préparé. Du coup, alors même que l’on patiente pour ce qui constitue le premier "vrai" trek de notre vie, on se retrouve avec très peu d’informations, et des hôtes qui n’ont pas l’air de trop de préoccuper de nous… On en viendra même à s’embrouiller avec le gérant de l’hôtel, qui, après lui avoir demandé s’ils pouvaient nous prêter des chaussures de marche (ce qui devait normalement être proposé par l’agence), nous répondra avec un sourire en coin : "Vous voulez pas un hélicoptère non plus ?!" On hallucine, et allons nous coucher plutôt bien énervé par le désintérêt de l’agence…
La journée commence sous de meilleurs hospices que la veille. Premièrement car, malgré l’agacement provoqué la veille au soir, la chambre un peu pourrie, et l’appréhension qui monte, la nuit a été plutôt bonne. Deuxièmement car on fait la rencontre de Budi, notre guide pour l’ascension, et qui nous apparaît très sympathique dès la première rencontre. Il en profite pour nous réexpliquer un peu comment vont se dérouler les 2 prochaines journées, ce qui nous met déjà beaucoup plus en confiance.
Après avoir avalé un pancake à la banane qui nous cale bien le bide, on décolle à 7h30 en direction du cratère du mont Rinjani, situé à 10 kilomètres (dont 2 000 mètres de dénivelé). Pour tout vous dire, la randonnée la plus connue est celle prévue sur 3 jours ou 4 jours, et qui amène ses adeptes à 3 726m d’altitude, tout en haut du volcan. Courageux mais pas téméraires, on a plutôt opté pour celle de 2 jours, qui est en fait un aller-retour jusqu’au cratère.
On commence tranquillement à marcher jusqu’à l’entrée du parc (30 minutes de marche), depuis laquelle on s’inscrit pour la suite du tour. 45 minutes après l’entrée, on fait une première halte. Ca grimpe un peu, mais pour l’instant c’est bien supportable. On n’est pas trop fatigués, et assez enthousiastes. Enthousiasme que l’on garde jusqu’à la 2ème pause, située à mi-chemin et depuis laquelle on prend notre repas du midi (après 3h de marche).
Pas trop morts, on continue jusqu’à la 3ème pause, qui n’est plus située qu’à 1,8 kilomètres de notre point d’arrivée. Franchement pour l’instant, on est plutôt fiers : ça monte continuellement, mais ça ne nous paraît irréalisable non plus. Nous arrivons certes essoufflés à chaque pause, mais pas non plus à ramper par terre, d’autant plus que le rythme de marche est assez soutenu. Non franchement, jusqu’ici, tout va bien… Jusqu’à notre prochaine remise en marche.
On attaque donc le dernier tronçon du trajet plutôt confiant : pour l’instant, tout s’est bien passé, on est dans les temps, pas spécialement crevés, et assez chauds ! Mais c’est que Budi, notre guide, ne s’était pas trop exprimé sur la dernière partie, qui s’avère bien compliquée. Là, ça monte beaucoup plus que précédemment, puisqu’on gravit une arête du volcan, et que les conditions de montée ne sont pas ouf non plus. On monte d’abord un chemin caillouteux, avec peu de stabilité ce qui fait qu’on galère pas mal à le monter… C’est ensuite un mur de pierre qui nous attend : plus facile à grimper, mais la côte est toujours aussi pentue, du coup on se crève pas mal à la tâche.
Bref, après une bonne heure et demi de dernière montée, on arrive enfin à ce put*** de cratère ! Il est 16h, ça fait 8h30 que l’on randonne… Il était temps d’arriver ! Bon, le jeu en vaut absolument la chandelle : nous arrivons alors même que le ciel se dégage, et nous plantons la tente devant une mer de nuage absolument splendide ! Depuis l’arête du cratère, située un peu plus au-dessus de notre campement, on peut apercevoir le lac du volcan, son sommet (le fameux à 3 726m d’altitude), ainsi qu’un autre cratère, situé au milieu du lac. La vue et superbe, et on a beau être crevés, on est malgré tout ravis du voyage.
Le spectacle prendra une dimension magique à partir de 18h : le soleil se coucher sur la mer de nuage, ce qui nous offre un spectacle vraiment incroyable. De notre emplacement, nous pouvons même voir le volcan Agung, situé sur l’île de Bali (celui dont la dernière éruption date d’octobre 2017). Moment magique et romantique, qui sera prolongé à la tombée de la nuit, quand le ciel sans aucun nuage dévoile les étoiles (c’est beau !). De mémoire de pierretco, on n’a jamais vu un ciel si dégagé et des étoiles si distinctement. Nous avons même l’impression d’apercevoir les trainées de la Voie Lactée… Le seul petit regret est de ne pas pouvoir prendre ce spectacle en photo. Mais une chose est sûre, il est bel et bien imprimé dans nos rétines. Moment d’exception !
Comme c’est beau, mais qu’il commence quand même à faire bien frisquet, on rentre se mettre au chaud dans notre tente. On se couche tôt, pas mécontents de la performance du jour, et surtout de ce que l’on vient de voir.
Nuit assez courte, pendant laquelle nous avons un peu de mal à fermer l’œil, la faute au froid et au sol caillouteux qui nous gêne le dos. On sort de notre tente à 6h15, pour aller voir le lever de soleil.
Bon, c’est un peu moins beau que la veille, mais la mer de nuage située en contrebas à complètement disparu, ce qui nous permet d’apercevoir le flan complet du volcan, la côte de l’île de Lombok, et même les 3 petites îles Gili, située à 30 bons kilomètres d’ici. Le temps de profiter un peu de la vue, et d’engloutir un petit déjeuner, et on plie les gaules, pour le trajet retour, le même que la veille, donc.
Contrairement à nos craintes, nous passons sans trop de difficultés la première partie (la dernière de la veille), bien escarpée. La suite est en revanche un peu plus compliquée : la descente se fait certes, plus en douceur, mais les amortisseurs (genoux) en prennent un sacré coup. Ce qui fait nous dire que, par moment, la descente est plus difficile que la montée. Contrairement à l’aller, on n’est pas seuls sur le retour, puisque l’on se joignent à nous tous ceux qui ont fait le trek de 3 ou 4 jours. Ils nous racontent leur rando, et on est finalement bien content de ne pas avoir choisi cette option : la veille, ils se sont levés à 2h de matin, pour gravir les 1 000m de dénivelé qui les séparait de leur campement auu haut du volcan. Ils ont ensuite enchaîné avec 6 heures de marche vers notre propre campement… Chapeau bas !
Après 6h30 de descente, que l’on parcourt à petit pas afin de ne pas trop s’user les articulations, on dépasse l’entrée du parc franchie la veille, ultra-content ! Le temps de se prendre un soda à l’arrivée, et l’on embarque pour la ville de Kuta, située à 4h de route (c’est long !).
En chiffre, cette randonnée c’est donc :
Nous voulions juste en profiter pour adresser quelques remerciements, à des personnes qui ne les verront sûrement pas, mais que nous leur avons déjà présenté.
Tout d’abord à Budi, notre guide. Budi a notre âge, il fait ce trek depuis 1 an et demi, à raison d’1 randonnée par semaine (soit celle que l’on a faite, soit une des autres options). Il a des mollets de la taille de nos cuisses, et monte malgré une petite douleur au genou. Il a un petit garçon de 4 mois, et travaille pour le nourrir, lui et sa femme. Bien qu’il aime son métier, il ne souhaite pas continuer le continuer éternellement. Il nous a appris quelques notions d’Indonésien, et pas mal d’infos sur le mont Rinjani et sur les volcans du pays en général. Il était disponible, toujours souriant, super sympas !
Ensuite, et surtout, à Eman, notre porteur. Ce que réalisent les porteurs tient de l’exploit : ils partent du même point que les trekkeurs, montent plus vite alors même qu’ils transportent plusieurs kilos de matériel sur leur dos (tentes, ustensiles de cuisine, nourriture, …) le tout… En claquette !! Ils arrivent avant les marcheurs pour que les repas/campement soient prêts quand on arrive. C’est réellement une performance de dingue, et pas sûr qu’ils soient nettement mieux payés pour autant. Donc vraiment, un grand merci à eux/lui.
Enfin, un dernier merci à Marjolaine, pour un conseil qui peut paraître bête mais tellement utile : les bâtons de marche ! Ils nous ont servis pendant toute la montée (et la descente pour Coralie), et ont rendu l’ascension nettement moins difficile. C’est sûrement une chose à laquelle on n’aurait pas pensé en temps normal, donc merci à elle pour le conseil !